1859, 15 de Maio
L’AMI DES SCIENCES
T. V
5eme AnnÉe
nº 20
Pag. 309, 310
L’AMI DES SCIENCES
T. V
5eme AnnÉe
nº 20
Pag. 309, 310
*
PHYSIQUE.
PHOTOGRAPHIE ET THERMOGRAPHIE. – EXPÉRIENCES DE MM. Ed. Bouilhon ET A. Sauvage.
Les réductions obtenues au moyen de tubes insolés par M. Niepce de Saint-Victor, ont été attribuées par les uns à des actions de chaleur, et par les autres à des actions de lumière. D'après MM. Bouilhon et Sauvage, elles ne seraient dues ni aux unes ni aux autres. Ils exposent leurs expériences dans le dernier nº de Cosmos, dont nous allons tirer ce qui suit:
Lorsque dans l'obscurité on débouche un tube renfermant un carton impregné d'azotate d'urane et insolé, et qu'on le pose sur un papier au nitrate d'argent, il produit au bout de douze heures sur la partie correspondante à son ouverture une réduction très-sensible. Si préalablement on a mis quelque gouttes d'eau distillée dans le tube, la réduction est plus rapide, et elle se produit en dix à douze minutes, si on porte la température du tube humide à 80 degrés environ.
Si on chauffe à sec, l'action est plus rapide qu'à froid, mais plus lente qu'avec de l'eau.
D'un autre côté, si l'on expose directement un papier à l'azotate d'argent, à de la vapeur d'eau distillée, la réduction se produit en vingt minutes.
Les papiers photographiques pour positifs, qui contiennent un excès de nitrate d'argent, donnent les mêmes résultats.
Que conclure de ces faits ? Qu'il y a, comme dans la première expérience, une action qui se trouve accélérée par la vapeur d'eau, et comme dans la seconde, que la vapeur d'eau seule peut donner les mêmes réductions.
C'est, une fois arrivés à ce point, que l'idée de soumettre à des tubes insolés des papiers imprégnés de sels irreductibles par la chaleur, en présence d'une matière organique, nous a conduits aux expériences suivantes:
Si dans un tube insolé on met un papier en chlorure d'argent pur, on obtient en douze heures une très-forte réduction.
L'iodure d'argent pur et le bichromate de potasse donnent les mêmes résultats.
Quoique ces expériences soient très-nettes et très-concluantes, nous avons voulu corroborer tous les faits obtenus, autant pour nous mettre à l'abri de la critique, que pour achever de nous convaincre dans tous nos résultats.
Voici ce que nous avons fait :
Cinq papiers lavés à l'eau distillée bouillante, et imprégnés ensuite, le premier, d'azotate d'argent; le deuxième, de chlorure et d'azotate d'argent; le troisième, de chlorure d'argent pur; le quatrième, d'iodure d'argent pur; et le cinquième, de bichromate de potasse, ont été mis sur une plaque de cuivre chauffée au bain-marie. Au bout de dix minutes deux papiers seulement ont été impressionnés: celui au nitrate d'argent, et celui au chlorure et au nitrate. Les autres, chauffés pendant une heure, n'ont pas donné trace de réduction.
En considérant cette dernière série d'expériences, on voit que l'action produite par les tubes insolés, sur des papiers sensibles, n'est nullement due à la chaleur.
Maintenant est-elle due à la lumière qu'on pourrait croire emmagasinée dans le papier ? Non, car si, comme dans le premier mémoire de M. Niepce entre le tube et le papier sensible on interpose une lame de verre très-mince, on n'obtient pas de réduction, même après quatre-vingt-seize heures de contact.
En résumé, la réduction d'un papier sensible, soumise à l'action d'un tube insolé, n'est due ni à la chaleur ni à la lumière emmagasinée, mais bien à un corps volatil particulier, qui prend naissance, lorsque certains sels et certains acides sont soumis à la lumière, en présence d'une matière organique.
D'après des études spéciales commencées déjà depuis quelque temps, nous croyons pouvoir annoncer que ce corps ou cet agent éminemment réducteur sera bientôt connu, au moins dans ses propriétés.
Quel est cet agent réducteur ? se demande M. Moigno et il ajoute: M. Paul Thénard nous autorise à publier une première expérience qui soulève un coin du voile. Il a pris un papier blanc, maintenu dans une obscurité profonde, et exposé à la vapeur d'eau, qui, par conséquent, non-seulement n'était pas insolé, mais à la surface duquel toute vibration lumineuse était réellement éteinte; il a roulé cette feuille de papier, il l'a introduite dans un tube; il a fait passer dans le tube un courant d'oxygène actif ou d'air ozoné, et il a fermé le tube. Plus tard il a ouvert le tube au sein de l'obscurité, et il a placé son orifice ouvert sur un morceau de papier sensibilisé au nitrate d'argent; après quelques heures il a constaté que l'argent était réduit à la surface du papier sensible, que l'ouverture du tube était très-nettement dessinée en noir sur le papier impressionné; cette impression évidemment ne pouvait être attribuée qu'à l'action réductrice de l'ozone. Et cependant, chose singulière ! quand il faisait passer un courant d'air ozoné dans un tube contenant une feuille de papier sensibilisé et roulé, il n'y avait ni réduction d'argent ni impression à la surface du papier sensible. Répétée plusieurs fois par MM. Bouilhon et Sauvage, cette double expérience a constamment donné les mêmes résultats.
PHYSIQUE.
PHOTOGRAPHIE ET THERMOGRAPHIE. – EXPÉRIENCES DE MM. Ed. Bouilhon ET A. Sauvage.
Les réductions obtenues au moyen de tubes insolés par M. Niepce de Saint-Victor, ont été attribuées par les uns à des actions de chaleur, et par les autres à des actions de lumière. D'après MM. Bouilhon et Sauvage, elles ne seraient dues ni aux unes ni aux autres. Ils exposent leurs expériences dans le dernier nº de Cosmos, dont nous allons tirer ce qui suit:
Lorsque dans l'obscurité on débouche un tube renfermant un carton impregné d'azotate d'urane et insolé, et qu'on le pose sur un papier au nitrate d'argent, il produit au bout de douze heures sur la partie correspondante à son ouverture une réduction très-sensible. Si préalablement on a mis quelque gouttes d'eau distillée dans le tube, la réduction est plus rapide, et elle se produit en dix à douze minutes, si on porte la température du tube humide à 80 degrés environ.
Si on chauffe à sec, l'action est plus rapide qu'à froid, mais plus lente qu'avec de l'eau.
D'un autre côté, si l'on expose directement un papier à l'azotate d'argent, à de la vapeur d'eau distillée, la réduction se produit en vingt minutes.
Les papiers photographiques pour positifs, qui contiennent un excès de nitrate d'argent, donnent les mêmes résultats.
Que conclure de ces faits ? Qu'il y a, comme dans la première expérience, une action qui se trouve accélérée par la vapeur d'eau, et comme dans la seconde, que la vapeur d'eau seule peut donner les mêmes réductions.
C'est, une fois arrivés à ce point, que l'idée de soumettre à des tubes insolés des papiers imprégnés de sels irreductibles par la chaleur, en présence d'une matière organique, nous a conduits aux expériences suivantes:
Si dans un tube insolé on met un papier en chlorure d'argent pur, on obtient en douze heures une très-forte réduction.
L'iodure d'argent pur et le bichromate de potasse donnent les mêmes résultats.
Quoique ces expériences soient très-nettes et très-concluantes, nous avons voulu corroborer tous les faits obtenus, autant pour nous mettre à l'abri de la critique, que pour achever de nous convaincre dans tous nos résultats.
Voici ce que nous avons fait :
Cinq papiers lavés à l'eau distillée bouillante, et imprégnés ensuite, le premier, d'azotate d'argent; le deuxième, de chlorure et d'azotate d'argent; le troisième, de chlorure d'argent pur; le quatrième, d'iodure d'argent pur; et le cinquième, de bichromate de potasse, ont été mis sur une plaque de cuivre chauffée au bain-marie. Au bout de dix minutes deux papiers seulement ont été impressionnés: celui au nitrate d'argent, et celui au chlorure et au nitrate. Les autres, chauffés pendant une heure, n'ont pas donné trace de réduction.
En considérant cette dernière série d'expériences, on voit que l'action produite par les tubes insolés, sur des papiers sensibles, n'est nullement due à la chaleur.
Maintenant est-elle due à la lumière qu'on pourrait croire emmagasinée dans le papier ? Non, car si, comme dans le premier mémoire de M. Niepce entre le tube et le papier sensible on interpose une lame de verre très-mince, on n'obtient pas de réduction, même après quatre-vingt-seize heures de contact.
En résumé, la réduction d'un papier sensible, soumise à l'action d'un tube insolé, n'est due ni à la chaleur ni à la lumière emmagasinée, mais bien à un corps volatil particulier, qui prend naissance, lorsque certains sels et certains acides sont soumis à la lumière, en présence d'une matière organique.
D'après des études spéciales commencées déjà depuis quelque temps, nous croyons pouvoir annoncer que ce corps ou cet agent éminemment réducteur sera bientôt connu, au moins dans ses propriétés.
Quel est cet agent réducteur ? se demande M. Moigno et il ajoute: M. Paul Thénard nous autorise à publier une première expérience qui soulève un coin du voile. Il a pris un papier blanc, maintenu dans une obscurité profonde, et exposé à la vapeur d'eau, qui, par conséquent, non-seulement n'était pas insolé, mais à la surface duquel toute vibration lumineuse était réellement éteinte; il a roulé cette feuille de papier, il l'a introduite dans un tube; il a fait passer dans le tube un courant d'oxygène actif ou d'air ozoné, et il a fermé le tube. Plus tard il a ouvert le tube au sein de l'obscurité, et il a placé son orifice ouvert sur un morceau de papier sensibilisé au nitrate d'argent; après quelques heures il a constaté que l'argent était réduit à la surface du papier sensible, que l'ouverture du tube était très-nettement dessinée en noir sur le papier impressionné; cette impression évidemment ne pouvait être attribuée qu'à l'action réductrice de l'ozone. Et cependant, chose singulière ! quand il faisait passer un courant d'air ozoné dans un tube contenant une feuille de papier sensibilisé et roulé, il n'y avait ni réduction d'argent ni impression à la surface du papier sensible. Répétée plusieurs fois par MM. Bouilhon et Sauvage, cette double expérience a constamment donné les mêmes résultats.
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