domingo, 6 de dezembro de 2009

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1843

10 de Abril

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

T.

Pag. 759, 760

PHOTOGRAPHIE. -Sur les efets résultant de certains procédés employés pour abréger le temps nécessaire à la formation des images photographiques.

(Extrait d’une Lettre de M. Fizeau à M. Arago.)

 

«  Si dans des expériences successives, l’on expose une même matière impressionnable à l’action des mêmes radiations, en faisant varier leur intensité, on remarque que pour obtenir un même degré d’altération, il faut que le temps d’exposition varie sensiblement en raison inverse de l’intensité des radiations; ainsi, par exemple, si l’on obtient un certain degré d’altération dans l’unité de temps avec l’unité d’intensité, si l’intensité devient 2, le même effet se produira dans un temps égal à 1/2.

« Il en résulte, d’une manière générale, que l’altération des substances impressionnables à la lumière est probablement proportionnelle à l’intensité des radiations et au temps de l’exposition.

« S’il en est ainsi, lorsque l’on obtient des images dans la chambre noire par les procédés photographiques, il faut admettre que l’altération de la couche sensible dans ses différents points, est proportionnelle à l’intensité de l’image lumineuse dans les points correspondants, et cela pendant tout le temps que la couche sensible sera soumise à l’image de la chambre noire. Or, on sait que dans la méthode de M. Daguerre, la couche sensible, après avoir été exposée un certain temps à l’action des radiations lumineuses, devient capable de condenser la vapeur de mercure d’une manière telle que l’altération invisible de la couche sensible devient visible; mais l’on sait aussi qu’il faut un certain degré d’altération de la couche sensible pour que cette curieuse réaction se manifeste, car, lorsque l’image de la chambre obscure n’a pas une intensité suffisante, on peut faire agir pendant assez longtemps cette image sur la couche sensible sans que celle-ci devienne capable d’agir sur la vapeur de mercure; et cependant il résulte de la proportionnalité dont j’ai parlé, que la couche sensible est modifiée, seulement d’une manière insuffisante. Il résulte évidemment de là que l’on peut faire subir un certain degré d’altération à la couche sensible, sans qu’elle agisse sur la vapeur de mercure.

« Or, si au lieu d’opérer dans la chambre noire avec une couche sensible soigneusement préparée à l’abri des radiations, on opère avec une couche légèrement impressionnée jusque près du point où elle deviendrait sensible à la vapeur du mercure, ce qui peut s’obtenir d’une manière régulière à l’aide d’une lampe à lumière constante, il est facile de prévoir les résultats de l’expérience.

« Il est évident d’abord que le dessin photographique s’obtiendra en moins de temps , et, en outre, que les effets d’ombre et de lumière ne seront plus les mêmes, c’est-à-dire que les rapports entre les intensités des différents points de l’image seront altérés.

« En effet, soient i et i’ les intensités de deux points de l’image lumineuse; si l’on opérait avec une couche sensible non impressionnée, l’altération aux points correspondants serait proportionnelle à ces intensités, et le rapport entre les degrés d’altération serait le même qu’entre les intensités, c’est-à-dire i/ i’.

« Mais si l’on emploie une couche déjà impressionnée uniformément, il est facile de voir que cela équivaut à ajouter une quantité constante de lumière à tous les points de l’image lumineuse; le rapport entre les intensités de deux de ses points, et, par conséquent, entre le degré d’altération de la couche sensible aux mêmes points, sera donc i +a /i’+a, rapport qui tend vers l’unité à mesure que a augmente.

« L’expérience confirme parfaitement ces raisonnements, et, en opérant ainsi avec des plaques impressionnées d’une manière constante, on obtient à la chambre noire des dessins photographiques qui se forment dans un temps plus court, et dont l’aspect offre ceci de particulier, que les parties obscures sont dessinées avec plus de détails que dans les images ordinaires. »

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