domingo, 15 de março de 2009

1893, 6 de Março - Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences

Comptes Rendus des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. CXVI
Nº. 10
Pag. 506, 507, 508
*
OPTIQUE. - Reproducion photographique des réseaux el micromètres gravés sur verre. Note de M. Izarn, présentée par M. Mascart.

« Frappé de la finesse avec laquelle on reproduit photographiquement les détails les plus délicats d'un cliché sur verre, j'ai pensé à essayer cette opération au moyen de la gélatine bichromatée, sur un réseau au qui se trouvait à ma disposition; j'en obtins, dés les premiers essais, des reproductions si parfaites, qu'au premier abord on pouvait hésiter entre l'original et la copie; mais je ne tardai pas à apprendre que, depuis déjà une
vingtaine d'années, la chose avait été faite par lord Rayleigh qui en fit le point de départ d'un Mémoire publié en deux fois dans le Philosophical Magazine (1872 et 1874).
« Toutefois, l'auteur déclare que, n'ayant jamais pu réussir ainsi à coup sûr, il se décida à abandonner un procédé qui, sans raisons appréciables, donnait des résultats tantôt merveilleux, tantôt tout à fait insuffisants; avec le collodion, il arrivait, au contraire, à obtenir sûrement des clichés, sinon aussi beaux que ceux que lui donnait, par hasard, l'autre méthode, du moins toujours utilisables. Il est étrange que, n'ayant employé aucun tour de main spécial, je sois arrivé, du premier coup, à n'avoir jamais d'insuccès par ce moyen qui, avec une simplicité, une rapidité et une économie que rien n'égale, donne des copies aussi parfaites d'objets souvent si précieux en même temps que si fragiles. Aussi me paraît-il que c'est un service à rendre, que de le faire revivre avec ce que j'ai pu moi-même y ajouter ou y simplifier.
« La méthode aux sels d'argent est beaucoup plus pénible, plus délicate, plus coûteuse, et c'est pour cela que je pense que la reproduction photographique des réseaux n'est pas entrée dans la pratique, quoiqu'elle fournisse un moyen de se procurer, avec une facilité extrême et une dépense nulle, des instruments dont beaucoup de physiciens sont souvent obligés de se priver.
» Mais on ne semble pas surtout avoir insisté sur ce fait qu'avec la gélatine bichromatée on obtient le positif et non le négatif du modéle. C'est là un point à étudier de près, mais je crois, d'ores et déjà, que la raison en est dans la structure spéciale du trail produit par le diamant, et je suis presque certain qu'avec un réseau de fils, c'est-à-dire avec des traits absolument opaques, on n'obtiendrait rien de bon, lorsque le collodion fournirait, au contraire, un négatif aussi bon que possible, surtout si l'on employait les pellicules transparentes de Lippmann ou de Wiener. Malheureusement, ces sortes de réseaux ne sont pas d'un usage courant et je suis, pour le moment du moins, incapable de tenter l'expérience.
« Lord Rayleigh déclare aussi n'avoir jamais pu obtenir une bonne copie de copie. Ici encore, je dois dire, au contraire, que j'en obtiens qui se distinguent à peine du modèle primitif et je crois, sans en avoir fait encore l'essai, qu'on pourrait même pousser plus loin cette reproduction.
» Enfin la méthode photocollographique permet, toujours avec la même facilité, d'imprimer, sur la même plaque de verre, des réseaux successifs placés dans des positions relatives quelconques, par exemple de fabriquer des réseaux à mailles carrées, et de les séparer ou non par des couches diverscment épaisses de gélatine insolubilisée, puisque, chaque cliché étant de sa nature insoluble et d'ailleurs beaucoup plus solide qu'on ne serait tente de le croire, on peut le traiter comme la plaque primitive en y coulant une nouvelle couche de gélatine sensibilisée et ainsi de suite. Il y a là encore une ressource précieuse.

« Quant à la technique du procédé, rien de plus simple. Solution de gélatine dure à raison de 1gr pour 30gr' d'eau avec addition de 0gr,10 à 0gr,15 de bichromate d'ammoniaque. Cette solution antiseptisée par le bichromate se conserve indéfiniment. Au moment de s'en servir, on la liquéfie au bain-marie tiède, on la verse dans un entonnoir garni d'un fragment de coton el l'on reçoit la liqueur qui filtre alors presque froide sur la lame de verre aussi plane que possible qui doit servir de support. Celle-ci est alors dressée verticalement et abandonnée dans l'obscurité à la dessiccation, qui se fait très rapidement, vu la minceur de la couche. On sacrifie, en la grattant, la partie inférieure, qui porte un bourrelet de matière, et l'on expose soit de suite, soit même après plusieurs jours dans une sorte de châssis-presse que chacun confectionnera à sa guise. Seulement ce châssis doit être muni d'une cheminée en fort papier noir, terminée par un couvercle qui permet de ne laisser arriver les rayons solaires que lorsque l'appareil a été disposé de façon qu'ils tombent perpendiculairement sur le réseau, ce qu'il est facile d'obtenir au moyen de l'ombre de cette cheminée sur le châssis lui-même. Avec un beau soleil, la durée de pose sera de six à dix secondes. A la lumière diffuse, elle pourra aller de un quart d'heure à une ou deux heures, mais dans ce cas le résultat sera moins satisfaisant. Une fois l'exposition terminée et l'appareil démonté, la lame est plongée dans de l'eau tiède, puis rincée à l'eau distillée froide et au besoin brossée très légèrement avec un blaireau très doux. Il est bon de proteger avec du papier noir bien opaque toute la region du réseau type qui n'est pas couverte par les traits; de cette facon, la gélatine disparaît partout ailleurs que sur la partie correspondant à cette région; la copie, plus nette sur les bords, a tout à fait l'apparence du modèle.

» Si l'on voulait un beau réseau par réflexion, il n'y aurait qu'à substituer, à la simple lame de verre, une glace que l'on aurait préalablement argentée, ou plus simplement encore une glace argentée du commerce, dont on dissoudrait le vernis et dont on polirait ensuite la face postérieure au rouge d'Angleterre, opération qui ne présente aucune difficulté et se fait en quelques minutes. »

Sem comentários:

Enviar um comentário