domingo, 26 de abril de 2009

1859, 12 de Junho

1859, 12 de Junho
L’AMI DES SCIENCES
T. V
5eme AnnÉe
nº 24
Pag. 380, 381
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STÉRÉOSCOPIE
NOTE SUR UN NOUVEAU SYSTÈME D'ECLAIRAGE DES STÉRÉOSCOPES, PAR M. DU MONCEL.

Bien que le stéréoscope soit arrivé à donner une illusion presque complète des effets de la nature, surtout au moyen des épreuves stéréoscopiques sur verre, on peut reprocher cependant à ces effets une monotonie de tons qui est loin d'exister dans la nature. Les ciels, par exemple, paraissent généralement aussi blancs que les façades des monuments qui sont éclairées par le soleil, et souvent les lointains ne sont pas en pente sur les premiers plans. En un mot, les vues stéréoscopiques manquent de lumière et de perspective aérienne. Pour remédier à cet inconvénient et rendre l'illusion complète, j'ai imaginé une disposition excessivement simple qui peut s'appliquer à tous les systèmes de stéréoscopes.
Quand M. Duboscq , en perfectionnant l'appareil de Brewster, s'est imaginé de lui appliquer les épreuves stéréoscopiques sur verre en les faisant voir par transparence, il a cherché naturellement à empêcher la confusion que pouvaient produire sur ces épreuves les objets extérieurs en plaçant derrière elles, c'est-à-dire au fond du stéréoscope, un verre dépoli. Ses contrefacteurs, pour avoir l'air d'avoir suivi une autre route, ont placé le verre dépoli derrière chaque épreuve, ce qui était beaucoup moins simple; mais quoique le problème ait été à peu près résolu par cette double méthode, les inconvénients que nous avons signalés n'en subsistent pas moins, et cela ne peut pas être autrement, car si on place l'épreuve ainsi munie de son verre dépoli devant une lumière interne, la vue prend un aspect général tellement brillant qu'on dirait une nature de porcelaine; ou bien, si on évite cette lumière trop intense, l'effet général prend un aspect terne d'autant plus regrettable que la forme des ombres indique parfaitement la présence du soleil. C'est, si l'on veut, un paysage naturel qu'on regarde à travers un verre bleu ou gris.
Pour remédier à cet inconvénient, je supprime complétement le verre dépoli employé dans le stéréoscope et je fais voir les épreuves en braquant le stéréoscope devant un système réflecteur composé d'un écran de carton peint en bleu clair, incliné sur l'horizon à 45º et au-devant duquel se trouve placée une lame de plaqué d'environ huit centimètres de largeur. Cette lame forme charnière avec la base du carton, au moyen d'une bande de toile, et doit se trouver disposée horizontalement, de manière à recevoir la lumière du jour ou d'une lampe munie d'un abat-jour. En plaçant le stéréoscope de manière que la lumière réfléchie par la plaque traverse les parties éclairées du paysage et que les lointains, ciels, parties non éclairées, etc., correspondent à la lumière diffuse réfléchie par le carton, on illumine comme par enchantement le dessin et on lui donne une perspective aérienne d'autant plus vraie que la couleur bleue du carton donne de l'air dans les parties fuyantes du paysage. Avec un peu de goût et d'habitude, on arrive ainsi à produire des effets réellement magiques, surtout pour les vues d'intérieur; on peut même arriver à imiter les effets mobiles d'ombres produits par les nuages en mouvement, ce qui augmente encore l'illusion.
Pour rendre la transition de l'effet lumineux de la lame de plaqué au carton moins brusque, je place aux points de jonction une bande de papier peinte avec une couleur dégradée du gris foncé au bleu clair; mais il faut toujours avoir la précaution que cette bande de papier soit disposée sur l'épreuve qu'on regarde de manière à coïncider avec quelque grande ligne du dessin, soit avec l'horizon pour un paysage, soit avec quelque ligne architecturale si le dessin qu'on regarde est un monument ou un intérieur.Th de Moncel.

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