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terça-feira, 29 de setembro de 2009

1853
10 de Outubro
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
Juillet-Décembre
T. XXXVII
Nº. 15
Pag. 543
CORRESPONDANCE
M. FLOURENS met sous les yeux de l’Académie deux nouvelles livraisons de la reproduction photographique de l’œuvre de marc-antoine, que publie M. Benjamin Delessert
1853
12 de Dezembro
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
Juillet-Décembre
T. XXXVII
Nº. 24
Pag. 880
PHYSIQUE APPLIQUÉE. - Communication de M. F. DELESSERT
« Dans la séance du 21 octobre dernier, notre confrère, M. Chevreul, a présenté à l’Académie, au nom de M. Niepce de Saint-Victor, une Note sur un nouveau vernis pour la gravure héliographique sur acier. Les grands avantages de ce vernis ont été promptement reconnus par ceux qui en ont fait usage. C’est encore un pas utile dans la photographie, dù à M. Niepce, qui a rendu de grands services à cet art avec autant de persévérance que de désintéressement. Mon fils, Benjamin Delessert, qui a eu l’honneur d’offrir à l’Académie son ouvrage photographique sur Marc-Antoine, s’est empressé de vérifier les avantages du nouveau vernis. Il en a été très-satisfait; il a déjà obtenu, malgré toutes les difficultés que présente dans cette saison l’état de l’atmosphére, des résultats qui confirment ceux obtenus par M. Niepce. II m’a chargé de présenter à l’Académie une plaque sur acier, gravée avec le vernis en question. Ces résultats sont sans doute loin d’être complétement satisfaisants; mais ils montrent au moins ce qu’on pourra obtenir avec plus d’habitude de ces procédés. J’ai cru pouvoir en entretenir l’Académie, parce qu’il est utile d’appeler l’attention sur cette belle découverte de l’application des procédés photographiques à la gravure sur acier, qui est destinée à rendre plus tard de grands services aux arts du dessin et aux sciences naturelles. »

segunda-feira, 8 de junho de 2009

1855, 26 de Julho

JOURNAL DES ARTS DES SCIENCES ET DES LETTRES
Nº 7
Pags. 83-85
*
ARTS INDUSTRIELS.
Exposition. - Photographie: MM. BALDUS, BISSON, NÈGRE, PROH, ROBERTSON, PONTI, FENTON, comte AGUADO, marquis de BERENGER, BAYARD, BILORDEAUX, LESECQ, LEGRAY, B. DELESSERT, RIFFAUT , BELLOC , DISDÈRI, HANTSTANGL, THOMPSON, SHERLOSCK, BERTHS, BURGONNA, L. ROUSSEAU.
La photographie est devenue un art d'autant plus important que ses services se multiplient à mesure que ses procédés se perfectionnent. Aussi voit-on avec intérêt ses productions nombreuses, et variées au palais de l'Industrie.
Toutefois il est à regretter qu'on y ait donné asile à la photographie retouchée, à des épreuves où le pinceau est venu trop souvent en aide à des opérations, manquées. Dans l'intérêt de l'art photographique, on ne doit point, il nous semble» encourager cette habitude tout à fait contraire à son but, à son essence, et qui devient une espèce de tromperie; car c'est donner pour le travail de la lumière des épreuves, où un travail manuel a pris plus ou moins de part, et pour une représentation identique, celle que les retouches ont pu dénaturer est, du reste, un moyen de reconnaître supercherie des retouches, comme l'indique M. Belloc dans son excellent traité de photographie (page 178). II ne faut que passer une épreuve positive au cyanure de potassium : l'image photographique disparaît; il ne reste que les retouches.
L'Angleterre et la France sont les deux nations qui ont exposé les meilleures épreuves photographiques. Si la première l'emporte dans le paysage, la seconde se montre supérieure dans les reproductions architecturales. MM. Baldus et Bisson frères y ont, en effet, un succès très-grand. La vue d'Arles, de grande dimension, et l'arc-de-triomphe. de l'Étoile, qu'expose M. Baldus, sont remarquables par la finesse, le modelé, la netteté. Les vues du Louvre, de l'Hôtel-de-Yille, de Saint-Germainl'Âuxerrois, etc., par MM. Bisson, ne sont pas moins belles ; les plans y sont mieux rendus que dans beaucoup de vues de monuments produits par des photographes moins habiles. Leur Panorama de Paris, qui a 1 mètre 50 centimètres, sur 80 centimètres, et leur place de la Concorde, qui a 1 mètre 80 centimètres, sont de magnifiques épreuves. Il est à remarquer, toutefois, que ces épreuves proviennent de deux, négatifs au moins, et que les positifs sont raccordés.
M. Proh a très-bien reproduit les antiques ruines de la Grèce, de l'Italie, de la Sicile.
Parmi les étrangers qui ont envoyé des reproductions de monuments, on doit citer M. Robertson, de Londres, pour ses monuments byzantins, et M. Ch. Ponti pour ses monuments d'Italie classés dans les productions de l'Autriche.
Dans le paysage Anglais, on distingue surtout les épreuves de M. Fenton qui ont une grande beauté de ton, un fini précieux, des plans bien dégradés, et des effets de lumière de la plus grande vérité, comme on peut le remarquer dans sa Vallée de Laharfe. Parmi les Français, il faut nommer M. Baldus qui, dans son Pont entre deux rochers et dans son Moulin au bord de l'eau, montre une grande perfection; M. le comte Aguado, et M. le marquis de Bérenger: qui ont obtenu de fort belles épreuves, d'après des sites bien choisis.
La photographie donne de bonnes copies de tableaux, d'estampes et d'œuvres de sculpture. En ce genre, nous voyons au palais de l'Industrie œuvre de Lantara, par MM. Baldus, Bisson et Négre;celle de Rembrandt, par MM. Bisson frères; celle de Teniers, par M. Aguado. M. Bayard, l'un des vétérans de la photographie sur papier, a exposé les reproductions de la Vénus de Milo, de la Vénus à la coquille de Jean Goujon, et de quelques autres figures; M. Bilordeaux, des bas-reliefs, etc. Il a fallu une grande intelligence des ressources de la photographie pour obtenir l'effet puissant de ces copies.
M. Legray et M. Lesecq ont assez bien réussi dans la reproduction de divers tableaux.
Parmi ces sortes de reproductions, on en remarque quelques-unes qui sont le résultat d'un procédé récent fort important : au lieu de clichés négatifs sur lesquels on tire les positifs, on est parvenu à obtenir des gravures sur acier au moyen de l'action de la lumière…sur une planche recouverte de bitume de Judée. C'est ce qu'on appelle la gravure hiléographique. M. Benjamin Delessert a reproduit ainsi, avec un beau succès, l’Annonciation, d'Albert Durer; MM. Baldus, Nègre et Riffaut, diverses épreuves remarquables. On peut reprochera ce dernier un trop grand emploi du burin, des retouches trop multipliées.
Le portrait est une partie intéressante de la photographie. Il en est aussi la partie la plus difficile; son exécution demande la réunion de l'intelligence de l'artiste à l'expérience de l'opérateur consommé. Sans doute les portraits photographiques ne peuvent, pour l'expression, le caractère, pour le charme, l'emporter sur ceux de la peinture. Mais ils ont leur mérite particulier: avec un opérateur ayant le sentiment de l'art, ils offrent, non-seulement les lignes mathématiques, les traits matériels, mais encore l'individualité, le caractère du modèle; enfin, ils sont une sorte d'émanation de sa personne et, sous ce rapport, du moins, peut-on dire que le portrait photographique l'emporte sur le portrait dessiné ou peint.
L'exhibition universelle donnera une idée assez complète de l'état de l'art photographique sous le rapport de la reproduction de la nature vivante; et par le petit nombre de portraits sans retouches exposés, on peut juger de la difficulté de l'exécution. Au nombre des plus remarquables, nous devons citer les vingt-huit portraits sans retouches, dans un cadre signé Belloc. La finesse des détails, le modelé, les teintes, les poses, l'expression même des têtes, tout montre dans leur auteur un artiste du premier mérite en ce genre. Il faut être artiste, en effet, pour réussir à ce point; il faut savoir poser et bien ajuster le modèle pour lui conserver, au moins par ces moyens, son individualité; pour calculer l'effet de lumières, souvent diamétralement opposées ; pour les atténuer, les rendre harmonieuses, etc. Dans les monuments et les paysages, l'opérateur n'a guère qu'à laisser faire le soleil qui trace les ligues mathématiques toujours parfaites, sur une couche impressionnable toujours assez pure; mais pour le portrait, la lumière n'offre plus la même intensité, et, dans un cadre restreint, qui exige une propreté parfaite, où la moindre impureté devient un défaut, une cause d'insuccès, la difficulté a grandi de toute la distance de nature inerte à la nature vivante. Nous félicitons donc M. Belloc de ses vingt-huit portraits qui sont à peu près les seuls sans retouches à l'Exposition. Du reste, cet artiste a une réputation déjà faite, et l'on sait que l'auteur de ces belles épreuves est aussi l'auteur d'un Traité de photographie qui obtenu depuis un an le plus légitime succès.
M. Disderi est aussi un très-habile photographe. Les portraits qu'il expose sont grands et d'un bel aspect; ce sont des positifs obtenus directement.
Parmi les exposants étrangers M. Hantstangl, de Munich, se distingue par ses portraits d'une belle facture, quoique un peu noirs et d'un ton trop égal. Ils sont sans retouches.
Les essais de portraits photographiques de très - grande dimension, qu'a faits M. Thompson, ne nous semblent pas heureux; la diffusion de la lumière leur ôte toute vigueur, et la retouche tout mérite.
Nous ne parlons pas des portraits photographiques auxquels la couleur est plus ou moins habilement appliquée. Les vrais connaisseurs dédaignent ce procédé.
Le concours que la photographie prête aux sciences est intéressant à observer. Ressources de la photographie pour obtenir l'effet puissant de ces copies.
M. Legray et M. Lesecq ont assez bien réussi dans la reproduction de divers tableaux.
Parmi ces sortes de reproductions, on en remarque quelques-unes qui sont le résultat d'un procédé récent fort important: au lieu de clichés négatifs sur lesquels on tire les positifs, on est parvenu à obtenir des gravures sur acier au moyen de l'action de la lumière..sur une planche recouverte de bitume de Judée. C'est ce qu'on appelle la gravure hiléographique. M. Benjamin Delessert a reproduit ainsi, avec un beau succès, l’Annonciation, d'Albert Durer; MM. Baldus, Nègre et Riffaut, diverses épreuves remarquables. On peut Reproche ra ce dernier un trop grand emploi du burin, des retouches trop multipliées.
Le portrait est une partie intéressante de la photographie. Il en est aussi la partie
la plus difficile; son exécution demande la réunion de l'intelligence de l'artiste à l'expérience de l'opérateur consommé. Sans doute les portraits photographiques ne peuvent, pour l'expression, le caractère, pour le charme, l'emporter sur ceux de la peinture. Mais ils ont leur mérite particulier: avec un opérateur ayant le sentiment de l'art, ils offrent, non-seulement les lignes mathématiques, les traits matériels, mais encore l'individualité, le caractère du modèle; enfin, ils sont une sorte d'émanation de sa personne et, sous ce rapport, du moins, peut-on dire que le portrait photographique l'emporte sur le portrait dessiné ou peint.
L'exhibition universelle donnera une idée assez complète de l'état de l'art photographique sous le rapport de la reproduction de la nature vivante; et par le petit nombre de portraits sans retouches exposés, on peut juger de la difficulté de l'exécution. Au nombre des plus remarquables, nous devons citer les vingt-huit portraits sans retouches, dans un cadre signé Belloc. La finesse des détails, le modelé, les teintes, les poses, l'expression même des têtes, tout montre dans leur auteur un artiste du premier mérite en ce genre. Il faut être artiste, en effet, pour réussir à ce point; il faut savoir poser et bien ajuster le modèle pour lui conserver, au moins par ces moyens, son individualité; pour calculer l'effet de lumières, souvent diamétralement opposées ; pour les atténuer, les rendre harmonieuses, etc. Dans les monuments et les paysages, l'opérateur n'a guère qu'à laisser faire le soleil qui trace les ligues mathématiques toujours parfaites, sur une couche impressionnable toujours assez pure; mais pour le portrait, la lumière n'offre plus la même intensité, et, dans un cadre restreint, qui exige une propreté parfaite, où la moindre impureté devient un défaut, une cause d'insuccès, la difficulté a grandi de toute la distance de nature inerte à la nature vivante. Nous félicitons donc M. Belloc de ses vingt-huit portraits qui sont à peu près les seuls sans retouches à l'Exposition. Du reste, cet artiste a une réputation déjà faite, et l'on sait que l'auteur de ces belles épreuves est aussi l'auteur d'un Traité de photographie qui obtenu depuis un an le plus légitime succès.
M. Disderi est aussi un très-habile photographe. Les portraits qu'il expose sont grands et d'un bel aspect; ce sont des positifs obtenus directement.
Parmi les exposants étra ngers M. Hantstangl, de Munich, se distingue par ses portraits d'une belle facture, quoique un peu noirs et d'un ton trop égal. Ils sont sans retouches.
Les essais de portraits photographiques de très - grande dimension, qu'a faits M. Thompson, ne nous semblent pas heureux; la diffusion de la lumière leur toute vigueur, et la retouche tout mérite. Nous ne parlons pas des portraits photographiques auxquels la couleur est plus ou moins habilement appliquée. Les vrais connaisseurs dédaignent ce procédé.
Le concours que la photographie prête aux sciences est intéressant à observer. Appliquée à l'astronomie, elle a donné en Angleterre de très-grandes images de la lune et du soleil, images qui ont amené de nouvelles découvertes. Ainsi dans celles de notre satellite on remarquait des bandes longues, étroites, brillantes, traversant tout le disque en parcourant les vallées, les collines, les montagnes et les cratères. Ces bandes sont un sujet de conjectures pour les savants. On regrette que ces photographies ne figurent pas à l'Exposition, mais on y voit celles de M. Sherlosh reproduisant des groupes de nuages. Ces images ont été obtenues par une très-faible lumière, pendant la nuit; elles rendent parfaitement les divers effets des nuages.
Récemment M. Pouillet a fait une application de la photographie à la météorologie; par son moyen il est arrivé à déterminer d'une manière positive la hauteur des nuages. M. Berthsch, artiste photographe, l'a aidé dans ses expériences.
La photographie vient aussi donner à la science de nouvelles notions sur le monde immense des animalcules, des infusoires, des insectes parasites, des molécules qui entrent clans la composition des minéraux, des tissus végétaux et animaux. Les formes de quelques-uns de ces petits êtres avaient bien été reproduites, mais avec des moyens difficiles et beaucoup moins sûrs que par le procédé photographique qui montre la nature elle-même, et dans des dimensions où tous les détails sont perceptibles à notre vue. Le palais de l'Industrie en offre une collection importante. M. Berlsch donne des insectes environ deux cents fois plus gros que nature. On voit des mouches, des pous d'hommes et de souris, des puces de tous genres, la larve du cousin, le ver-à-soie, la trompe et l'œil d'une mouche, l'acarus, insecte qui produit la galle, etc. Pour arriver à appliquer ainsi le daguerréotype à la reproduction des formes microscopiques, il a fallu vaincre d'assezgrandes difficultés.
Un artiste anglais, M. Burgoyne, a fourni aussi des épreuves du même genre.
M. Louis Rousseau, préparateur au Muséum d'histoire naturelle de Paris, a exposé un spécimen de la tète d'un Russe qui, blessé à la bataille d'Inkermann, est mort à l'hôpital de Conslantinople. Cette tête, embaumée, fut envoyée au Muséum d'histoire naturelle de Paris. L'image est d'une vérité effayante, c'est la mort dans toute sa laideur. On doit à M. Rousseau un autre objet d'étude : l'image d'une tète d'enfant, de face et de profil, dont la coupe ostéologique permet de suivre le travail de la dentition; les mâchoires montrent une première rangée de dents, dites dents de lait; une autre rangée fait voir les dents de la seconde dentition prêtes à prendre la place des précédentes, à mesure qu'elles tomberont.
Ce même M. Rousseau a apporté un perfectionnement dans la manière de disposer la chambre obscure pour la représentation des pièces naturelles. Nous en empruntons le détail à M. Figuier. Par suite de la position horizontale que présente la lentille dans la chambre obscure ordinaire, on n'avait pu, jusqu'ici, recevoir l'image d'un objet qu'autant qu'on le plaçait dans une position verticale. Or, cette situation obligée mettait obstacle à la reproduction de la plupart des spécimens qui se rapportent à l'histoire naturelle, pour les pièces anatomiques, par exemple, et surtout pour celles qui ne peuvent être étudiées que sous l'eau. M. Rousseau a surmonté cette difficulté. Au lieu de conserver la situation horizontale à la feuille, il place cette dernière verticalement, c'est-à-dire qu'il a disposé la chambre obscure au dessus de l'objet à reproduire, en plaçant cet objet lui-même horizontalement, à la manière ordinaire sur une table ou sur un support. Avec cette chambre obscure renversée, on peut évidemment prendre l'impression photographique des pièces anatomiques et autres dans les conditions qu'exige leur reproduction. C'est grâce à l'emploi des feuilles simples et de l'appareil renversé, que M. Rousseau a pu obtenir
des résultats d'une haute importance pour les applications de la photographie aux études scientifiques.
Guyot de Fère

domingo, 26 de abril de 2009

1860, 23 de Dezembro

1860, 23 de Dezembro
L’AMI DES SCIENCES
T. VI
6eme AnnÉe
nº 52
Pag. 829, 830
*
SCIENCES PHYSIQUES.

Photographie. - M. le comte Aguado a dernièrement fait hommage à la Société de photographie de nouveaux positifs obtenus de négatifs instantanés et de petites dimensions par les procédés d'agrandissement de M. Woodwards. On annonce la présentation prochaine, par M. Delessert neveu, de photographies gigantesques obtenues au moyen du même procédé. II s'agit d'un poney haut de lm50, reproduit de grandeur naturelle.
A cette occasion, M. l'abbé Moigno expose dans le Cosmos les deux procédés à l'aide desquels l'agrandissement peut se faire (1) ([i]).
Premier procédé. - Nous sommes devant l'objectif d'un daguerréotype; notre image amoindrie va se dessiner au foyer de l'objectif sur la glace dépolie. Supposons que cette image devienne tout à coup lumineuse par elle-même, qu'elle rayonne à son tour vers l'objectif, et qu'à notre place on dresse une grande feuille de papier ou une grande glace dépolie. D'après ce premier principe d'optique que les rayons, en revenant sur leurs pas pour traverser de nouveau un système oblique quelconque, suivent exactement la route qu'ils avaient suivie en allant, les rayons partis de l'image, lumineuse par elle-même, iront dessiner sur le papier ou sur la glace dépolie notre image de grandeur naturelle. Ce premier mode d'agrandissement, fondé sur la propriété fondamentale des foyers conjugués, n'est pas celui de l'appareil,de M. Woodwards; mais on le retrouve dans tous les appareils amplifiants proposés avant lui; ou plutôt ce n'est pas le cliché négatif qui, dans l'appareil de M. Woodwards, joue le rôle de foyer conjugué, comme cela a lieu dans les autres appareils; c'est la petite image que les rayons convergents projettent au foyer de la lentille collective sur la partie centrale de la face antérieure de la lentille amplifiante qui joue, par rapport à l'image agrandie, le rôle de foyer conjugué.
Deuxième procédé. - Vous percez un petit trou dans une paroi dressée en face d'un paysage ou d'un objet quelconque; des rayons lumineux partant de tous les points de cet objet vont aboutir au petit trou, et le traversent en s'y croisant; le cône convergent d'entrée devient, derrière la paroi, un cône divergent qui va dessiner sur un écran une image aussi agrandie que l'on voudra, pourvu que l'écran soit assez loin. C'est le principe de la chambre obscure de Porta; or c'est suivant ce principe, en grande partie du moins, que se fait l'agrandissement par l'appareil Woodwards, et voilà pourquoi celui-ci a appelé son appareil chambre solaire. C'est bien simple; comment se fait-il qu'on ne l'ait pas encore compris? Mais qu'a ajouté M. Woodwards au principe de Porta? Comment la chambre obscure est-elle devenue la chambre solaire? II fait tomber sur un miroir à 45 degrés l'image du soleil; il reçoit sur une grande lentille collective les rayons parallèles réfléchis par le miroir; il transforme, par l'effet de cette lentille, le faisceau parallèle en un faisceau convergent qui traverse le cliché en l'inondant de lumière. En faisant que le sommet de ce faisceau coincide précisément avec le petit trou de la chambre obscure de Porta, il centuple, si nous pouvons nous exprimer ainsi, l'éclat des rayons à leur point de croisement; enfin, en mettant derrière le petit trou un objectif composé tout à fait achromatique, il accélère la divergence des rayons, il hâte l'amplification de l'image et assure la netteté de l'image amplifiée, après avoir centuplé son éclat. Voilà tout le secret de la chambre solaire de M. Woodwards. Dans les appareils ordinaires, le cliché négatif occupe un des foyers conjugués, tandis que l'image agrandie occupe l'autre; dans la chambre solaire, le cliché est remplacé par une image de très-petite dimension, extrêmêment brillante, située presque au centre de la lentille composée amplifiante. Et qu'on le remarque bien, l'éclairage convergent est une condition essentielle de l'agrandissement par la chambre solaire; dès que vous parlez d'éclairage parallèle, vous niez le grand progrès réalisé par M. Woodwards,vous revenez à l'agrandissement par le principe des foyers conjugués, avec une perte énorme de lumière.
([i]) (1) Cosmos, t.XVII, p.692