domingo, 15 de novembro de 2009

1848
12 de Junho
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
T. XXVI
Nº. 24
Pag. 637, 638, 639
CORRESPONDANCE
CHIMIE. - Note sur la photographie sur verre; par M. NIEPCE DE SAINT-VICTOR.
« Dans le Mémoire qne j’ai eu l’honneur de présenter à l’Académie au mois d’octobre dernier, j’ai publié ce que j’avais fait alors sur ce sujet. Aujourd’hui je viens ajouter les nouveaux résultats que j’ai obtenus.
« Les épreuves que j’ai l’honneur de présenter ne sont encore que des reproductions de gravures et de monuments d’après nature, la longueur de l’opération ne m’ayant pas permis de faire le portrait en employant l’albumine seule; cependant, j’ai obtenu des épreuves de paysages en 80 à 90 secondes à l’ombre, et si l’on mélange du tapioka avec l’albumine, on accélére l’opération, mais l’on perd en pureté de traits ce que l’on gagne en vitesse.« J’ai indiqué dans mon Mémoire deux substances propres à la photographie sur verre: l’amidon et l’albumine. J’ai donné les moyens de préparer l’amidon; mais comme l’albumine lui est bien préférable, je ne parlerai que de celle-ci.
« Voici la maniére de procéder: On prend deux ou trois blancs d’œufs (selon le nombre de plaques à préparer), dans lesquels on verse de douze à quinze gouttes d’eau saturée d’iodure de potassium, selon la grosseur des œufs; on bat ensuite les blancs en neige, jusqu’à ce qu’ils aient assez de consistance pour tenir sur le bord d’une assiette creuse. On nettoie parfaitement la partie de l’assiette restée libre, afin d’y laisser couler l’albumine liquide qui s’échappe de la mousse en plaçant l’assiette sur un plan incliné. Après une heure ou deux, le liquide est versé dans un flacon de verre pour s’en servir au besoin.
« On peut conserver l’albumine pendant quarante-huit heures au moins en la tenant au frais.
« Une grande difficulté existe pour étendre l’albumine également sur la plaque de verre; le procédé qui m’a le mieux réussi est celui-ci:
« Je mets l’albumine dans une capsule de porcelaine plate carrée, de manière que le fond en soit recouvert d’une couche de 2 à 3 millimètres d’épaisseur; je place la feuille de verre verticalement contre une des parois de la bassine, je l’incline ensuite en la soutenant avec un crochet, de facon à lui faire prendre tout doucement la position horizontale; je la relève avec précaution au moyen du crochet, et je la place sur un plan parfaitement horizontal.
» Tel est le moyen qui m’a donné les meilleurs résultats, el avec lequel on peut obtenir une couche d’égale épaisseur; chose essentielle, car s’il y a excès d’albumine dans certaines parties de la plaque, elles s’écailleront sur le cliché.« Lorsque l’albumine aura été appliquée comme je viens de le dire, on la fera sécher à une température qui ne doit pas dépasser 15 à 20degrés; sans cette précaution, la couche se fendillerait et ne donnerait plus que de mauvais résultats. C’est pour cela que, dans le cas où la température dépasserait 20 degrés, il conviendrait de ne préparer les plaques que le soir et de les placer sur un marbre recouvert d’un linge mouillé; elles séchent alors lentement la nuit, et le lendemain matin on les place dans un lieu frais jusqu’à ce que l’on veuille s’en servir. Sans cette précaution, la couche, quoique sèche, se fendillerait aussitôt qu’elle serait exposée à une température un peu élevée; mais pour obvier à cet inconvénient, on passe les plaques, dès qu’elles sont sèches, dans l’acéto-azotate d’argent, et on les conserve à l’abri de la lumière.
« L’expérience m’a appris que l’image venait tout aussi bien, la couche étant sèche que si elle était mouillée; seulement l’opération est un peu plus longue dans le premier cas; mais cet inconvénient est bien compensé par la facilité que l’on a de transporter les plaques pour opérer au loin.
« La feuille de verre étant enduite d’une couche d’albumine qui contient de l’iodure de potassium, on la passe dans la composition d’acéto-azotate d’argent en employant les mêmes moyens que j’ai indiqués pour l’application de l’albumine, et on la lave avec de l’eau distillée, puis on l’expose dans la chambre obscure. On se sert d’acide gallique pour faire paraître l’image, et du bromure de potassium pour la fixer.
« Quant à la supériorité du cliché sur verre à celui du papier, je crois qu’elle est (sauf la vitesse) incontestable sous tous les rapports.
« Pour les épreuves positives, il est reconnu que le papier est plus avantageux que le verre; mais pour obtenir une grande pureté de traits et de plus beaux tons, il faut fortement l’encoller avec de l’amidon.
« Je crois devoir appeler l’attention de l’Académie sur l’avantage que ce nouvel art peut avoir pour l’histoire naturelle et la botanique; je veux parler d’une foule de sujets qu’il est difficile aux dessinateurs et aux peintres de retracer fidèlement: par exemple, les insectes, et particulièrement les lépidoptéres, les quadrupèdes et les oiseaux empaillés seront très-faciles à reproduire.
« La botanique pourra également acquérir ainsi des figures de fleurs et de plantes d’une fidélité parfaite, qu’un cliché sur verre permettra de reproduire à l’infini, et que l’on pourra ensuite colorier.« Tel est le résultat où mes nombreuses recherches m’ont amené, et que je m’empresse de livrer à la publicité.
« J’annoncerai que j’ai l’espoir de trouver bientôt une substance accélératrice qui me permettra d’opérer sur papier aussi promptement que sur le plaqué d’argent; déjà j’ai obtenu des résultats qui me font espérer de pouvoir présenter avant peu des épreuves de portraits d’après nature. »
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