Fevereiro
LE MAGASIN PITTORESQUE
XXXI Année
Nº. 6
Pag, 43, 44, 45, 46
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LA PHOTOGRAPHIE.
LA PHOTOGRAPHIE.
Premier article.
La photographie est, pour l’homme de loisir, une intéressante distraction; pour le voyageur, un moyen de fixer ses souvenirs avec une vérité saisissante; pour l’adolescent, une occasion d’exercer les connaissances en physique et en chimie qu’il a acquises pendant le cours de ses études. Les femmes mêmes parfois bravent quelques taches à leurs mains pour le plaisir de se donner, a l’aide d’un rayon de soleil, les portraits fidéles de la famille.
L’installation couteuse et compliquée des ateliers publics de photographie ne doit pas inquiéter les amateurs. On peut aisément photographier à beaucoup moins de frais. Peut-étre même aurions-nous dû indiquer en commençant les moyens les plus simples et les moins dispendieux de se livrer à ce genre de divertissement utile. Nous avous vu de jolis portraits qu’on obtenait à l’aide d’un petit appareil grand comme une souriciére, et de produits qui étaient au large dans un des tiroirs d’une petite commode. Nous viendrons à ce genre d’operations. Mais il nous a paru qu’il y avait, en somme, avantage à donner, dés le début, une idée plus générale, et, en représentant un aménagement de quelque importance, à offrir tout d’abord un modèle à peu près complet, que l’on n’imitera, si l’on veut, que dans ses parties essentielles.
Commençons donc par quelques indications sur l’établissement d’un bon laboratoire.
1. - LE LABORATOIRE.
Il est peu de maisons, surtout en province, où l’on ne puisse disposer d’un cabinet: cela suffit, pourvu que ce cabinet ait une fenêtre, petite ou grande, qui ne soit pas placée trop haut; même sans cette condition, elle aurait son utilité petite ou grande, qui ne soit pas placée trop haut; même sans cette condition, elle aurait son utilité.
Photographie : Fig. 1. – Cabinet laboratoire pour la production des surfaces sensibles
Si la fenêtre regarde le nord, c’est tant mieux. Quelle que soit sa direction, il faut la couvrir entièrement, A l’exception d’un carreau de 30 à 40 centimétres de côté, avec du papier épais, collé, on avec une étoffe opaque choisie de manière à intercepter absolument la lumiére.
Le carreau libre sera fermé à l’aide d’une étoffe jaune-orange ou rouge, transparente; mieux encore, au moyen d’une ou deux feuilles de papier jaune-orange collées l’une sur l’autre si une seule est trop mince. Il est indispensable que le laboratoire soit éclairé seulement par cette lumière jaune, qui ne doit pas être assez intense pour empêcher de distinguer parfaitement les objets.
Dans ce cabinet, des tables ou des planches seront clouées aux murs en quantité suffisante pour qu’il soit facile d’y placer les cuvettes, flacons, entonnoirs nécessaires: plus on se ménagera ainsi d’espace, mieux cela vaudra pour le succés des opérations. On y transportera également une fontaine filtrante ou des vases pouvant contenir une certaine provision d’eau.
Si l’on s’occupé de paysage, il faudra bien, a cause de la nécessité de chercher des modéles au loin, simplifier, autant que possible, les éléments du laboratoire, quoique, même alors, une installation large et commode valût mieux. Pour le portrait ou les reproductions d’autres objets mobiles, ont devra se choisir, en dehors du laboratoire, un coin dans un jardin, un enclos, où l’on pourra poser son modèle sans être dérangé, une chambre même, pourvu qu’elle soit éclairée par une grande fenêtre qui, au moment de la pose, ne soit pas sous la lumiére du soleil.
Cette installation n’exige d’ailleurs aucun préparatif.
Si l’on a à sa disposition du verre jaune-orange, comme cette substance laisse passer beaucoup plus de lumière que le papier, on pourra réduire l’ouverture du carreau libre à un carré de de 1 à 2 décimétres au plus de côté.
La lumiére jaune étanf celle qui, dans le spectre solaire, a le moins d’action, une action presque nulle sur les substances sensibles, on peut, avec son aide, opérer sans crainte d’accident, absolument comme on le ferait dans l’obscurité: les rayons jaunes équivalent à l’obscurité pour la photographie. Le point principal est de se dispenser de l’usage des lumiéres artificielles, qui sont d’un maniement peu commode et souvent dangereux; car si l’on veut se servir de produits it base d’éther, il est essentiel d’être averti que l’éther, en se vaporisant dans l’air atmosphérique, forme un composé q’une lumiére peut enflammer en produisant une détonation dangereuse.
Pour éviter ces accidents, on installe dans les grands ateliers, lorsqu’ils doivent servir le soir à des préparations, une hotte de tirage que l’on voit au fond, à droite de la gravure (fig. 1). Cette hotte communique à une cheminée, et enléve, au fur et a mesure de leur formation, les vapeurs d’éther on d’autres corps qui se produisent dans le laboratoire.
Au fond, à gauche, on aperçoit: - le carreau jaune; - dans l’intervalle qui le sépare
Fig. 2. - Cabinet laboratoire pour le fixage.
de la hotte, une fontaine en gutta-percha qui contient de l’eau destinée au lavage des épreuves négatives, que l’on prépare en face du carreau et au-dessus de la grande cuvette dont on voit le côté; - enfin, le tube de décharge conduisant les eaux dans un baquet placé sous la table.
Evidemment tout celâ peut être simplifié: pour cuvette on peut prendre un grand plat en terre vernissée, comme on en trouve partout; pour fontaine, une cruche de grés;et pour baquet, un seau de bois.
A droite du cabinet obscur, on voit sur les tablettes et au-dessous des boîtes contenant des provisions de glaces neuves ou couvertes d’images, des flacons qui contiennent les préparations, et en haut des châssis dont nous expliquerons plus loin l’usage. Il y a même des tiroirs sous les planches pour serrer les petits objets qui pourraient être égarés et faire faute au moment du travail.
Ordre et propreté est une devise qu’il faudrait inscrire aux quatre coins du cabinet laboratoire. C’est le secret de la réussite en bien des choses, de l’aisance dans beaucoup de familles; mais ce secret, souvent on ne l’apprend que peu à peu et á ses dépens. En photographie, l’ordre et la propreté sont absolument nécessaires dès le début. On n’obtient pas le moindre résultat si l’on manque de ces deux grandes qualités.
La figure 2 représente un cabinet laboratoire qui sert spécialement au fixage des épreuves développées. Comme les agents de fixage sont délétéres pour les surfaces sensibles, il est tout naturel, quand on fait un grand nombre d’épreuves, de séparer ces deux classes de produits.
Pour nous, simples amateurs qui n’en faisons pas la même consommation et qui, la pluparl du temps, opérons nous-mêmes, nous nous contenterons de reléguer les cuvettes à fixage par terre, à un bout du cabinet; et, pour seul luxe, si nous le pouvons, si nous nous laissons entraîner à une installation luxueuse, nous les enfermerons dans une case a part, au moyen d’une cloison en bois ou même en papier goudronné tendu sur dos ficelles. La seule chose indispensable, c’est l’isolement des produits.
Dans la figure 2, on voit, à gauche de l’armoire fermée, des produits chimiques. Il est toujours bon d’avoir une cassette, une petite armoire, un tiroir fermant à clef pour y enfermer les produits qui ne doivent pas rester sous la main de tout le monde, car plusieurs sont ou peuvent devenir dangereux pour l’ignorant ou l’imprudent.
Il faudra se procurer une petite balance munie de ses poids, et une grande bouteille ou cruche pour conserver la provision d’eau distillée.
Ces préparatifs du laboratoire étant faits le plus simplement possible et sans grandes dépenses, il faut s’occuper de l’instrument utile, indispensable la chambre noire.
La suite à une prochine livraison.
L’installation couteuse et compliquée des ateliers publics de photographie ne doit pas inquiéter les amateurs. On peut aisément photographier à beaucoup moins de frais. Peut-étre même aurions-nous dû indiquer en commençant les moyens les plus simples et les moins dispendieux de se livrer à ce genre de divertissement utile. Nous avous vu de jolis portraits qu’on obtenait à l’aide d’un petit appareil grand comme une souriciére, et de produits qui étaient au large dans un des tiroirs d’une petite commode. Nous viendrons à ce genre d’operations. Mais il nous a paru qu’il y avait, en somme, avantage à donner, dés le début, une idée plus générale, et, en représentant un aménagement de quelque importance, à offrir tout d’abord un modèle à peu près complet, que l’on n’imitera, si l’on veut, que dans ses parties essentielles.
Commençons donc par quelques indications sur l’établissement d’un bon laboratoire.
1. - LE LABORATOIRE.
Il est peu de maisons, surtout en province, où l’on ne puisse disposer d’un cabinet: cela suffit, pourvu que ce cabinet ait une fenêtre, petite ou grande, qui ne soit pas placée trop haut; même sans cette condition, elle aurait son utilité petite ou grande, qui ne soit pas placée trop haut; même sans cette condition, elle aurait son utilité.

Si la fenêtre regarde le nord, c’est tant mieux. Quelle que soit sa direction, il faut la couvrir entièrement, A l’exception d’un carreau de 30 à 40 centimétres de côté, avec du papier épais, collé, on avec une étoffe opaque choisie de manière à intercepter absolument la lumiére.
Le carreau libre sera fermé à l’aide d’une étoffe jaune-orange ou rouge, transparente; mieux encore, au moyen d’une ou deux feuilles de papier jaune-orange collées l’une sur l’autre si une seule est trop mince. Il est indispensable que le laboratoire soit éclairé seulement par cette lumière jaune, qui ne doit pas être assez intense pour empêcher de distinguer parfaitement les objets.
Dans ce cabinet, des tables ou des planches seront clouées aux murs en quantité suffisante pour qu’il soit facile d’y placer les cuvettes, flacons, entonnoirs nécessaires: plus on se ménagera ainsi d’espace, mieux cela vaudra pour le succés des opérations. On y transportera également une fontaine filtrante ou des vases pouvant contenir une certaine provision d’eau.
Si l’on s’occupé de paysage, il faudra bien, a cause de la nécessité de chercher des modéles au loin, simplifier, autant que possible, les éléments du laboratoire, quoique, même alors, une installation large et commode valût mieux. Pour le portrait ou les reproductions d’autres objets mobiles, ont devra se choisir, en dehors du laboratoire, un coin dans un jardin, un enclos, où l’on pourra poser son modèle sans être dérangé, une chambre même, pourvu qu’elle soit éclairée par une grande fenêtre qui, au moment de la pose, ne soit pas sous la lumiére du soleil.
Cette installation n’exige d’ailleurs aucun préparatif.
Si l’on a à sa disposition du verre jaune-orange, comme cette substance laisse passer beaucoup plus de lumière que le papier, on pourra réduire l’ouverture du carreau libre à un carré de de 1 à 2 décimétres au plus de côté.
La lumiére jaune étanf celle qui, dans le spectre solaire, a le moins d’action, une action presque nulle sur les substances sensibles, on peut, avec son aide, opérer sans crainte d’accident, absolument comme on le ferait dans l’obscurité: les rayons jaunes équivalent à l’obscurité pour la photographie. Le point principal est de se dispenser de l’usage des lumiéres artificielles, qui sont d’un maniement peu commode et souvent dangereux; car si l’on veut se servir de produits it base d’éther, il est essentiel d’être averti que l’éther, en se vaporisant dans l’air atmosphérique, forme un composé q’une lumiére peut enflammer en produisant une détonation dangereuse.
Pour éviter ces accidents, on installe dans les grands ateliers, lorsqu’ils doivent servir le soir à des préparations, une hotte de tirage que l’on voit au fond, à droite de la gravure (fig. 1). Cette hotte communique à une cheminée, et enléve, au fur et a mesure de leur formation, les vapeurs d’éther on d’autres corps qui se produisent dans le laboratoire.
Au fond, à gauche, on aperçoit: - le carreau jaune; - dans l’intervalle qui le sépare

de la hotte, une fontaine en gutta-percha qui contient de l’eau destinée au lavage des épreuves négatives, que l’on prépare en face du carreau et au-dessus de la grande cuvette dont on voit le côté; - enfin, le tube de décharge conduisant les eaux dans un baquet placé sous la table.
Evidemment tout celâ peut être simplifié: pour cuvette on peut prendre un grand plat en terre vernissée, comme on en trouve partout; pour fontaine, une cruche de grés;et pour baquet, un seau de bois.
A droite du cabinet obscur, on voit sur les tablettes et au-dessous des boîtes contenant des provisions de glaces neuves ou couvertes d’images, des flacons qui contiennent les préparations, et en haut des châssis dont nous expliquerons plus loin l’usage. Il y a même des tiroirs sous les planches pour serrer les petits objets qui pourraient être égarés et faire faute au moment du travail.
Ordre et propreté est une devise qu’il faudrait inscrire aux quatre coins du cabinet laboratoire. C’est le secret de la réussite en bien des choses, de l’aisance dans beaucoup de familles; mais ce secret, souvent on ne l’apprend que peu à peu et á ses dépens. En photographie, l’ordre et la propreté sont absolument nécessaires dès le début. On n’obtient pas le moindre résultat si l’on manque de ces deux grandes qualités.
La figure 2 représente un cabinet laboratoire qui sert spécialement au fixage des épreuves développées. Comme les agents de fixage sont délétéres pour les surfaces sensibles, il est tout naturel, quand on fait un grand nombre d’épreuves, de séparer ces deux classes de produits.
Pour nous, simples amateurs qui n’en faisons pas la même consommation et qui, la pluparl du temps, opérons nous-mêmes, nous nous contenterons de reléguer les cuvettes à fixage par terre, à un bout du cabinet; et, pour seul luxe, si nous le pouvons, si nous nous laissons entraîner à une installation luxueuse, nous les enfermerons dans une case a part, au moyen d’une cloison en bois ou même en papier goudronné tendu sur dos ficelles. La seule chose indispensable, c’est l’isolement des produits.
Dans la figure 2, on voit, à gauche de l’armoire fermée, des produits chimiques. Il est toujours bon d’avoir une cassette, une petite armoire, un tiroir fermant à clef pour y enfermer les produits qui ne doivent pas rester sous la main de tout le monde, car plusieurs sont ou peuvent devenir dangereux pour l’ignorant ou l’imprudent.
Il faudra se procurer une petite balance munie de ses poids, et une grande bouteille ou cruche pour conserver la provision d’eau distillée.
Ces préparatifs du laboratoire étant faits le plus simplement possible et sans grandes dépenses, il faut s’occuper de l’instrument utile, indispensable la chambre noire.
La suite à une prochine livraison.
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