quinta-feira, 30 de julho de 2009

1855, 11 de Junho
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES

Janvier-Juin
T.XL
Nº.24
Pag. 1266, 1267, 1268
PHYSIQUE APPLIQUEE. - Mémoire sur la transformation des dessins héliographiques en peintures indélébiles, colorées et fixées par les procédés de la décoration céramique ; par M. A. LAFON DE CAMARSAC. (Extrait par l’auteur.)

(Commissaires, MM. Regnault, Peligot, Séguier.)

» Je choisis pour subjectiles les métaux, les matières céramiques ; j’emploie les composés vitrifiables pour y tracer l’image; j’opère sur les dessins obtenus par les sels métalliques et sur ceux que fournissent les résines.
« Pour les dessins produits à l’aide du collodion, de l’albumine, de la gélatine et par les procédés ordinaires des sels d’argent, je développe l’image à l’azotate d’argent jusqu’à ce que les demi-teintes soient empâtées et disparues et que les grands noirs soient recouverts d’un épais dépôt quioffre l’aspect d’un bas-relief. L’épreuve est mise en suite à la moufle d’émailleur; les matières organiques disparaissent par l’action d’une chaleurconvenable. Le feu a dépouillé l’image et lui a rendu toute sa finesie.
J’opére sur des fonds blancs ou sur des fonds noirs ou colorés. Sur la porcelaine teintée, sur le verre coloré, sur l’émail brun ou noir, les blancs de l’image sont formés par le dépôt de métal réduit qui a pris au feu un très-grand éclat ; sur la porcelaine et l´émail blancs, sur le verre transparent, les noirs de l’image seront formés par le dépôt métallique que je traite alors par les dissolutions de sels d’étain, de sels d’or, de sels de chrome. Dans ce dernier cas, j’ai obtenu des colorations diverses trés-vigoureuses au sortir de la moufle, et présentant un brillant particulier semi-métallique. Une très-mince couche d’un fondant approprié et trés-fusible fixe l’image au subjectile, à la manière de la dorure et de l’argenture sur porcelaine. Sur l’émail, la fusion du dessous remplit le même office.
« Pour les dessins obtenus par la réaction de la lumiére sur les sels de chrome, dès que l’épreuve est dépouillée à l’eau distillée, je la soumets dans la moufle à une chaleur qui détruit la gélatine; le dépôt métallique demeure seul à la surface du subjectile. Les sels d’argent et de plomb superposés donnent à la cuisson des tons jaunes; les sels d’étain et d’or produisent des violets et des pourpres. Ces colorations se développent sous une couche de fondant qui recouvre ici le dépôt métallique. L’image présente l’aspect d’une peinture sur porcelaine.«
Les dessins fournis par les résines sont traités autrement. Je compose un enduit susceptible de recevoir l’application d’un cliché et d’être rendu facilement agglutinatif aprés l’exposition à la lumiére. Les dissolutions de bitume de Judée dans l’essence de térébenthine avec addition de colophane remplissent ce but. L’exposition à la lumiére étant terminée et le dissolvant ayant agi, je procéde à la substitution des couleurs céramiques à ce vernis qui doit être détruit par le feu. Les oxydes métalliques et leurs fondants, parfaitement broyés et séchés, sont déposés à la surface de l’image pendant qu’une chaleur douce et graduée restitue à l’enduit la propriété agglutinative qu’il avait perdue en séchant. Ces poussiéres d’émail, promenées sur tonte l’étendue du dessin, viennent suivre avec une grande délicatesse tous les accidents du dessous qu’elles pénètrent en partie et dont elles traduisent fidèlement les vigueurs et les finesses. La pièce est prête alors pour le feu;les matières organiques sont détruites, et l’image, formée de substances indestructibles, demeure fixée par la vitrification.
» Un des caractères remarquables de ces images, c’est l’aspect de sous-émail qu’elles présentent et qu’aucune autre peinture ne saurait fournir avec le même degré de perfection.»
Il n’est point de coloration que ne puisse prendre l’image héliographique ainsi traitée: elle peut être transformée en or et en argent aussi bien qu’en bleu et en pourpre; elle peut être incrustée dans la porcelaine avec les couleurs de grand feu elles-mêmes.
» En observant que, dans une même image, la lumiére en tracant les clairs a laissé une fidèle représentation des ombres, et que tout cliché négatif peut être transformé en cliché positif, j’ai été conduit à combiner, au moyen de repères, les deux impressions inverses et successives de la même image. En confiant à l’une de ces impressions les tons clairs et à l’autre les tons obscurs, j’obtiens le modéle des lumières par les ombres et celui des ombres par les lumières, avec l’infinie variété de nuances qui résulte de la combinaison. «

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