sexta-feira, 25 de setembro de 2009

1854
16 de Janeiro
COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES
Janvier-Juin
T. XXXVIII
Nº. 3
Pag. 93, 94

M. MANTE, photographe, adresse une réclamation relative à la présentation qui a été faite, dans la séance du 19 décembre dernier, d’une nouvelle série de planches photographiques représentant des objets d’histoire naturelle, publiées par MM. Rousseau et Deveria.Une portion de la réclamation porte sur les termes dans lesquels cette présentation a été mentionnée par un journal consacré à la photographie (la Lumière), et l’Académie n’a pas à s’occuper de ce point; mais le Compte rendu indique les planches en question comme obtenues par le procédé de M. Niepce de Saint-Victor: M. Mante déclare que ces épreuves, exécutées dans ses ateliers, sont obtenues par un procédé qu’il a découvert par suite de recherches qui lui sont communes avec MM. Riffaut et Pernel.
Il ajoute, à l’appui de cette assertion, que les planches présentées sont signées de son nom et de celui de M. Riffault.
« A l’occasion cette réclamation de, M. MILNE EDWARDS prend la parole et dit qu’il ne connaît pas l’article du journal la Lumière dont l’auteur de la Lettre parle, mais que celui-ci ne lui paraît pas avoir été bien renseigné au sujet de l’indemnité accordée à M. Rousseau. Le Rapport fait, il y a quelques mois, par une Commission dont M. Milne Edwards était l’organe, avait pour objet un ouvrage de MM. Rousseau et Deveria obtenu par la photographie ordinaire, et ne porte pas sur la série de gravures photographiques publiée plus récemment par les mêmes auteurs et exécutée par le procédé inventé par M. Niepce de Saint-Victor. En présentant à l’Académie, dans la séance du 19 décembre, une des livraisons de ce dernier ouvrage, M. Milne Edwards a eu soiu de rappeler que le mérite de cette invention appartient à M. Niepce, et il regrette qu’aucun des prix dont l’Académie dispose ne Soit applicable à une découverte de ce genre, car le service rendu par M. Niepce lui paraît digne d’une récompense éclatante. Quant à l’indemnité pécuniaire qu’ila demandée dernièrement pour M. Rousseau, elle était destinée, non pas à récompenser une invention qui n’appartient pas à ce naturaliste, mais à fournir à celui-ci les moyens de continuer des ,essais divers relatifs à l’application de la photographie a l’iconographie zoologique. Les résultats obtenus dans cette voie, soit par M. Rousseau lui-même, soit par d’autres personnes dont il s’était assuré le concours, et notamment par MM. Deveria, Bisson, Mante et Riffault, sont certainement fort remarquables, mais laissent encore heaucoap à désirer aux yeux du naturaliste; et c’est pour faire entreprendre de nouveaux essais et dans l’espoir d’obtenir de meilleurs résultats, que M. Milne Edwards et plusieurs autres Membres de l’Académie ont demandé à la Commission administrative de venir en aide à M. Rousseau, dont les travaux, entrepris dans l’intérêt de la science seulement, ont été pour celui-ci la cause de dépenses t.rès-considérables et n’auraient pu être continués sans un secours de ce genre. »
« M. CHEVREUL partage l’opinion que M. Milne Edwards vient d’exprimer. La Cominission administrative, à laquelle avait été renvoyée la proposition faite à l’Académie par les naturalistes appelés à juger l’utilité de la publication de M. Roussean, n’a voulu, conformément à l’opinion de ces naturalistes, qu’encourager cette publication dont l’auteur fait les frais. S’il eût été question de donner, non un encouragement, mais une récompense pour une invention, M. Chevreul aurait proposé de la donner à M. Niepce de Saint-Victor, qui, en développant le germe d’un art que l’on doit à son oncle, est l’auteur des progrès que l’Académie a constatés depuis les publications que M. Niepce de Saint-Victor a faites de la manière la plus généreuse, puisqu’il a publié toutes ses découvertes et notamment la manière de préparer l’excellent vernis dont j’ai communiqué, en son nom, la composition à l’Académie. M. Chevreul serait heureux si ceux de ses collègues qui sont plus que lui daus le cas d’apprécier les services que M. Niepce de Saint-Victor a rendus aux sciences naturelles, le jugeaient digne d’une récompense de l’Académie. »

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