segunda-feira, 30 de novembro de 2009

Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

1847

25 de Outubro

Compte Rendu

des

Séanes de L'Académie des Sciences

T. XXV

Nº. 17

Pag. 594, 595, 596

OPTIQUE. - Note en réponse au Mémoire de M. Claudet;

par M. Edmond Becquerel.

(Commission pour le Mémoire de M. Claudet.)

« Dans la dernière séance de l’Académie des Sciences, M. Claudet a présenté un Mémoire intitulé: Des diverses propriétés de la radiation solaire sur les plaques daguerriennes soumises à l’action des verres colorés. Les résultats annoncés par M. Claudet semblant en désaccord avec ceux que j’ai publiés en 1841, j’ai cru devoir faire une courte réponse a cette occasion, pour montrer combien les conditions expérimentales sont différentes, me réservant, dans un Mémoire ultérieur, de revenir sur ce sujet.

« Les expériences de M. Claudet sont très-curieuses et importantes pour la représentation des images photographiques, mais je pense qu’on ne peut nullement adopter les conclusions qu’il en tire touchant le mode d’action des rayons sur les matières sensibles, et supposer dans le spectre solaire « trois actions photographiques différentes, correspondant à trois groupes de rayons, qu’on peut attribuer aux trois groupes de rayons rouges, jaunes et bleus. » Car, dans cette complication d’effets auxquels donne lieu l’emploi des lames daguerriennes exposées à diverses vapeurs, il serait prématuré, je crois, à chaque apparence ou effet particulier, de conclure que la portion du spectre où cet effet se produit agit dune manière particulière.

« M. Claudet , au commencement de son travail, après avoir rappelé les principales recherches faites sur le même sujet depuis 1839, parle de l’action supposée continuatrice des verres rouges et jaunes, et, quelques lignes plus loin, il ajoute ce passage que je dois citer à propos de mes expériences :

« Dans le cas des papiers photogéniques, il est vrai que les rayons rouges, orangés et jaunes, rendent plus sombres les parties préalablement affectées par les rayons photogéniques. Il en est de même pour, la plaque daguerrienne, qui, après avoir été impressionnée faiblement, fonce rapidement au violet, sous la radiation d’un verre rouge. C’est là le seul effet continuateur que j’ai pu observer.. . . . «

« C’est précisément là l’exposé de la découverte que j’ai faite en 1841, et je ne demande rien autre chose que la constatation du fait principal qui la constitue; mais je dois faire observer que les phénomènes se compliquent lorsqu’on analyse les effets obtenus avec les plaques métalliques recouvertes de diverses vapeurs, puis passées au mercure : le spectre et les verres colorés peuvent présenter alors d’autres effets. Dans ce cas, les conditions expérimentales sont différentes; il peut se manifester plusieurs réactions, soit simultanément, soit successivement, qui masquent complétement le premier effet, et donnent lieu à des apparences bien différentes les unes des antres, pouvant même être inverses.

« Lorsque l’iodure, le bromure et le chlorure d’argent sont isolés, alors on remarque deux effets principaux produits sous l’influence du rayonnement solaire, comme beaucoup de physiciens l’ont vérifié. Si ces sels n’ont pas été impressionnés primitivement, ils noircissent dans le spectre, depuis le bleu jusqu’au delà du violet; s’ils ont été impressionnés faiblement, non seulement ils noircissent dans la partie la plus réfrancible du spectre, mais encore depuis le bleu jusqu’au rouge. Ce sont les rayons qui donnent lieu à ce dernier effet que j’avais nommés rayons continuateurs, dénomination qu’on a mal interprétée : je n’attachais aucune importance théorique à cette expression, et je n’avais d’autre intention que de rappeler, par un mot, l’effet produit sur le chlorure, le bromure et l’iodure d’argent, dans les rayons jaunes et rouges. Mais, en réalité, on doit énoncer le fait de la continuation de la manière suivante, comme M. Biot l’a exprimé dans son Rapport sur les résultats dont il est ici question: « Ces substances impressionnées et modifiées deviennent sensibles à des portions de la radiation auxquelles elles étaient primitivement insensibles. « Il est nécessaire de remarquer ici que la substance chimiquement impressionnable, une fois impressionnée, est une autre matière sensible qui peut être ultérieurement modifiée d’une autre manière, et dans d’autres régions du spectre. Il est probable que, dans toutes ces circonstances, le mode d’action du rayonnement est le même, et que, suivant la nature des combinaisons chimiques, les effets sont bien différents.

« Si les résultats dont il vient d’être question plus haut (coloration dans les rayons les plus réfrangibles, puis dans les rayons les moins réfrangibles lorsque les substances ont été légèrement impressionnées), s’observent avec les sels d’argent isolés, ou bien avec les plaques d’argent simplement iodurées, doit-on les retrouver lorsqu’on fait usage de plaques recouvertes d’iode, de brome et de chlore, puis exposées à la vapeur mercurielle? Il n’y a acune raison pour cela; car alors plusieurs réactions peuvent avoir lieu simultanément ou successivement, et, en outre, le dépôt inégal des vapeurs mercurielles, suivant l’état de la surface, vient encore compliquer les effets: les conditions ne sont donc plus les mêmes. Je ferai remarquer, néanmoins, qu’on retrouve encore des effets analogues avec une plaque exposée au chlorure d’iode, et qu’il semble que ce soit le brome qui donne lieu a des apparences bien différentes.

« Ainsi, il est essentiel de distinguer les réactions chimiques opérées SOUs l’influence du rayonnement sur les matières sensibles isolées et sur les mélanges; et une plaque daguerrienne rendue plus, impressionnable par son exposition à diverses vapeurs ne doit être considéree que comme une couche hétérogène pouvant se comporter différemment dans les diverses parties du spectre, suivant qu’elle, a déjà été plus ou moins impressionnée, sans qu’il existe dans le rayonnement des rayons agissant en sens inverse sur les sels d’argent isolés.

« C’est précisément cette idée que j’ai développée dans les Comptes rendus du 26 octobre 1846, à l’occasion d’une Note de MM. Foucault et Fizeau, relativement à l’action des rayons rouges sur les plaques daguerriennes. Je crois qu’on a mal interprété la Note que j’ai publiée à cette époque: je n’ai nullement mis en doute l’existence des effets curieux, observés au delà du rouge sur les plaques daguerriennes, effet que, d’après M. Draper, on retrouverait également dans tout le spectre, et même au delà du violet, suivant les circonstances; mais je n’ai présenté quelques réflexions à ce sujet que pour montrer qu’il n’était pas nécessaire d’admettre une puissance négative de certains rayons pour en expliquer la production.

« Je répète donc, en terminant, que je n’ai pas donné de théorie générale des rayons continuateurs, comme le dit M. Claudet, et que les apparences que présentent les plaques daguerriennes, tout en étant très-importantes pour les représentations photographiques des images de la chambre obscure, ne peuvent conduire à aucune conclusion quant au mode d’action de l’agent lumineux. «

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