Compte Rendu des Séances de L’Académie des Sciences
T. CXXVII
Nº. 3
Pag. 207, 208
T. CXXVII
Nº. 3
Pag. 207, 208
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M. L. Delvalez demande l'ouverture d'un pli cacheté qui a été déposé par lui le 20 juin 1898 et inscrit sous le numéro 6023. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient la Note suivante, sur des « Photographies colorécs obtenues directement « :
« J'ai établi dans une Note précédente (7 octobre 1895) les faits suivants :
« 1º Si l'on immerge, dans un mélange d'acétates de cuivre et de plomb, une lame de laiton formant électrode parasite, et qu'on fasse passer un courant dans le liquide, il entre d'un côté de la lame un flux d'électricité de densité décroissante du bord au milieu, flux qui va sortir symétriquement par la deuxième moitié;
» 2º Les lignes d'égale densité de flux sont marquées par des dépôts identiques qui, du côté du flux sortant, sont des lames minces isochromatiques de peroxyde de plomb.
« D'autre part, les expériences anciennes de Becquerel, celles de Rigollot, etc. ont montré que, si l'on éclaire différemment deux lames d'argent, de cuivre, placées dans un électrolyte, on établit dans le circuit qui les réunit une force électromotrice caractéristique des éclairements.
« Dès lors, en étendant cette propriété à la lame de laiton précedente, on en déduit la conséquence suivante:
« Si différents points d'une lame unique de laiton immergée dans le bain d'acétate sont inégalement éclairés, il en résultera des courants locaux circulant dans le liqnide ct se fcrmant par la lame.
» Ces courants produiront l’électrolyse, c'cst-à-dire des dépôts de bioxyde de plomb en certains points, et, an bout d'un même temps, les points également éclairés seront marqués eux aussi par des couleurs identiques, couleurs variant avec la valeur de l'éclairement.
« Vérification. - L'expérience vérifie absolument cette déduction: voici mes premiers résultats :
« 1º Après une heure de pose, un objet rouge a donné une teinte rouge sur la lame. Je me propose de recommencer cette expérience avec un objet multicolore;
« 2º En mettant le bain en plein soleil et projetant sur la lame l'ombre d'une feuille, etc., on obtient, en dix minutes, une silhouette nette de l'objet interposé;
« 3º Il en résulte immédiatement qu'un négatif photographique donnera sur la lame un positif coloré. En effet, en dix minutes, vingt au plus, en plein soleil, on obtient une photographie colorée sur la lame de laiton. Les noirs du négatif donnent la couleur jaune clair du laiton à peine altérée; les ombres donnent, au bout du même temps et selon lcur opacité, du vert très fonce, du jaune fauve, du rouge plus ou moins pur, etc. La plaque doit être lavée à grande eau, puis essuyée immédiatement; exposée à l'air et à la lumière, elle s'altère, rnais très lentement. L'ensemble est peu agréable à l'œil et parait flou; mais, si on la regarde à travers un verre rouge, la photographie, sous une incidence convenable, devient nette et les couleurs de l'objet primitif sont presque reproduites.
» En somme, la lame de laiton recouverte du mélange d'acétates constitue une plaque sensible d'un nouveau genre, traduisant de plus par des couleurs l'impression lumineuse reçue.
» Je me propose :
» 1º De rechercher un métal blanc et one solution convenable, fer et tartrate d'antimonyle et de potassium par exemple, possédant les mêmes propriétés, de façon que la couleur du métal sous-jacent ne complique pas les résultats;
« 2º De photographier un spectre, puis d'utiliser le négatif comme il est dit précédemment;
« 3º De voir si les dépots précédents ne sont pas dus à une force électromotrice d'ordre thermique. »
A cette Note, l'Auteur ajoute aujourd'hui les faits suivants :
« Un mélange de tartrate de cuivre et d'émétique peut remplacer les acétates.
« Le spectre projeté sur la lame donne une impression bleue uniforme.
« Les dépôts observés ne sont pas causés par une différence de température. »
M. L. Delvalez demande l'ouverture d'un pli cacheté qui a été déposé par lui le 20 juin 1898 et inscrit sous le numéro 6023. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient la Note suivante, sur des « Photographies colorécs obtenues directement « :
« J'ai établi dans une Note précédente (7 octobre 1895) les faits suivants :
« 1º Si l'on immerge, dans un mélange d'acétates de cuivre et de plomb, une lame de laiton formant électrode parasite, et qu'on fasse passer un courant dans le liquide, il entre d'un côté de la lame un flux d'électricité de densité décroissante du bord au milieu, flux qui va sortir symétriquement par la deuxième moitié;
» 2º Les lignes d'égale densité de flux sont marquées par des dépôts identiques qui, du côté du flux sortant, sont des lames minces isochromatiques de peroxyde de plomb.
« D'autre part, les expériences anciennes de Becquerel, celles de Rigollot, etc. ont montré que, si l'on éclaire différemment deux lames d'argent, de cuivre, placées dans un électrolyte, on établit dans le circuit qui les réunit une force électromotrice caractéristique des éclairements.
« Dès lors, en étendant cette propriété à la lame de laiton précedente, on en déduit la conséquence suivante:
« Si différents points d'une lame unique de laiton immergée dans le bain d'acétate sont inégalement éclairés, il en résultera des courants locaux circulant dans le liqnide ct se fcrmant par la lame.
» Ces courants produiront l’électrolyse, c'cst-à-dire des dépôts de bioxyde de plomb en certains points, et, an bout d'un même temps, les points également éclairés seront marqués eux aussi par des couleurs identiques, couleurs variant avec la valeur de l'éclairement.
« Vérification. - L'expérience vérifie absolument cette déduction: voici mes premiers résultats :
« 1º Après une heure de pose, un objet rouge a donné une teinte rouge sur la lame. Je me propose de recommencer cette expérience avec un objet multicolore;
« 2º En mettant le bain en plein soleil et projetant sur la lame l'ombre d'une feuille, etc., on obtient, en dix minutes, une silhouette nette de l'objet interposé;
« 3º Il en résulte immédiatement qu'un négatif photographique donnera sur la lame un positif coloré. En effet, en dix minutes, vingt au plus, en plein soleil, on obtient une photographie colorée sur la lame de laiton. Les noirs du négatif donnent la couleur jaune clair du laiton à peine altérée; les ombres donnent, au bout du même temps et selon lcur opacité, du vert très fonce, du jaune fauve, du rouge plus ou moins pur, etc. La plaque doit être lavée à grande eau, puis essuyée immédiatement; exposée à l'air et à la lumière, elle s'altère, rnais très lentement. L'ensemble est peu agréable à l'œil et parait flou; mais, si on la regarde à travers un verre rouge, la photographie, sous une incidence convenable, devient nette et les couleurs de l'objet primitif sont presque reproduites.
» En somme, la lame de laiton recouverte du mélange d'acétates constitue une plaque sensible d'un nouveau genre, traduisant de plus par des couleurs l'impression lumineuse reçue.
» Je me propose :
» 1º De rechercher un métal blanc et one solution convenable, fer et tartrate d'antimonyle et de potassium par exemple, possédant les mêmes propriétés, de façon que la couleur du métal sous-jacent ne complique pas les résultats;
« 2º De photographier un spectre, puis d'utiliser le négatif comme il est dit précédemment;
« 3º De voir si les dépots précédents ne sont pas dus à une force électromotrice d'ordre thermique. »
A cette Note, l'Auteur ajoute aujourd'hui les faits suivants :
« Un mélange de tartrate de cuivre et d'émétique peut remplacer les acétates.
« Le spectre projeté sur la lame donne une impression bleue uniforme.
« Les dépôts observés ne sont pas causés par une différence de température. »
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