Comptes Rendus des Séances de L'Académie des Sciences
Janvier-Juin
T. CXX
Nº. 9
Pag. 496, 497
Janvier-Juin
T. CXX
Nº. 9
Pag. 496, 497
*
PHOTOGRAPHIE. - Vues panoramiques obtenues avec la photojumelle a repétition. Note de M . J. Carpentier, présentée par M. Mascart.
« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un certain nombre de photographies sur verre, obtenues par agrandissement de clichés 4 x 6 fournis par la photojumelle a répétition.
» Ces photographies sont des vues prises dans les Alpes par M. J. Vallot, à qui l'on doit le premier observatoire établi près du sommet du mont Blanc. En dehors de l'intérêt attaché a chacune d'elles, elles offrent la particularité de former, par leur réunion en séries, de véritables panoramas. Cette condition a été réalisée par l'adjonction, a la photojumelle, d'un petit support spécialement combiné à cet effet.
« Cet accessoire, qui s'adapte à un pied photographique quelconque, se compose d'une broche conique fixée perpendiculairement au centre d'un petit plateau circulaire horizontal de 0m,06 de diamètre, dont la couronne extérieure porte une douzaine d'encoches équidistantes. Ce plateau, étant muni de trois vis calantes, il est aisé d'obtenir, avec un niveau de poche, son exacte horizontalité, et, en même temps, la verticalité de la broche. La photojumelle dont le corps, d'autre part, a été foré pour s'empaler en quelque sorte sur la broche, trouve là un pivot tout prêt a la recevoir. Elle s'y pose, sans avoir besoin d'être autrement fixée, et s'en sépare sans effort, quand il s'agit d'opérer le changement de plaque par escamotage. Ainsi montée, elle peut tourner horizontalement. Grâce à un doigt métallique dont elle est munie, doigt façonné de manière à pénétrer dans les encoches du plateau support, on peut la placer successivement dans douze orientations distinctes, régulièrement distribuées dans un tour d'horizon, et prendre de la sorte un panorama complet; quelques minutes suffisent pour toute l'opération, et celte rapidité de manoeuvre est avantageuse, en ce sens qu'elle assure aux divers clichés une grande homogénéité d'éclairement.
» Les clichés de M. J. Vallot ont été faits en août dernier par temps clair, sur plaques orthochromatiques de Lumière, à travers unc glace à faces parallèles de teinte jaune foncé, allongeant la durée de pose dans le rapport de 15 à 1. L'objectif, anastigmat de Zeiss, de 85mm de distance focale, était diaphragmé à environ. Le développement a été fait deux mois après l'exposition des plaques, avec un développateur faible et lentement.
« L'une des séries a été prise du haut du Brévent, à l'altitude de 2525m. La pose, déterminée par M. J. Vallot, au moyen d'expériences préalables, a été de dix secondes. Ce panorama est celui de la chaîne du mont Blanc, du col de Balme à gauche au col de Voza à droite. Le sommet du mont Blanc, qui se trouve sur l'avant-dernière plaque de droite, était à une distance d'environ 12km de l'opérateur.
» Une deuxième série représente la même chaîne prise de l'Aiguillette à l'altitude de 2200m environ. On y distingue à gauche le Brévent et une partie des Aiguilles rouges.
« Enfin, une troisième série représente la vallée de Chamounix, vue des pentes de Blaitière, à 1100m d'altitude environ. La pose a été, pour cette série, de trente secondes.
« On ne peut pas, en considérant ces photographies, ne pas être frappé de la quantité de détails que l'on remarque, dans les lointains, pour les cimes élevées, et dans les massifs de verdure sombre pour la vallée. Ce résultat, très important, est dû à l'emploi des préparations orthochromatiques et du verre compensateur.
« Chacune des épreuves sur verre, pour être vue sous sa véritable perspective, doit étre regardke à 0m,42 environ du centre de la plaque. Leur netteté résulte surtout de la rigueur avec laquelle avaient été mis au point l'objectif de la photojumelle, et celui du châssis amplificateur, grâce à la méthode suivie dans la fabrication de ces appareils.
» Il n'est pas inutile de rapprocher des dimensions de ces épreuves 24x30, la petitesse et la légèreté (500gr) de l'appareil qui les a fournies. Grâce à la facilité avec laquelle il peut être emporté par un ascensionniste, cet instrument est certainement appelé a vulgariser des horizons dont la contemplation a été, jusqu'à ce jour, réservée à des privilégiés. «
PHOTOGRAPHIE. - Vues panoramiques obtenues avec la photojumelle a repétition. Note de M . J. Carpentier, présentée par M. Mascart.
« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un certain nombre de photographies sur verre, obtenues par agrandissement de clichés 4 x 6 fournis par la photojumelle a répétition.
» Ces photographies sont des vues prises dans les Alpes par M. J. Vallot, à qui l'on doit le premier observatoire établi près du sommet du mont Blanc. En dehors de l'intérêt attaché a chacune d'elles, elles offrent la particularité de former, par leur réunion en séries, de véritables panoramas. Cette condition a été réalisée par l'adjonction, a la photojumelle, d'un petit support spécialement combiné à cet effet.
« Cet accessoire, qui s'adapte à un pied photographique quelconque, se compose d'une broche conique fixée perpendiculairement au centre d'un petit plateau circulaire horizontal de 0m,06 de diamètre, dont la couronne extérieure porte une douzaine d'encoches équidistantes. Ce plateau, étant muni de trois vis calantes, il est aisé d'obtenir, avec un niveau de poche, son exacte horizontalité, et, en même temps, la verticalité de la broche. La photojumelle dont le corps, d'autre part, a été foré pour s'empaler en quelque sorte sur la broche, trouve là un pivot tout prêt a la recevoir. Elle s'y pose, sans avoir besoin d'être autrement fixée, et s'en sépare sans effort, quand il s'agit d'opérer le changement de plaque par escamotage. Ainsi montée, elle peut tourner horizontalement. Grâce à un doigt métallique dont elle est munie, doigt façonné de manière à pénétrer dans les encoches du plateau support, on peut la placer successivement dans douze orientations distinctes, régulièrement distribuées dans un tour d'horizon, et prendre de la sorte un panorama complet; quelques minutes suffisent pour toute l'opération, et celte rapidité de manoeuvre est avantageuse, en ce sens qu'elle assure aux divers clichés une grande homogénéité d'éclairement.
» Les clichés de M. J. Vallot ont été faits en août dernier par temps clair, sur plaques orthochromatiques de Lumière, à travers unc glace à faces parallèles de teinte jaune foncé, allongeant la durée de pose dans le rapport de 15 à 1. L'objectif, anastigmat de Zeiss, de 85mm de distance focale, était diaphragmé à environ. Le développement a été fait deux mois après l'exposition des plaques, avec un développateur faible et lentement.
« L'une des séries a été prise du haut du Brévent, à l'altitude de 2525m. La pose, déterminée par M. J. Vallot, au moyen d'expériences préalables, a été de dix secondes. Ce panorama est celui de la chaîne du mont Blanc, du col de Balme à gauche au col de Voza à droite. Le sommet du mont Blanc, qui se trouve sur l'avant-dernière plaque de droite, était à une distance d'environ 12km de l'opérateur.
» Une deuxième série représente la même chaîne prise de l'Aiguillette à l'altitude de 2200m environ. On y distingue à gauche le Brévent et une partie des Aiguilles rouges.
« Enfin, une troisième série représente la vallée de Chamounix, vue des pentes de Blaitière, à 1100m d'altitude environ. La pose a été, pour cette série, de trente secondes.
« On ne peut pas, en considérant ces photographies, ne pas être frappé de la quantité de détails que l'on remarque, dans les lointains, pour les cimes élevées, et dans les massifs de verdure sombre pour la vallée. Ce résultat, très important, est dû à l'emploi des préparations orthochromatiques et du verre compensateur.
« Chacune des épreuves sur verre, pour être vue sous sa véritable perspective, doit étre regardke à 0m,42 environ du centre de la plaque. Leur netteté résulte surtout de la rigueur avec laquelle avaient été mis au point l'objectif de la photojumelle, et celui du châssis amplificateur, grâce à la méthode suivie dans la fabrication de ces appareils.
» Il n'est pas inutile de rapprocher des dimensions de ces épreuves 24x30, la petitesse et la légèreté (500gr) de l'appareil qui les a fournies. Grâce à la facilité avec laquelle il peut être emporté par un ascensionniste, cet instrument est certainement appelé a vulgariser des horizons dont la contemplation a été, jusqu'à ce jour, réservée à des privilégiés. «
Sem comentários:
Enviar um comentário