segunda-feira, 29 de março de 2010

COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

1841

28 de Junho

COMPTES RENDUS  HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

Janvier-Juin

T. XII

Nº.

Pag. 1228,1229

CORRESPONDANCE

 

PHOTOGRAPHIE.Nouvelles découvertes de M. Daguerre

 

M. Arago annonce qu’il est actuellement autorisé à  communiquer à l’Académie les méthodes que M. Daguerre a découvertes pour donner aux procédés photographiques une incroyable rapidité. Le Secrétaire n’a pas encore vu par ses propres yeux aucun des produits du nouvel art. Tout doit donc se borner, de sa part, à la reproduction la plus fidèle possible des  confidences verbales de l’ingénieux artiste. M. Daguerre, ajoute M. Arago, ne se flatte pas d’avoir encore poussé, ses procédés à toute la perfection désirable, particulièrement si on les envisage du point de vue artistique : mais il a dû céder à l’impatience du public et donner, sans plus de retard, le principe fondamental. La voie étant découverte, M. Daguerre applaudit d’avance et sans aucune réserve, aux succès de ceux qui jugeront les nouveaux phénomènes dignes de leurs investigations.

M. Daguerre ayant isolé et ensuite électrisé la plaque d’argent iodurée dont il faisait usage dans son ancienne méthode, a reconnu qu’il augmentait, ainsi prodigieusement la sensibilité de la couche impressionnable. Il suffisait alors, en effet, pour créer les images que la vapeur de mercure rend ensuite si apparentes, de soulever l’écran et de le faire tomber avec rapidité, immédiatenlent aprés.

Dans l’application , ce procédé n’a produit que des images voilées, striées et sans harmonie. Ce manque de réussite peut s’expliquer en remarquant que la partie inférieure de l’image focale, reçoit la lumière plus longtemps que la partie supérieure; que le le bord de l’écran, pendant sa descente, projette successivement des rayons diffractés en dedans et en dehors; que le mouvement de cet écran, en tant qu’il s’opére le long de deux coulisses, et quelque rapide qu’il soit, ne saurait être uniforme ; que d’inappréciables temps d’arrêt, que d’imperceptibles changements de vitesse, doivent, inévitablement, être accompagnés de temps d’arrêt correspondants, de pareils changements de vitesse dans la marche de la lumiére diffractée. Une circonstance semble venir à l’appui de cette explication: quand la partie inférieure de l’écran est courbe, les sillons qui traversent, ça et là, l’image photogénique sont courbes eux-mêmes.

La production d’imges photogéniques pures ayant échoué, comme on vient de le voir, par l’excès de sensibilité de la couche impressionnable électrisée, M. Daguerre eut la pensée ingénieuse d’essayer des matières peu sensibles, de ne plus isoler la plaque et de l’électriser au foyer de la chambre obscure, un seul instant, c’est-à-dire à l’aide d’une simple étincelle.

L’expérience exécutée ainsi réussit : la matière devient très impressionnable au moment où la décharge électrique l’atteint, et la durée si prodigieusement courte de ce phénomène, n’empêche pas que l’image au foyer de la chambre obscure n’ait eu le temps de naître, de se fixer comme dans la méthode ancienne.

Tout le monde comprendra que, dans ce second mode d’expérimentation, les mouvements de l’écran pourront être, comparativement, très peu rapides, sans inconvénient appréciable.

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