terça-feira, 14 de abril de 2009

1863, Março - LE MAGASIN PITTORESQUE

1863
Março
LE MAGASIN PITTORESQUE
XXXI Année
Nº. 10
Pag, 78, 79, 80
*
LA PHOTOGRAPHIE
Suite. – Voy. P. 43.

II. – CHAMBRE NOIE. – LE PIED. – L’OBJECTIF

Sans qu’il soit nécessaire de faire emplette d’un instrument aussi complet que celui dont nous donnons le dessin, il est cependant utile de choisir un appareil assez bon pour qu’on ne soit pas arrêté dans les opérations au bout d’un très-court laps de temps. Du reste, la vogue toujours croissante de la photographie a fait créer des fabriques d’instruments, chambres noires, pieds, etc., établis à très-bon compte, avec une solidité moyenne et suffisante, et qui ne diffèrent guére les uns des autres: leur prix d’achat est, en généra1, modéré.
Autant que possible, on choisira sec et exempt de nœuds le bois qui composera la chambre noire; on tâchera qu’il soit débité depuis le plus de temps possible, afin qu’il n’obéisse pas aux influences atmosphériques de chaleur et d’humidité, et n’ait pas l’inconvénient de se fendre et de se tourmenter.
La chambre noire (fig. 3, 4 et 5) que nous avons dessinée comporte tous les perfectionnements utiles; elle est, en outre, de grande taille et se compose de deux ou trois tiroirs rentrant l’un dans l’autre. Cette combinaison, imaginée pour permettre sur une même chambre noire l’usage d’objectifs différents à long et court foyer, est inutile au modeste amateur. II n’a qu’un objectif ou deux de même foyer; nous les examinerons tout à l’heure: aussi sa chambre noire n’a-t-elle qu’un seul tiroir (c’est tout ce qu’il faut); elle n’a point par devant (fig. 4) des planchettes de rechange pour des objectifs divers: tous deux se montent sur le même pas de vis.
A la face opposée àcelle qui porte l’objectif, on voit (fig. 3) une glace dépolie marquée de raies au crayon, figurant des rectangles tracés sur le prolongement des mênes diagonales: ce sont les grandeurs diverses adoptées par l’usage pour la dimension des images photographiques. Ces dimensions correspondent au pouvoir optique des divers objectifs; on les désigne ainsi:

1/1 = Plaque entière ou normale ………18 c x 24 c
1/2 = Plaque demi ……………………......…13 x 18
1/3 = Plaque tiers ……………….............…12 x 16
1/4 = Plaque quart …………………....….…10 x 13
Etc., jusqu’au 1/2 et 1/16.

Au-dessus de la plaque entiére ounormale, on désigne les grandeurs par le nombre de centimètres des côtés du rectangle: 21 x 27, 25 x 30, 30 x 40, etc. Remarquons en passant que, dans une certaine limite de petitesse, un objectif donné, 1/2, par exemple, pourra produire 1/3, 1/4, 1/6, peut-être 1/9 certainement moins net, mais il ne pourra pas faire 1/1 plaque entiére.
La glace dépolie (fig. 3) est montée sur un châssis mobile, que l’on remplace à certain moment par un autre châssis semblable comme contour, mais creux, et contenant dans son intérieur la surface sensible destinée à recevoir l’impression lumineuse.
Un voile opaque (fig. 4) est attaché a la chambre noire et sert à couvrir la tête de l’opérateur pendant certaines opérations que nous décrirons plus loin, quand nous traiterons de la mise au point.
Le mouvement du tiroir dans la chambre est à frottement doux. Quand il s’agit d’une glace 1/4 ou 1/2 , comme celle qui suffit à notre rôle d’amateur, ce louvement s’exécute toujours avec facilité, surtout en frottant les angles avec du savon bien sec; mais lorsquïl s’agit de faire mouvoir une chambre volumineuse, comme celle des figures 3 et 4, on est obligé d’adopter un mécanisme plus compliqué.
On voit à l’arrière près de la glace dépolie, deux boutons de vis sur la planchette horizontale qui relie la chambre au pied: l’un de ces boutons porte un pignon denté, engrenant à une crémaillère fixée dans la tablette; le pignon tient au tiroir; il approche ou éloigne donc celui-ci quand on le fait mouvoir. A côté est un second bouton d’arrêt lorsqu’on a obtenu la position nécessaire.
Le pied que nous représentons (fig. 3) est ce qu’on nomme un pied d’atelier. Nous décrirons les pieds et les appareils de campagne. Un bon pied est assez difficile à faire: il doit unir beaucoup de fixité à unc mobilité complète e dans tous les sens.
Notre modèle répond à peu près à tous les besoins: le mouvement de translation générale est donné par les trois roulettes libres, une sous chaque pied; le mouuement vertical, par l’engrenage à manivelle, semblable à celui des instruments d’astronomie. L’axe de la manivelle porte un fragment de vis sans fin, commandant une roue dentée fixée a un second axe perpendiculaire au premier; celui-ci porte a chaque estremité un pignon engrenant dans deux crémaillères fixées aux deux grands montants verticaux. On arrête le mouvement par une vis de pression située entre les deux tablettes. Le mouvement d’inclinaison dans le plan vertical est donné par une vis sans fin, engrenant dans une crémaillére courbe fixée à l’un des deux demi cercles, tandis qu’une vis de pression sur l’autre arrête le mouvement ; enfin le mouvement azimuthal, ou dans le plan horizontal, est donné par une double tablette. Celle à laquelle tiennent les demi-cercles porte à l’avant un axe fixé dans la supérieure, et à l’arrière une fente circulaire où passe une vis de pression.
On fixe la tablette inférieure de la chambre à la tablette supérieure du pied par une petite presse à main.
Un pied de cette sorte est commode, mais n'est pas indispensable; on peut parfaitement opérer au moyen du pied à trois branches ployantes, dit pied de campagne, que nous verrons plus loin (fig. 19), et que les fabricants d'appareils photographiques vendent à trés-bon marché en même temps que la chambre noire (1) ([i]).
L'objectif, cet œil de la photographie, mérite aussi qu'on le choisisse avec le plus grand soin: on en construit de mille formes et de mille manières; les meilleurs sont jusqu'à présent les objectifs allemands: on peut l'avouer sans que notre amour-propre national en doive souffrir, car la supériorité de ces instruments tient surtout à celle des verres, et la nature ne nous a pas accordé de matières premières aussi pures que celles de la Bohême. On fait aussi de bons objectifs en France; mais, comme rapidité d'impression et comme pureté, on est encore obligé de préférer les allemands; seulement leur prix est exagéré. Pour commencer à faire de la photographie, ce serait une folie d'acheter tin objectif aussi cher que le sont les instruments étrangers; il vaut mieux choisir un bon objectif français, de grandeur assortie à la chambre noire (1/4 ou 1/2) que l'on achète, et d'une longueur de foyer plus petite, pour les objets à l'infini, que la longueur du tirage de la chambre noire.
Il ne faut pas chercher à faire d'économie dans le choix de cet instrument; quelques francs de plus ou de moins font une énorme diffèrence sur la fabrication, et, partant, sur la bonté des objectifs. Or on doit bien se pénétrer de cette vérité que si l'objectif est mauvais, le travail ne peut être bon.
On se munira d'un objectif double ou à verres combinés pour faire les portraits, et d'un objectif simple, conique, de même longueur de foyer, pour faire les paysages et les reproductions. Si l'on choisit one chambre noire 1/2 et un objectif double 1/2 pour faire des portraits (c'est déjà une grandeur raisonnable pour un amateur), on pourra prendre un objectif simple, seulement 1/4, mais de même foyer que le double; il coûtera moins cher et couvrira encore parfaitement la glace dépolie de grandeur 1/2.
Le but de 1'objectif est de recevoir les rayons lumineux réfléchis par les objcts extérieurs ou émanant d'eux, de les faire converger suivant certaines règles; et de les amener à un point ou foyer commun, où ils produisent une image très-nette, mais plus petite et renversée, de ces mêmes objets.
La glace dépolie (fig. 3), qui garnit l'arrière de la chambre noire, est la surface sur laquelle on rerçoit ces rayons convergents, et c'est à travers sa substance qu'on voit l'image obtenue.
III. - MISE AU POINT OU AU FOYER.

L’opération très-importante pour laquelle on fait avancer ou reculer cette glace par le bouton dont avons parlé plus haut, de maniére à trouver le maximum de neteté de l’ouvrage, se nomme la mise au point ou au foyer.
II serait impossible, sans entrer dans des démonstrations mathématiques, d’expliquer la marche exacte des rayons lumineux dans les objectifs. Il suffit de remarquer que si nous remplaçons après la mise au point, et sans rien changer à l'allongement de la chambre, la glace dépolie par une surface sensible, celle-ci recevra l’impression lumineuse des objets eux-mêmes et en gardera l'empreinte.
Ici se présente un phénomène trés-intéressant. Parmi les lumières de toutes couleurs qu'envoient les objets extérieurs à l'objectif, il existe une lumière obscure que nous ne voyons pas et qui a sur la surface sensible une bien plus grande action que la lumière visible.
Ces rayons, appelés rayons chimiques, traversant les verres comme les autres, mais ne se réunissent pas au même point que les rayons visibles. Il arriverait donc, si les opticiens n'étaient parvenus à corriger ce défaut, que, quoiqu'on eût parfaitement mis au point sur la glace dépolie avec les rayons visibles, on n'obtiendtait q’une image troublée ou flou sur la substance sensible mise à la même place, et l'on ne pourrait trouver que par tâtonnement le foyer invisible ou chimique, précisément le plus actif des deux.
II importe donc beaucoup, en choisissant un objectif, de s'assurer qu'il ne forme qu'un seul foyer, c'est-à-dire que les rayons chimiques se réunissent dans le même plan que les rayons visibles.
Les objectifs qui servent pour le portrait et les reproductions portent le nom d'objectifs doubles parce qu'ils sont composés d'un double, système de verres. Pour le paysage, on emploie des verres simples ou des objectifs orthoscopiques qui, quoique doubles, ont un systéme convergent et un divergent accouplés.
Dans tous les objectifs, simples ou doubles, on augmente la finesse de l'image obtenue en interposant des diaphragmes sur le trajet des rayons lumineux; ce sont des plaques opaques en métal, percées à leur centre d'ouvertures de plus ou moins grands diamètres. Ces plaques ont pour objet d'éliminer les rayons marginaux et de ne laisser passer que le pinceau central. En effet, l'homogénéité des verres n'est jamais absolue, et même en raison de leur courbure, abstraction faite de la matière, les rayons qui passent vers les bords tendent à se disperser inégalement et, par suite, déformer l'image. Mais plus on resserre l’ouverture, moins on reçoit de lumière, plus par conséquent on diminue l'action utile sur la couche sensible. Il est donc évident qu'à éclairage égal, pour obtenir la même intensité d'impression, le temps de pose devra augmenter en proportion de la petitesse de l'ouverture da diaphragme.
Dans la figure 6, on voit un diaphragme antérieur, tel qu'il est monté sur les objectifs allemands. Nous croyons que la manière la plus efficace est de le placer, en général; entre les deux systèmes de verres et très-prés de la surface postérieure du système antérieur. On peut facilement exécuter cette amélioration soi-même en découpant des rondelles de carton percées au centre, et en les entrant à frottement contre les parois intérieures du tube; elles y tiennent suffisamment. Nous verrons plus tard comment on place les diaphragmes des objectifs simples et des objectifs orthoscopiques.
Pour mettre au point facilement, on s'entoure la tete voile noir attaché à la
chambre (fig. 4); de cette maniére, on n’admet sur la glace dépolie d’autre lumière que celle qui vient de l’intérieur et traverse l’objectif; l’image apparaî alors dans tout son éclat, et la mise exacte au point est plus facile et plus précise.
La plaque à bouton qui sert à fermer la partie antérieure de l’objectif (fig. 6) porte le nom d’obturateur.
Lorsque nous avons dit que les objets extérieurs se peignaient très-nettement au foyer de l’objectif cela n'est vrai que dans une certaine limite et, surtout avec les objectifs doubles, pour des objets situés à peu prés dans un même plan parallèle à la glace dépolie. Or, quand nous faisons le portrait d'une personne assise, si nous mettons au point la figure, les genoux, qui sont en avant, ne produiront pas une image nette. II faudrait, pour que tout fût également au point, que la glace dépolie fût parallièle au plan oblique touchant le front et les genoux.
On arrive à ce résullat (fig. 5) au moyen de la combinaison indiquée en coupe à l'arrière de la chambre noire. On voit (fig. 6), sur le côté, les deux boutons de vis qui servent à opérer et maintenir ces mouvements. La glace dépolie est placée dans un châssis mobile autour d'un axe horizontal; sa marche en avant ou en arrière jusqu'aux tringles d'arrêt formant un K est commandée par une petite crémaillère dont le pignon porte le bouton supérieur. L'inférieur est une vis de pression qui arrête le rnouvement et fixe le cadre dans la position d'obliquité choisie. Le châssis portant la surface sensible et se mettant à la place de la glace dépolie garde donc l’obliquité convenable pour que toutes les parties du modéle soient nettes.

La suite à une autre livraison.
([i]) (1) Il faut avoir soin de prendre ce pied assez élevé pour que la chambre noire se trouve solidement placée à peu prés à hauteur de l'œil de l'opérateur debout.

Sem comentários:

Enviar um comentário