terça-feira, 2 de junho de 2009

1856, 29 de Dezembro
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
Juillet-Décembre
T. XLIII
Nº. 26
Pag. 1194, 1195, 1196
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PHOTOGRAPHIE – Note sur le collodion sec ; par MM. E. Robiquet et Jules Duboscq.

« Les photographes cherchent depuis longtemps à obtenir des plaques de collodion sensibilisé qui s’impressionnent tout aussi bien au sortir du bain de nitrate d’argent que quand, étant préparées depuis plusieurs jours, leur surface est complétement desséchéee. Le problème à résoudre nous semble d’une grande simplicité: si le but tant désiré n’a pas encore été atteint d’une manièree satisfaisante, c’est qu’on a cru que la sensibilité dé pendait de la présence de l’eau. De là une foule de tentatives infructueuses provenant de ce qu’on s’efforçait uniquement d’obtenir des surfaces hygrométriques.
« Lorsqu’on regarde à la loupe et au sortir du bain de nitrate d’argent la surface d’un collodion sensibilisé, on aperçoit une myriade de globules d’iodure d’argent, séparés les uns des autres par des intervalles parfaitement appréciables. En lavant cette plaque à l’eau distillée et la laissant sécher spontanément, la disposition du précipité ne sera nullement changée. Vient-on maintenant à l’exposer à l’action de la lumière, la modification qu’il doit éprouver, pour donner plus tard une image par les agents réducteurs, est très-lente à s’accomplir ; souvent même le temps de pose est indéfini. Cela tient à ce que le précipité argentique constitue une fine poussière dont tous les grains sont maintenus à distance les uns des autres, et reçoivent séparément l’impression de la lumière; de-là une grande lenteur dans l’action produite. Si, par un artifice quelconque, on parvient à relier entre eux tons ces éléments séparés, l’action mystérieuse de la lumière ne s’épuisera plus en efforts partiels, mais s’exercera sur une surface unique. Qand les plaques de collodion sensibilisé sont exposées à la chambre noire, au sortir du bain de nitrate d’argent dont elles retiennent une grande partie, on ne fait autre chose que rendre continue la surface impressionnable dont tous les points sont reliés entre eux par une nappe d’eau faisant fonction de vernis. De même, les plaques d’albumine sensibilisée doivent être considérées comme un précipité d’iodure d’argent dont toutes les parties sont unies entre elles, non pas par un tissu feutré et inégal, comme cela a lieu pour le collodion, mais par un véritable vernis d’albumine spontanément desséchée. Aussi peut-on sans autre détour opérer à sec avec de pareilles plaques, seulement leur préparation présente beaucoup de difficultés et le temps qu’elles exigent pour s’impressionner est considérable.
« Partant donc de cette idée que le collodion humide est plus rapide que le collodion desséché, non pas à cause de l’eau qu’il retient, mais bien parce qu’il constitue une nappe impressionnable tout d’une pièce, nous avons pensé qu’il nous suffirait pour résoudre le probléme d’ajouter au collodion ioduré ordinaire une substance susceptible de corriger les irrégularités de sa surface, et d’unir par un lien commun les particules éparses d’iodure d’argent. Le caoutchouc, la gutta-percha, la gomme laque, le baume de Tolu épuisé d’acide benzoïque, et beaucoup d’autres substances analogues nous ont donné déjà des résultats très satisfaisants ; mais voici de toutes les méthodes celle qui nous a le mieux réussi :

Iº.Préparation du vernis à l’ambre.

Ambre jaune porphyrisé………40 grammes ,
Chloroforme…………………......150 "
Ether sulfurique…………...…...150 "

« L’ambre est épuisé par lixiviation dans un appareil déplacement, et la liqueur simplement filtrée au papier.

2º. Préparation du collodion sec.

Ether sulfurique…………………200 grammes,
Alcool………………………….......….80 "
Coton-poudre………………...……...6 "
Iodure d’ammonium……….………4 "
Vernis à l’ambre………………...…25 "

« On mêle toutes ces substances dans un même local, on agite jusqu’à ce que la dissolution soit complète, et on laisse en repos pendant trois ou quatre heures. On décante alors et on filtre sur du coton cardé.
« La seule condition à remplir pour réussir dans ces deux opérations, c’est d’employer des produits chimiquement purs. On étend ce collodion sur des glaces à la manière ordinaire, et on les sensibilise dans un bain contenant : eau distillée, 100 parties; nitrate d’argent, 10 parties ; acide acétique cristallisable, 10 parties. Les plaques sont ensuite lavées à l’eau distillée et abandonnées, dans l’obscurité à une dessiccation spontanée. Ainsi préparées, elles peuvent attendre des mois entiers l’exposition à lachambre noire sans perdre leur sensibilité; mais une fois l’action de la lumière produite, il ne faut pas attendre plus vingt-quatre heures à quarante-huit heures pour faire apparaître l’image. I1 semblerait que les vibrations moléculaires, imprimées par la lumière aux particules d’iodure d’argent sur lesquelles l’image doit se produire, se communiquent_ peu à peu à toute la masse, car plus on tarde à faire réagir les substances réductrices, plus l’image est voilée. On plongera donc aussitôt que possible les plaques,impressionnées dans un bain contenant 2 ou 3 pour 100 de nitrate d’argent, on les laissera sécher quatre ou cinq minutes, et on fera apparaître l’image, soit à l’acide gallique, soit à l’acide pyrogallique, par les méthodes ordinaires.
« Le temps de pose est en général double de celui qui est nécessaire pour le collodion humide;
« Le collodion sec remplace tres-avantageusement l’albumine pour les vues de monuments ou de paysages, et pour le tirage par application des positifs sur verre. Pour ce dernier objet, il y a quelques précautions à prendre. Lorsque l’image est fixée à la manière ordinaire, on l’a fait sécher à la lampe à alcool, on laisse refroidir et on passe une couche de vernis à l’ambre. L’épreuve est- abandonée:i elle même dans un endroit sec pendant trois ou quatre jours. A ce moment, on enlève avec un petit tampon de coton et très-légèrement la poussière d’argent réduit que le vernis à l’ambren’a pas emprisonnée, on verse une dernièe couche de vernis à la benzine, et on laisse sécher spontanément à l’air libre. Ce vernis à la benzine est une simple solution de 10 parties de copal tendre dans 100 parties de benzine: il est d’une graude limpidité, ne se colore jamais à l’air, et donne aux épreuves une transparence telle, que plus d’un observateur exercé les prendrait pour des sujets tirés sur albumine.
« Les plaques de collodion sec sensibilisées à -l’avance peuvent très-bien servir pour les portraits, surtout lorsqu’on en a un grand nombre à faire en peu de temps. Il suffit pour cela de plonger quelques minutes ces plaques dans une dissolution de nitrate d’argent à 5 pour 100, légèrement acidulée par quelques gouttes d’acide acétique ou nitrique. Au sortir de ce bain, le collodion sec agit comme collodion humide, et il n’y a aucune règle particulière à suivre, soit pour le temps de la pose, soit pour la production de l’image. »

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