sábado, 18 de abril de 2009

1863, 26 de Janeiro - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1863
26 de Janeiro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
T. LVI
Nº. 4
Pag. 173, 174, 175, 176, 177
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ASTRONOMIE. - Remarques sur les images photographiques de l’éclipse du 18 juillet 1860 prises à Rivabellosa et au Desierto; Lettre du P. Secchi, accompagnant l'envoi de nouvelles images.

« J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie quatre épreuves photographiques qui représentent les phases de l'éclipse observée en Espagne le 18 juillet 1860 pendant la totalité. L'occasion de revenir sur ce sujet a été le séjour qu'a fait à Rome pendant quelque temps, M. Warren de la Rue, dont l'Académie connaît les surprenantes photographies faites à Rivabellosa. M. de La Rue ayant vu les premières éprcuves positives en papier tirées au Desierto même, avant qu'on eût renforcé les matrices, a été surpris d'y trouver une foule de détails tout à fait perdus dans les épreuves tirées après le renforcement, et qui ont seules circulé parmi les astronomes. Vivement préoccupé de ces détails et de l'importance d'une comparaison exacte entre ses épreuves et les miennes, il m'engagea à grandir celles-ci à l'aide de la photographie jusqu'à l'échelle des siennes. On ne pouvait pas, sans doute, espérer des positives sur papier ce qu'on aurait obtenu des positives sur verre, car le grain du papier reste aussi grossi, et rend les épreuves d'un aspect peu satisfaisant; car il faut grandir l'image d'un diamètre de 22mm,5 à celui de 102 millimètres, c'est-à-dire presque cinq fois. Mais ici on n'avait pas à se préoccuper de l'effet artistique, mais seulement de grossir les épreuves, de sorte qu'en les superposant à celles de M. de La Rue, on pût voir l'accord ou le désaccord. M. de La Rue donc voulut lui-même diriger cette opération et y assister en personne, tant était grand l’intérêt qu’il y attachait. La plus intéressante des photographies était celle faite immédiatement après le commencement de la totalité, et de celle-là il garda lui même une négative pour y prendre les mesures avec une machine de son invention.
» Je vais maintenant passer en revue les différentes figures, et, comme l'Académie possède une copie de mes photographies tirées au Desierto et de celles de M. de La Rue, j'invite les Membres qui pourraient y avoir intérêt à y comparer les photographies actuelles. Pour en faciliter la comparaison, j'y joins un calque transparent fait à la chambre obscure, pour pouvoir trouver plus facilement les points les plus faibles, qui sont même beaucoup plus faibles sur le papier que sur le verre négatif. J'y ajoute aussi les lettres par lesquelles M. de La Rue indique les protubérances dans son grand Mémoire, Pl. XV, Mémoire dont il a bien voulu me faire présent, quoiqu'il ne fût pas encore publié.
« En superposant le calque transparent à la première photographie de M. de La Rue, on est surpris de trouver une coïncidence parfaite dans la position et dans la forme de toutes les protubérances, sans autre exception que celle-ci: la protubérance A, qui est au bas de la photographie, est plus petite dans les nôtres que dans celles de M. de La RUE; en revanche, la protubérance K, qui est presque diamétralerment opposée à A, est plus grande dans la nôtre que dans celle de M. de La Rue. Cela s’explique facilement par la position de la lune, dont la parallaxe était un peu différente entre le Desierto et Rivabellosa. Et il est même étonnant que cette petite différence ait été si fidèlement enregistrée par la photographie. Ce petit déplacement de la lune produit encore un autre effet du même ordre, c'est-à-dire que nous n'avons pas découvert la protubérance B de M. de La Rue, pendant que, au contraire, nous avons en haut une autre proéminennce λ, entre K et I, qui ne se voit pas en M. de La Rue, mais où cependant on peut la soupçonner comme existant derrière la lune; car là la lumière de l’auréole est un peu plus vive. Finalement, dans notre photographie il n’y a pas la double impression du bord de la lune, dont M. de La Rue a donné la véritable explication; car notre épreuve n'a été exposée que six secondes pendant lesquelles le déplacement de la lune a été petit; mais même ce petit déplacement est sensiblement imprimé sur la photographie, car on voit le bord lunaire entamé aux protubérances A, G, I, qui sont les plus vives.
« Je vais maintenant passer en revue toutes les protubérances pour en faire mieux relever les formes, en commeçant par A: j'ai déjà dit à quoi tient la différence des dimensions entre les deux photographies. La protubérance B, quoique cachée, montre cependant un peu de clarté qui la trahit. Le nuage C est franchement et très-bien detaché du bord, et incliné avec son axe allongé d'environ 45º à la tangente du bord lunaire, et l'on peu voir que la pointe est formée par un point plus vif, séparé, du reste, par un trait obscur. J'avoue qu'il serait difficile de reconnaître ces détails sans les photographies de M. de La Rue; car on pourrait attribuer de telles nuances au grain du papier, mais je suis sûr que ces faibles traces auraient été nettement sensibles, si l'on eût grossi les négatives sur verre avant le renforcement qui les a gâtées.
« La plus intéressante de toutes les protubérances est la protubérance E, que l'on appela en Angleterre le boomerang, et que l'on peut nommer la faucille, d'après sa forme. Cette protubérance se voit trés-bien dans la positive sur papier; mais, comme elle est plus faible que les autres, elle ne s'est reproduite que plus faiblement encore; on peut cependant relever (à l'aide du calque transparent) qu'elle est formée de différentes agglomérations ou petits nuages, placés sur le prolongement l'un de l'autre en forme de faucille. Cette protubérance est remarquable en ce qu'on a soupçonné qu'elle était formée exclusivement de rayons actiniques; et, en effet, aucun observateur ne réussit à la voir à l'œil dans la lunette. Dans la région f, où correspond une ligne vive de lumière dans les photographies de M. de La Rue, nous n'avons qu'une faible lumiére, et la raison en est que l'épreuve de M. de La Rue a été faite immédiatement après la disparition du dernier rayon du soleil, pendant que la nôtre a été faite quelques secondes après, et lorsque la lune avait déjà couvert le fil continu de protubérances rouges imprimées dans celle de M. de La Rue. Les détails de la protubérance H sont aussi bien intéressants: on y voit un assemblage de petits nuages qui se soulèvent d'un amas encore plus compacte situé au-dessous, et les formes sont absolument identiques dans les deux photographies. Le grand amas de lumière de la protubérance S a la même forme aussi et le même contour ondulé. La protubérance I est composée d'une haute flamme avec une plus basse du côté droit. On les trouve identiques dans les deux photographies. La protubérance λ est visible seulement dans les nôtres pour la raison déjà indiquée ci-dessus. Enfin la protubérance K est formée de deux réunies, et la gauche a une prolongation en forme de corne très-faible, qui est aussi commune aux deux photographies.
« La photographie nº 2, qui correspond la troisiéme faite au Desierto au milieu de la totalité, reproduit toute l'atmosphère solaire de forme elliptique et plus élargie dans le sens de l'équateur que dans celui des pôles. Les deux traînées noires nn sont l'ombre d'un fil qui donne l'angle de position des protubérances. Le positif dans celle-ci étant plus faible que dans la précédente, nº 1, la copie est moins tranchée. Plus imparfaite encore est la photographie nº 3, dont l'original a trois reproductions instantanées de chaque point lumineux, a cause du tremblement de l'instrument, cc qui prouve la grande force chimique des protubérances. Les protubérances sont au nombre de neuf, réparties presque uniformément sur le périmètre de la lune, et il n'est pas difficile d'y rencontrer celles de la planche complexive (index map) de M. de La Rue.
« Enfin le nº 4 correspond à la dernière de M. de La Rue, et l’on voit parfaitement identique l'amas lumineux des protubérances R et q, q’, q’’ presque en arc continu; on voit aussi la protubérance L, et ce qui prouve que notre photographie a été prise un peu avant celle de M. de La Rue, c'est qu'elle est moins découverte chez nous que chez lui. De l’autre côté de la photographie, il y a les indices des protubérances E et C. L'arc qq’’ est, dans la nôtre, divisé en deux par l'ombre du fil de fer, qui servait de repère.
« Je regrette infiniment qu’on ait renforcé les matrices sur verre ; car les astronomes qui n'ont jugé que par les photographies qui ont circulé après ce renforcement ont, avec raison, montré du doute sur la bonté de l’instrument, et sur l'identité des objets photographiés. Cette opinion sera rectifiée, j'espère, comme elle a été rectifiée en M. de La Rue lui-même. Il est probable qu'on pourrait tirer encore un bon parti des négatives sur verre ; mais il faudrait fussent dans les mains de M. de La Rue. Nous espérons M. Aguilar n’épargnera aucun effort pour en tirer un bon parti ; il rendrait un grand service à la science en relevant les précieux détails qui sont maintenant disparus. Nous devons cependant nous féliciter en voyant que les premieres épreuves ont rétabli en partie l'état des choses. Les conclusions scientifiques qu'on doit tirer de ces comparaisons et de cette identité des photographies faites en onze minutes de temps et à 200 milles de distance, sont que les protubérances ne sont pas des jeux de lumière, mais des réalités, non des effets de réfraction ou diffraction, mais des nuages ou des flammes flottantes dans l'atmosphère solaire.
« Peu de temps après l'éclipse et sur les figures insérées dans l’Illustated London News, j'avais été déjà conduit à ces mêmes conlusions (voir Appendice alle osservazioni dell ecclisse fatte in Spagna), mais les photographies originales de M. de La Rue mettent cela en dehors de tout doute possible.
» P. S. Dans le nº 25 des Comptes rendus (22 décembre 1862), je trouve à la page 917 une Note par laquelle le lecteur pourrait soupçonner que j'ai défendu l'opinion « que le soleil n'attire a lui les planètes que parce que, dans son double mouvernent de rotation sur lui-mêmeet de translation dans l'espace, il met mécaniquernent l’éther en mouvement, et par suite les planètes; de sorte que celles-ci ne graviteraient pas vers le soleil sans cette influence....” Je déclare formellement que je n'ai jamais soutenu de pareilles absurdités.

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