Exposition universelle internationale
de
1900
à
Paris.
RAPPORTS DU JURY INTERNATIONAL
Groupe III. – instruments et procédés généraux des lettres, des sciences et des arts
CLASSES 11 À 18
CLASSE 12
PHOTOGRAPHIE
Rapport du Jury international
Par M. Léon Vidal
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MCMII
Cap. V, VI, VII
CHAPITRE V.
APPAREILS. - PRODUITS. - ACCESSOIRES.
Dans les deux chapitres précédents nous nous sommes attaché à donner une idée à peu près complète de chacune des principales méthodes négatives et positives qui constituent l'ensemble des procédés photographiques; il convenait de le faire avec assez de détails pour que ces descriptions puissent servir do point de départ, dans l'avenir, lorsqu'on se reportera à l’œuvre photographique accomplie dans le xixe, siècle de l'invention elle-même, de ses immenses progrès et de ses multiples et déjà universelles applications.
Nous croyons, d'ailleurs, en agissant ainsi, avoir répondu au desideratum exprimé par la circulaire de l'éminent Directeur général de l'Exposition de 1900.
Nous avons maintenant a nous occuper du matériel de la photographie, soit des appareils et des produits qui servent à sa mise en œuvre.
L'organe le plus essentiel étant l'objectif, nous allons débuter par l'examiner immédiatement, car il constitue l’œil photographique proprement dit. Aussi n'est-il pas sans intérêt, dans un rapport tel que celui-ci, de signaler les grands progrès récemment accomplis dans la construction des objectifs photographiques.
S'il est vrai que tout est dans tout et que chacun des perfectionnements apportés au matériel photographique concourt, pour sa part, à la plus grande valeur des résultats, il faut bien reconnaître que l'outil primordial, celui qui joue, dans les opérations de la copie photographique, le rôle le plus important, c'est l’objectif appelé à conduire jusqu'à la plaque sensible les rayons lumineux réfléchis par les sujets à reproduire.
Ce système optique doit présenter des qualités diverses suivant 1'application à laquelle on le destine. Mais, d'une façon générale, on lui demande la transmission d'images nettes sur tous les points de la plaque qu'il peut couvrir, ce qui revient à rechercher une grande planéité de la surface focale et un respect absolu de la forme et de la perspective.
Une autre qualité essentielle de l’objectif est celle qui consiste dans la possibilité de l'employer, tout en obtenant les meilleurs résultats, avec la plus grande ouverture pour le plus court foyer possible.
L'optique française et étrangère était représentée à l'Exposition par les opticiens les plus justement appréciés et à qui sont dus les plus grands perfectionnements apportés à l'objectif photographique depuis quelques années.
Ces perfectionnements doivent être attribués à l'initiative de la maison Zeiss, dont les premiers anastigmats datent de 1891. à cette époque ces objectifs l'emportaient, évidemment, sur toutes les autres constructions, et ce n'est que graduellement que d'autres opticiens, marchant sur les traces de cette maison, sont arrives à rivaliser avec elle, aussi bien en France qu'en Allemagne et en Angleterre.
Nous croyons devoir extraire d'une note très intéressante, écrite par notre savant collègue M. Wallon, les quelques indications techniques ci-après, résumant bien l'état de la question au point de vue plus spécial de l'optique française actuelle.
Nos opticiens, dit-il, à l'époque où la maison Zeiss mit entre les mains des photographes ses premiers anastigmats, furent pris au dépourvu; ils construisaient alors avec une très grande habileté les objectifs aplanétiques, ils livraient, dans de fort bonnes conditions, des modèles très variés allant des instruments à grand-angle aux anaplats de grande ouverture, et cela entre des limites plus écartées peut-être qu'on ne le faisait à l'étranger. L'objectif à portrait était aussi, dans leurs ateliers, établi avec une grande perfection ; c'est même un de nos compatriotes, Hermagis, qui avait, le premier, réussi à corriger l'aberration chromatique signalée par Claudet dans le doublet de Petzval; les marques françaises jouissaient, au dehors, d'une excellente réputation, mais nos opticiens n'avaient guère cherché a sortir de ces deux types principaux et de leurs dérivés.
Ils étaient, d'ailleurs, livrés a leurs propres ressources ; les théoriciens s'étaient peu portés vers les études d'optique photographique; seul, peut-être, Adolphe Martin les avait poussées assez loin.
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Diverses maisons de verrerie fournissaient aux besoins de nos constructeurs et livraient même au dehors des verres très appréciés, mais se bornaient aux matières de type ancien; la plus importante était celle qu'avait fondée Guinand, qu'avait ensuite dirigée Fei1 et dont le chef actuel était Mantois; là on avait fait un très grand nombre d'essais; les carnets de fabrication attestent qu'on avait, dès 1880, fondu dans l'usine de la Glacière des verres à la baryte, et le DrHugo-Schræder nous écrit qu'il avait vu de ces verres exposés à Paris en 1889, mais qu'il n'avait pu les retrouver par la suite; personne n'en avait signalé l'intérêt.
Dédaignés par l'optique, ils avaient été utilisés à des imitations de pierres précieuses, mais, comme c'était là un débouché tout à fait insuffisant, la fabrication en avait été abandonnée.
Enfin, on était incomplètement informé en France des recherches poursuivies en Allemagne par le Dr Miethe, le Dr. Schrader, le Dr Abbe et d'autres savants éminents.
Cependant, les premiers anastigmats de Zeiss furent immédiatement appréciés à leur valeur ; l’optique photographique allait, la chose était claire, subir une transformation profonde, et il fallait se mettre en mesure de suivre le mouvement qui se dessinait. Pour cela il était tout d'abord nécessaire de réunir les forces jusqu'alors trop éparses. Adolphe Martin, si malade qu'il flût, consentit à devenir professeur; en deux voyages que je fis a Courseulles-sur-Mer, il voulut bien m'instruire de ses méthodes de calcul, rechercher et me confier quelques notes manuscrites et me mettre à même d’ordonner et de publier, sous sa direction, deux mémoires accompagnés d'exemples numériques: L'un était une adaptation aux besoins de l'optique photographique du travail de 1877 sur le calcul direct des objectifs astronomiques. L'autre contenait l'exposé d'une méthode trigonométrique ou indirecte.
Sous les auspices de la Société française de photographie, des conférences furent faites aux opticiens, tant pour leur enseigner ces méthodes que pour les mettre au courant de divers travaux publiés en Allemagne ou en Autriche.
Mantois reprit l'étude des verres à la baryte et entreprit celle des crowns dispersifs; il en développa rapidement la production.
Il installa en même temps, dans son usine, un service pour la mesure précise des divers indices el transforma très heureusement ses catalogues.
Aussitôt que la verrerie de la Glacière eut mis dans le commerce les trois éléments strictement nécessaires, j'établis par les méthodes de Martin et je fis publier le calcul d'une combinaison triple normale-anormale.
Il fallut, d'ailleurs, presque immédiatement modifier un peu la constitution de cette lentille parce que l’un des facteurs dont l'emploi avait été prévu était épuisé.
Nous adoptions donc le genre de combinaison utilisé déjà par Zeiss et par Goerz, parce qu'il nous semblait en quelque sorte imposé par les conditions mêmes du problème; celui-ci peut être abordé de deux façons différentes en partant des méthodes de Martin pour le calcul direct.
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Le but principal poursuivi, en publiant cette « lentille d'étude », était de donner à nos opticiens une base qui, directement assise sur des principes appartenant incontestablement an domaine public, leur permit d’édifier des constructions anastigmatiques qui fussent indépendantes des types déjà connus.
Ce but a été suffisamment atteint; la « lentille d'étude » a servi de point de départ à des recherches ultérieures qui ont utilisé progressivement, de jour en jour plus riches, des verres de Mantois; assez rapidement, en somme, les modèles se différencièrent et se perfectionnèrent. A l'heure actuelle, grâce aux efforts qu'elle a patiemment soutenus, l’optique française construit avec d'assez grandes variations l'anastigmat symétrique à six verres, et cela dans des conditions telles qu'elle peut affronter toutes les comparaisons avec les objectifs fabriqués en d'autres pays.
La grande part due à M. Wallon dans le progrès qu’il vient de nous signaler lui-même nous faisait un devoir de lui donner la parole et de lui laisser résumer une situation si heureuse pour notre pays, et où il a joué un rôle si important.
Nous devons lui en exprimer ici toute notre gratitude en nous faisant l'interprète, certainement approuvé, de l’optique photographique française.
Puisqu'il est convenu que ce rapport pouvait servir de point de départ à la science photographique arrêtée à l’époque actuelle, il nous a paru utile de donner ici la nomenclature, extraite également de la note si instructive de M. Wallon, des types d'objectifs appartenant à la famille des anastigmats symétriques et dont la combinaison élémentaire comporte toujours une lentille divergente comprise entre deux lentilles convergentes ; constitution que tous les essais ont montrée comme étant la plus favorable. Ce sont :
L'eurygraphe anastigmatique de Lacour (ancienne maison Berthiot).
Le périgraphe anastigmatique symétrique.
L'anastigmat planigraphe symétrique de Turllon (ancienne maison Darclol).
L'antispectroscopique de Roussel.
L'anastigmat symétrique 6 verres de Simon Français.
L'aplanastigmat de Fleury-Hermagis.
Le Gallos de Jarret.
Le Verax de Duplouich.
L'apoquartz de LA Grande fabrique française de Ligny (Meuse), instrument calcu1é par E. Morin et récemment présenté.
L'anastigmat de Zion.
L'anastigmat de Clement et Gilmer.
L'anastigmat de Derogy (étudié par M. H. Petit).
L'anastigmat de Koch.
L'anastigmat double de Degen.
L'ouverture maximum utile de ces objectifs, ajoute M. Wallon, se tient, en général, aux environs de 1/7; cependant, celle des eurygraphes de Lacour a été récemment portée à 1/5,4 et même à 1/5.
Dans la plupart d'entre eux, les combinaisons élémentaires peuvent être employées seules, formant de très bons objectifs simples, ou combines soit en doublets dissymétriques, soit en trousses.
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Presque tous sont entièrement construits en matières françaises; dans quelques-uns entrent, pour partie, des matières allemandes.
Je ne vois que les objectifs de M. Koch et de MM. Clément et Gilmer qui soient annoncés comme étant uniquement formés de verres d'Iéna.
Je me bornerai à signaler quelques particularités dans la lentille composante des eurygraphes de Lacour, les pouvoirs dispersifs et réfringents varient dans le même sens du premier verre au dernier. Cette lentille admet comme objectif simple l'ouverture 1/10,2 avec un angle de netteté de 53º. La combinaison double symétrique couvre 62º et l'ouverture 1/5,4. Les périgraphes, du même constructeur, embrassent un angle de 105º, mesuré suivant la diagonale de la plaque.
M. Roussel est le premier, je crois, qui ait, pour faciliter le réglage, isolé dans la combinaison élémentaire la lentille frontale; il a, d'ailleurs, renoncé depuis à cette disposition. Il construit ses objectifs antispectroscopiques en deux séries, l'une (série R) admet l'ouverture 1/7,7 ; l'autre (série L), d'ouverture 1/12 est spécialement corrigée pour les reproductions en grandeur naturelle ou à échelle agrandie.
M. Français astreint les lentilles de ses éléments à la condition de déviation minimum indiquée par Prazmowski et préconisée par Martin. Il a, lui aussi, deux séries, mais sans adaptation spéciale : l’une, dite rapide, d'ouverture 1/7,7 et d'angle 90º; l'autre, dite extra-rapide, d'ouverture 1/6,3 et d'angle 70º.
M. Koch en construit quatre, dont les trois premières ont comme ouverture 1/7,7, 1/8, 1/9; la dernière, désignée sous le nom de mégalogone, admet un angle de 100º, à l'ouverture 1/18.
M. Zion en construit également quatre : i/6,3, 1/7,7, 1/12,5, 1/18 ; ce dernier type est annoncé comme devant embrasser 108º, à l'ouverture 1/36.
Je signalerai, d'autre part, le caractère particulièrement artistique des images données par le planigraphe symétrique de M. Turillon, et la perfection avec laquelle est corrigé l'astigmatisme dans l’apoquartz (tant en ce qui concerne la planéité de la surface focale que par le choix des matières).
La grande fabrique française de Ligny établit des anastigmats symétriques dont les lentilles frontales sont formées de quartz, taillé normalement à l'axe cristallographique; ces objectifs n'admettent qu'une ouverture relativement réduite, mais ils présentent cet avantage que les surfaces extérieures sont tout à fait inaltérables.
Enfin, et ceci est, je crois, fort intéressant, M. Lacour a pu récemment, en renonçant à la symétrie parfaite, puisqu’il emploie pour les six lentilles six matières différentes, mais en conservant une disposition sensiblement symétrique, construire des eurygraphes anastigmatiques dont l'ouverture utile atteint la valeur considérable de 1/5.
J'ai dit que plusieurs de nos opticiens combinaient en trousses les éléments de leurs anastigmats symétriques à six verres; c'est le cas, en particulier, de M. Turillon, de M. Fleury-Hermagis, de MM. Clément et Gilmer, de M. Lacour qui construit couramment des trousses anastigmatiques pour grandes dimensions, 40 x 50 et au-dessus.
Nous sortirions des limites forcément imposées à un rapport de cette sorte si nous empruntions au travail de M. Wallon d'autres détails, quoique fort intéressants, relatifs aux particularités des divers objectifs construits par d'autres maisons françaises que celles qui viennent d'être citées.
Parmi les opticiens étrangers, nous devons citer les maisons Zeiss, d’Iéna, Steinheil (C.-A. fils), à Munich; Goertz (C.-P.), à Berlin-Friedenau: Voigtlaender et fils, à Dallmeyer (J.-H.) , limited, à Londres, et Ross, limited , à Londres.
Ces deux maisons, très anciennes déjà, n'ont pas cessé de se tenir à la hauteur de tous les perfectionnements apportés à l'optique photographique.
Les télé-objectifs exposés et construits par MM. Fleury-Hermagis, Clément et Gilmer, Derogy et Degen, à Paris, mériteraient aussi d'être décrits, comme aussi celui de Dallmeyer, de Londres.
Force nous est de nous borner à constater que ces instruments sont tous doués de qualités excellentes.
Il y aurait encore à dire quelques mots, à propos de l'optique photographique, des instruments propres aux lanternes à projection, aux agrandissements et à la cinématographie et à citer notamment ceux de MM. Turillon, Fleury-Hermagis, Degen, Clément et Gilmer.
Parmi les maisons établies en France, mais y construisant des objectifs semblables à ceux de certaines fabrications étrangères, il faut citer, comme ayant exposé, MM. Balbreck aîné et fils, à Paris, qui, en plus de sa bonne fabrication d'objectifs divers, fabrique encore l'excellent objectif de Cooke.
Notre liste ne serait pas complète si nous ne citions encore les opticiens ci-après : MM. Bloch (Léon), à Paris; Bouyer (Jean), à Canny-sur –Thérain (Oise), fabrique de verres pour instruments d'optique; Desmoulins (Camille), à Paris ; Hansen (Nicolas), à Paris.
Avant d'en finir avec l'optique photographique, nous avons la mission expresse de transcrire ici l'expression du sentiment qui a guidé le Jury lorsqu'il a mis au premier rang, entre tous les opticiens de France, d'Allemagne et d'Angleterre, la maison Car1 Zeiss, d'Iena.
Le Jury international a voulu expressément et exclusivement rendre hommage au role d'initiateurs joué dans les transformations récentes de l'optique photographique par le groupe de savants éminents qui dirige cet établissement.
APPAREILS SPECIAUX.
CHAMBRES NOIRES D'ATELIER ET PORTATIVES.
Nous comprenons dans ce titre non pas seulement les chambres noires de tous les systèmes et de toutes les dimensions, mais encore tout un ensemble d'appareils divers tels que les stéréoscopes, obturateurs, viseurs, etc., constituant le matériel du photographe.
S'il a été apporté peu de modifications à la chambre noire d'atelier à portraits ou à reproductions que nous trouvons en 1900 semblable à ce qu'elle était en 1889, il y a lieu de mentionner, plus spécialement, parmi les appareils de cette sorte non portatifs, ceux qui ont été agencés en vue de l'emploi des trames ou réseaux propres à la similigravure. Le corps de l'appareil n'a subi à peu près aucune modification, mais le châssis porte-plaque a reçu un dispositif destiné à recevoir le réseau et à le faire avancer plus ou moins par rapport à la plaque sensible, et de plus, ceci en vue des reproductions spéciales à la trichromie, ce châssis peut tourner sur lui-même pour permettre de faire varier la position angulaire des lignes du réseau dans chacune des reproductions concourant à la formation d'un chromogramme ou ensemble des divers clichés propres à l'exécution d'un même sujet polychrome.
Disons à ce propos que des appareils spéciaux ont également été imaginés en vue de l'obtention simultanée des trois négatifs, ce qui constitue une nouveauté depuis la précédente exposition.
Il y a lieu de signaler encore, à titre de nouveauté, l'appareil panoramique Damoizeau et le kodak panoramique de la maison Eastman. Ce dernier instrument qui donne des images de 17c x 5c 1/2 , est essentiellement portatif; il est très l´éger et fonctionne à l’aide de bobines pelliculaires.
Quant aux appareils portatifs, ils sont légion, et on peut dire qu'ils portent les marques, pour la plupart, de l’ingéniosité la plus parfaite. Nous ne saurions entrer ici dans le détai1 de leur description, ce qui nous entraînerait trop loin; nous nous bornerons donc à citer les principaux instruments de ce genre exposés dans les diverses sections.
C'étaient, pour la France :
Les jumelles de M. Bellieni, de Nancy.
Les jumelles photographiques, détectives et chambres á main de M. Breton et Cie, de Paris.
Les detectives de M. Cadot (Auguste), à Paris.
La péri-jumelle de M. Carette (Henry), à Paris.
Les jumelles Carpentier (Jules), à Paris.
Le photosphère de la Compagnie française de photographie, à Paris.
Détectives de la maison Demaria fréres, á Paris.
Les jumelles de M. Dumont (Auguste), à Paris.
Les appareils Franceville de la maison Guiot et Cie, à Paris.
La Société du Papillon, appareil en aluminium.
Le vélocigraphe de M. Fleury-Hermagis (Jules), à Paris.
La jumelle de M. Gillon (Leon), à Paris.
Les appareils à main de M. Hansen, à Paris.
Le photo-éclair de M. Fetter (J.), à Paris.
Les détectives et jutnelles de M. Lecourt (Georges), à Paris.
Les chambres à main, le stéréocycle de M. Leroy (Lucien), à Paris.
Les jumelles de M. Lorillon (Edouard), á Paris.
Les jumelles et détectives photographiques de M. Mackenstein (Hermann), à Paris.
Jumelles de M. Mattioli (Gaëtan), à Paris.
Les appareils á main de MM. Ottoloni, Chevaillier, Mallet et Cie, à Paris.
Les vérascopes, homéoscopes, etc., de M. Richard (Jules), à Paris.
Jumelles photographiqucs de M. Schrambach (Laurent), à Paris.
Les appareils à main de M. Turillon (Louis), à Paris.
Le mirographe de M. Reulos-Goudeau et Cie, à Paris.
Les détectives de M. Soulé (D.), à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).
La jumelle de M. Zion (J.) et Cie, à Paris.
Le photo-touriste de M. Viard (Edouard) , à Valence.
Voila bien vingt-cinq constructeurs environ pour la France seulement; quant à l’étranger, leur nombre, bien que faible à l'Exposition, n'en est pas moins très élevé aussi; il n'y a qu'a parcourir les annonces des journaux allemands, anglais, autrichiens, américains, etc., pour se rendre compte de l'énorme quantité de modéles divers imaginés par les constructeurs.
Nous nous limiterons, pour ne pas sortir de notre cadre, á citer seulement les appareils de cette sorte qui figuraient dans les sections étrangéres.
Ce sont :
Allemagne. - Les appareils de Anschutz (Ottomar), à Berlin; de la Camera (Société), à Stuttgard ; de la maison Falzet et Werner, à Leipzig ; de Goerz (C.T.), à Berlin; de Hofmann, à Cologne; de R. Huttig et fils, fabricants d'appareils photographiques, à Dresde; de Kleffel (L. G.) et fils, à Berlin; de la Nouvelle société photographique, à Steglitz (près Berlin) ; de la Société anonyme Ernemann (Heinrich), à Dresde ; de Stegemann (A .) , à Berlin.
Belgique. - Mell et Simons, á Bruxelles.
Grande-Bretagne. - Dallmeyer (J.-H.) , limited, á Londres ; Newman and Guardia, à Londres, chambres noires N. and G. et acessoires pour les chambres; Penrose (A. W.) and Co., à Londres: appareils de photographie industrielle; Ross, limited, á Londres; Watson (W.) and sons, à Londres.
Etats-Unis d'Amerique. – Eastman Kodak Company, á New-York; Popular Photographic Company, à New-York City.
Suède. - Fabrique suédoise d’apareils photographiques, à Gothembourg.
D'après le relevé qui précède, il résulte que la fabrication des appareils, chambres noires fixes et portatives, et, en particulier, des chambres à main est localisée surtout dans quelques États dont les principaux sont :
La France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les États-Unis d'Amérique et l’Italie.
Comme complément des indications qui précèdent, il y a lieu de citer les appareils
d'un genre tout spécial, tels que ceux de M. Damoizeau (Jules-Victor) et de M. le colonel Moëssard, construits par M. Fauve1 (Auguste), à Paris. Ce sont des appareils dits panoramiques disposés pour prendre, en une seule opération; une grande partie de l'horizon et même la totalité.
OBTURATEURS.
L'importance de l'obturateur est considérable depuis qu'on a multiplié les chambres à main et réalisé la préparation de plaques d'une très grande sensibilité. Les types d'obturateurs sont des plus variés, l'ingéniosité des constructeurs s'y est manifestée d'une façon remarquable; la description de tous ces auxiliaires indispensables de la photographie instantanée serait vraiment chose difficile et compliquée.
Le plus souvent les vannes sont disposées soit à la place même du diaphragme, soit en avant ou en arrière de l'objectif et commandées par un mécanisme de réglage permettant de faire varier la vitesse à volonté et quelquefois dans un rapport connu.
La plupart des appareils de cette sorte ne sont pas établis d'une façon rationnelle pour un rendement déterminé; ils ne visent qu'a produire une rapide obturation de l'objectif, de façon à réaliser une durée de pose très courte.
D'autres constructeurs, et ce cas est plus rare, placent l'obturateur en avant de la plaque sensible, ainsi que cela existe dans la chambre noire d'Ottomar Anschutz, exposée par la maison Goertz, de Berlin. Il en est de même de l'obturateur de M. Sigriste (Guido), à Neuilly (Seine), qui s'est attaché à donner à son obturateur de plaques le rendement maximum absolu.
La plupart des obturateurs, et ceux d'objectifs surtout, admettent la lumière réfractée progressivement en période ascendante de pleine ouverture et puis en période décroissante.
Pendant la première et troisième période les objets fortement éclairés produisent seuls leur impression, et ce n'est que pendant la deuxième période que les objets mal éclairés arrivent à laisser une trace de leur passage; les lumières posent plus longtemps que les ombres. La conséquence est un négatif heurte et surtout infidèle.
Ce defaut sera d'autant plus accentue que l'obturateur sera plus rapide.
II n'en est pas de même avec l'obturateur Sigriste qui supprime totalement ces deux périodes nuisibles, et le cliché obtenu sera doux et harmonieux si la vitesse de l'obturateur a été reglée pour l'obtention des ombres les plus intenses.
En vue de la solution facile de ce problème, l'obturateur Sigriste est susceptible de fournir une riche gradation du temps de pose allant de 1/40e de seconde au 1/5ooo et au delà jusqu'au 1/10000e de seconde.
L'avantage que présentent les obturateurs de plaque, c'est de permettre l'emploi de n'importe quel objectif et de n'importe quel viseur.
Nous ne croyons pas qu'il ait été rien fait en matière d'obturateurs qui puisse, quand au rendement, rivaliser avec celui de M.Sigriste. Nous indiquons ci-après les autres constructeurs d'obturateurs qui, généralement, ne se bornent pas à la construction ou à la vente de ce seul accessoire.
ACCESSOIRES DIVERS.
Les exposants de cette catégorie sont les suivants :
France. - MM. Balbrech aîné et fils, à Paris : Appareils et obturateurs.
Adt frères, de Pont-à-Mousson Meurthe-et-Moselle) : Accessoires de photographie.
Boulad frères (L. et A.), à Lyon-Monplaisir (Rhône) : Appareils et accessoires photographiques.
Breton (Henri) et Cie, à Paris : Accessoires divers.
Brunfaut (Émile), à Paris : Ébénisterie, rouleaux en caoutchouc pour le collage et le séchage des épreuves, râclettes en caoutchouc, etc.
Camier (Léon) et Lofille (Alphonse), à Saint-Satur (Cher) : Appareil à developper en plein air.
Carette (Henry), à Paris : Appareils, produits, plaques et papiers.
Carpentier (Jules), à Paris : Appareils de mesure concernant l'optique, etc.
Chéron (Eugène) : Appareils de ferrotypie.
Clément et Gilmer, a Paris : Optique, appareils divers, obturateurs, etc.
Compagnie française de photographie, à Paris : Materiel pour les explorateurs et officiers.
Compagnie générale de cinématographes, phonographes et pellicules, à Paris : Pellicules et instruments divers.
Delbosque (Charles), à Paris : Verrerie, porcelaine et faience pour photographie.
Demaria frères, à Paris : Appareils, verrerie et accessoires.
Desbains et Chemin, à Paris : Appareils et accessoires, produits, etc.
Desmoulins (Camille), à Paris : Obturateurs mécaniques pour la photographie.
Dubouloz (José), à Paris : Autocopiste photographique
Duchenne (Paul), à Paris : Appareils et accessoires photographiques.
Encausse (Louis), à Paris : Couleurs pour la photographie.
Fauvel (Auguste) : Appareils et accessoires.
Fetter (Joseph), à Paris : Appareils et accessoires.
Fleury-Hermagis (Jules), à Paris : Appareils et accessoires.
Fontaine (Urbain), a Paris : Teintes de points et de lignes et glaces quadrillées pour la similigravure.
Français (Simon) : Appareils et obturateurs.
Gaumont (L.) et Cie, à Paris : Appareils, accessoires, produits, papiers, etc.
Gautier (Jules), à Paris : Tissus sensibles, toile adhésive pour monter les photographies.
Gillon (Léon), à Paris : Appareils et obturateurs.
Guerry (Claude), à Paris : Obturateurs.
Guimaraes (José-Ferreira), a Bois-Colombes (Seine): Appareils d'éclairage pour la photographie.
Hachée (Léon), à Paris : Presses, cisailles pour les cartes photographiques.
Hansen (Nicolas), à Paris : Mécanique de precision pour la photographie.
Hurtiel (Eugène), a Neufchâtel-en-Bray : Bain révélateur, bain de virage et de finage.
Lecourt (Joseph), à Paris : Appareils et accessoires photographiques.
Lehmann (M.), à Paris : Accessoires de laboratoire en métal, verre, carton el autres, lanternes de laboratoire et de voyage.
Lozé (Ve Hippolyte), à Paris : Encadrements.
Lormier (Auguste), à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) : Matériel pour la photographie, laveur pour épreuves.
Lund (Otto), à Paris : Obturateurs.
Manufacture française d’appareils de précision, a Paris : Cinématographes, lanternes et lampes de projection, accessoires.
Mattioli (Gaëtan), à Paris : Instruments de précision, obturateurs, niveaux sphériques, viseurs, etc.
Mazo (Élie), à Paris : Appareils et accessoires pour la photographie et la projection.
Messen (von), à Paris : Photographie vulgarisatrice, appareils et lanternes à très bon marché.
Milhau (Edmond), à Paris : Appareils stéréoscopiques, viseurs, stéréoscopes, etc.
Molteni (Alfred), à Paris : Appareils et accessoires pour projections, etc.
Nachet (Camille), à Paris : Appareils pour la photographie des couleurs et divers.
O’Ludwick, à Rosny-sous-Bois (Seine) : Vignettes pelliculaires ornementées, ciels pelliculaires, etc.
Ottolini, Chevaillier, Mallet et Cie, à Paris : Objeclifs, loupes, obturateurs, pieds, séchoirs, cuvettes, lanternes, etc.
Pipon (A.-31.4 .), A Paris : Fournitures pour la photographie
Pornin (Louis), à Paris : Médailles photographiques.
Posso ( Albert ), à Paris : Châssis, porte-glaces, intermédiaires en métal
Poulenc frères : Accessoires et appareils divers.
Puvilland (Jules), à Paris : Appareils à projections animées.
Radiguet (Julien), à Évreux (Eure) : Écrans blancs et de couleur et glaces à faces parallèles.
Reuille (Élie), à Paris : Couleurs pour la photographie, bandes de cinématographe, verres stéréoscopiques , photographies coloriées.
Reulos, Goudeau et Cie, à Paris : Materiel complet d'amateur pour projections animées.
Ricadat (Mme), à Paris : Fournitures et accessoires.
Romani (de), à Lyon (Rhône) : Appareils automatiques.
Ross (Abraham), à Paris : Laboratoire portatif, soufflet, sacs pour accessoires photographiques.
Roussel (Henri), à Paris: Prismes, jumelles, longues-vues à prisme, etc.
Schrambach (Laurent), à Paris : Appareils et accessoires divers.
Schrambach (Louis), à Paris : Matériel de photographie et optique photographique.
Société anonyme des verreries de la gare, à Aniche (Nord) : Verres pour photographie.
Tasset (Guillaume), à Paris : Produits et instruments de photographie.
Thiullier (Vvo Elisabeth), à Paris : Couleurs et coloris, coloris d'épreuves, verre et papier pour stéréoscope, filins pour cinématographe.
Viard (Edouard) à Valence (Drôme) : Chassis à développer interchangeables.
Zion (J.) et Cie, à Paris : Ébénisterie mécanique et optique photographique
Allemagne. – Actiengesellsschaft für anilin fabrikation, à Berlin : Couleurs d'aniline et matières premières.
Axtmann (Heinrich), à Plauern : Appareils au magnsium pour photographie à la lumière artificielle.
Ernemann (Heinrich) : Appareils et accessoires.
Falz et Wernar, à Leipzig : Appareils et ustensiles pour autotypie, gravures en couleurs, photolithographie, etc.
Goertz (C.-P.), à Berlin : Appareils et obturateurs, prismes et cuvettes, etc.
Guenther (Oscar), A Brunswick : Appareils photogrammetriques.
Kope (prof. C.) et Günther (O.), à Braunthweig : Mécanique de précision.
Nouvelle société photographique, à Steglitz : Appareils photographiques.
Stegemann (A.), à Berlin : Nécessaire de voyage, obturateur à double rouleau, etc.
Belgique. - Belot (Ch.), à Bruxelles : Obturateurs, etc.
Etats-Unis d'Amerique. - Brasseur (Charles-L.-A.), à New-York : Écrans et appareils pour la photographie en couleurs.
Lubin (Siegmund), à Philadelphie : Appareils et accessoires pour photographie cinégraphique.
Popular photographic company, à New-York : Appareils photographiques.
Grande-Bretagne. - La Mutual colour photographic Co., limited, à Dublin Appareils de la photographie des couleurs.
Penrose and sons limited, à Londres : Matériel de la photogravure.
Italie. - Spighi (César) : Cuvettes garnies d'asphalte pour la photographie.
Luxembourg. – Bernhoeft (Ch.), à Luxembourg: Appareils pour photographies à la lumière magnésique et belles épreuves ainsi obtenues.
Mexique. - Herrera et Paz, à Mexico: Fonds pour photographie.
Portugal. - Aragâo et Cie, à Porto: Matériel de photographie.
Reis (Aurelio da Paz dos), à Porto: Appareils stéréoscopiques.
Société industrielle et commerciale Kœhler (K.), à MOSCOU : Matériel de photographie.
Suede. – Fabrique suédoise d’appareils photographiques, à Gothembourg.
Suisse. - Illin et Jacom (D’), à Genève : Fournitures et accessoires photographiques.
Meyer (Georges) et Cie, à Zurich: Machine à satiner les photographies, chauffée à la vapeur.
Smith (J.-H.) et Cie (Docteur), à Zurich: Emballage des plaques, appareil cinématographe et bandes pelliculaires, etc.
CARTONS ET PAPIERS NON PRÉPARÉS
France. - Chartier, Marteau frères et Boudin, à Paris : Fabricants de cartes, cartons et bristols pour la photographie.
Dechavannes (Remy), à Paris : Cartes et papiers couchés.
PRODUITS ET DIVERS.
France. - Duplessy et Hinque, à Paris : Spécialité de chlorures d'or et de platine, de nitrate d'argent pour la photographie.
Target (Émile), à Paris: Fabricants de produits pour la photographie, chlorures d'or et de platine, nitrate d'argent, etc.
Barthélemy-Lachadenèdes (Jules-Alexandre), à Mustapha-Alger: Or et argent et métaux connexes, servant pour le virage de la photographie.
Poulenc frères.
Russie. - Société Iindustrielle et commerciale Koehler (K.), à Moscou: Nitrate d'argent, sulfite de soude, etc.
Les maisons qui viennent d'être citées se sont fait une spécialité des produits chimiques propres à la photographie, surtout à cause de la pureté de leurs sels de métaux précieux.
Il y a là un mérite qu'il convient d'autant mieux de signaler qu'on pourrait être exposé à être trompé en s'adressant à des sources douteuses.
Dans la nomenclature qui précède nous avons fait forcément un bloc de tout l’ensemble des fournitures et accessoires divers. La plupart des maisons citées sont des plus honorables et rivalisent évidemment de zèle pour satisfaire leurs clients et se tenir à la hauteur de tous les perfectionnements incessants du matériel photographique.
Nous y avons introduit le matériel tout spécial propre à la cinématographie, au stéréoscope, à la photographie à la lumière artificielle et à la radiographie.
Les constructeurs d’appareils spéciaux, relatifs à ces applications, ne sont pas très nombreux encore et l’on peut, dans une certaine mesure, englober dans les divers des instruments relativement peu répandus encore.
Ils appartiennent aux nouveautés de la photographie les plus récentes, et il est certain que, lors d'une nouvelle exposition universelle il y aura lieu de constater que leur nombre se sera sensiblement accru.
Nous aurons d'ailleurs à revenir sur quelques-unes de ces inventions en nous occupant des applications de la photographie, ce qui va faire l’objet du chapitre suivant.
CHAPITRE VI.
APPLICATIONS DE LA PHOTOGRAPHIE.
Les applications de la photographie vont se généralisant toujours davantage; on sait l'emploi permanent que ne cessent d'en faire l'art, la science et l’industrie.
Nous ne saurions les passer toutes en revue, aussi nous en tiendrons-nous à citer celles dont la Classe 12 contenait des spécimens.
Le mieux est, pour suivre un ordre méthodique, de conserver l'ordre qui vient d’être indiqué en parlant successivement des applications :
1º A l'art;
2º A la science;
3º A l'industrie.
Quand nous disons l’art, nous englobons dans cette désignation non seulement les reproductions d'art, mais encore les vues d'après nature, d'après des monuments, puis les portraits et compositions.
On peut dire qu'en employant le mot art dans son acception la plus générale, il n'en est aucune des branches distinctes qui n'ait à compter sur le puissant concours de la photographie.
Dès le début de cette merveilleuse invention on a eu recours à la photographie pour la reproduction, aussi exacte que possible, des chefs-d’œuvre du dessin, de la peinture, do la sculpture et de la gravure.
Actuellement, ainsi que nous avons eu l’occasion de le dire plus haut, la photographie s'est substituée à la gravure d'interprétation, de telle façon que les procédés de l'ancienne gravure ont à peu près fait leur temps.
On a compris, avec raison, qu'elle ne pouvait pas lutter avec cet art de copie, et c'est pourquoi l'on a remplacé au Louvre la calcographie par la photographie.
Depuis surtout qu'on a découvert le moyen de corriger la sensibilité des plaques sensibles en la rendant apte à traduire les valeurs exactes des couleurs, on ne conçoit pas quel motif pourrait militer en faveur de la copie des tableaux par le graveur à la main.
Si habile qu'il soit, il lui est impossible de ne pas interpréter son modèle, et si l’on doit être surpris, c'est de voir, qu'en dépit de la preuve faite de l’infériorité de la gravure au burin sur la photographie, il y ait encore des graveurs d’œuvres d'art.
Ça ne prouve qu'une vérité, c'est la puissance de la force des choses qui ont vécu et qui, malgré tout, vivent encore en vertu de cette reconduction qui est la suite et la conséquence de tout ce qui a duré de longues années.
Toutefois, il faut bien qu'on s'y fasse maintenant, tout en reconnaissant les services rendus à l’art par la gravure, on doit la considérer comme n'ayant plus aucune raison d'être et comme étant destinée à une fin très prochaine.
Les exposants qui ont envoyé à la Classe XII des reproductionsd’œuvres d'art sont assez nombreux, mais on doit citer en première ligne :
France. - La maison Braun,Clément et Cie, à Paris. Ces éditeurs, dont l’œuvre considérable ne comprend pas moins de 100,000 négatifs de tous les principaux musées et galeries artistiques de l'Europe, ont surtout applique à leurs reproductions les meilleures méthodes orthochromatiques et les procédés de tirages susceptibles d'assurer la durée de leurs impressions, soit la photographie au charbon et la photogravure.
Berthaud frères, à Paris : Illustrations d'ouvrages d'art.
Garnier (Henri), à Paris : Tableaux et sculptures.
Giraudon (Adolphe), à Paris, éditeur de photographies archéologiques : Histoire de l'art.
Hautecoeur (Edmond), à Paris, éditeur-photographe des Musées de Paris, de Versailles, etc.
Laussedat (E.), imprimeur à Châteaudun (Eure-et-Loir): Illustrations d'ouvrages d'art.
Longuet (D.-,A.), à Paris, imprimeur collographe des plus distingués : Catalogues d'art.
Martin-Sabon (Félix); à Paris : Photographies artistiques et archéologiques.
Neurdein frères, à Paris : Épreuves de tableaux et de sculptures par tous les procédés.
Société photographique, à Paris : Chefs- d’œuvre de l’école française du XVIIIe siècle, etc. Procédé le plus fréquemment employé : la photogravure. Maison principale à Berlin; succursales à Londres, New-York et Paris.
Allemagne. – Reichsdrucketei-Kaiserlich-Deutsche, à Berlin : Reproductions d'anciennes gravures.
Belgique. – Aubry fils, à Bruxelles : L'Art monumental belge.
Italie. - Alinari frères, à Florence : Tableaux des musées et livres illustres.
Brogi (Jacques), à Florence : Reproductions de beaux-arts. A une collection à peu près complète de tout ce qui existe en Italie en fait d'art et d'archéologie, de 25,000 a 3 0,000 clichés environ.
Naya (Charles), à Venise : Reproductions photographiques de tableaux, architecture. Collection des plus complètes des sujets artistiques de la province de Venise.
Anderson (Dominique), à Rome : Photographies au charbon.
Russie. – Fischer (K.), à Moscou.
Suisse. - INSTITUT POLYGRAPHIQUE, à Zurich : Reproduction en couleur d'œuvres polychromes.
Photoglob et Cie; à Zurich : Reproduction des vieux maîtres.
Il faudrait sortir de notre classe et faire une incursion dans celle de la librairie pour y trouver des exemples sans nombre de l'application de ln photographie aux arts.
A ce propos il semble que c'est bien ici le lieu d'insister sur l’intérêt que présenterait l'enseignement des procédés photographiques dans les écoles d'art.
Une des principales applications de la copie automatique avec le concours de la lumière est bien celle qui a pour objet de fournir des documents aux artistes peintres, sculpteurs, aux architectes, etc.
Ces documents, ils peuvent se les procurer en partie chez des éditeurs spéciaux, mais il en est qu'ils devraient pouvoir exécuter eux-mêmes au cours de leurs voyages, et même dans l'atelier, et c'est pourquoi l'emploi de l'outil photographique devrait leur être familier, comme aussi la connaissance des procédés de copie, pouvant remplacer la mise au carreau et leur fournir l'exécution de toutes pièces d'un sujet dessiné à une échelle determinée.
Il ne s'agit pas évidemment de transformer les artistes en photographes, mais de les doter de toutes les ressources que les manifestations de leur art peuvent trouver dans les moyens photographiques.
MONUMENTS HISTORIQUES.
Parmi les innombrables applications de la photographie à l'art, nous pouvons mentionner celle qui concerne les monuments historiques.
On sait que le Comité des monuments historiques a organisé un service spécial de reproductions de ces monuments et qu'il en existe une collection que peuvent consulter, entre autres, les architectes et les archéologues.
Quel meilleur moyen pouvait-on avoir pour 1'illustration de tous les ouvrages relatifs à l'art architectural?
Seulement nous nous croyons autorisé à faire quelques réserves en ce qui touche au caractère de stabilité de cette si intéressante collection.
A-t-on pris des mesures en de garantir la durée de ces documcnts. Nous ne le pensons pas et pourtant il est indispensable qu'on songe à les préserver, autant que possible, contre l'action du temps.
Parmi les œuvres exposées dans la Classe 12, les reproductions des monuments historiques ne nous manquaient pas.
On y remarquait notamment les envois de M. Boutique (Augustin), à Douai, auteur de vitraux photographiques, de monographies illustrées.
Giraudon, à Paris, éditeur.
M. Martin-Sabon (Félix), à Paris; cet amateur si distingué s'est donné la mission de produire un très grand nombre d'épreuves archéologiques; il n'y a qu'à consulter ses catalogues pour se rendre compte de l'importance et de l'intérêt de tout cet ensemble de reproductions documentaires.
On peut encore citer, parmi les auteurs de reproductions de monuments tous les éditeurs tels que :
France. - MM. Braun (Clément) et Cie; à Paris; Lachenal (Jean), à Paris; Lévy et ses fils, à Paris; Neurdein frères, à Paris; Rothier frères, à Reims; Geisler, aux Chatelles.
Italie. - MM. Alinari frères, à Florence; Brogi (Jacques), à Florence; Naya, à Venise.
Les diverses Sociétés d'amateurs photographes de France et de l'étranger s'attachent aussi à reproduire, au cours de leurs excursions, les monuments les plus remarquables.
C'est ce que font notamment :
La Société d’excursion des amateurs de photographie, à Paris;
La Société d’Études photographiques, à Paris;
La Société nantaise de photogaphie, à Nantes ;
La Société des amateurs photographes, de Paris;
La Société photographique du nord de la France, à Douai.
Sans parler de toutes les autres associations n'ayant pas exposé.
APPLICATION DE LA PHOTOGRAPHIE AU PORTRAIT.
C'est la une des applications les plus répandues et dont il y a dans toutes les sections, française et étrangères, de nombreux spécimens.
L'intérêt que présente cette application est évidemment de premier ordre quand le photographe, ne se bornant pas à être un copiste quelconque, cherche á faire œuvre d'art en guidant la lumière en vue de l'éclairage le plus convenable, en recherchant les expressions, les attitudes les plus heureuses, en un mot, quand il compose avec le concours de son modèle, comme le fait un artiste peintre.
Malheureusement, un grand nombre de photographes portraitistes s'en tiennent au métier purement, sans se soucier trop de chercher au delà de la reproduction rapide et à peu près quelconque de leurs clients; ces sortes de reproductions sont alors absolument banales, on n'y retrouve aucune trace d'un effort tenté vers la création de quelque chose de personnel, portant le cachet de l'auteur, vers la recherche d'une expression artistique.
Pourtant, si ce reproche est mérité par un certain nombre d’exposants, il en est qui ne le meritent pas et dont les œuvres ont été fort admirées.
L'examen d'une exposition générale de cette application conduit à regretter qu'il n'y ait pas toujours, dans les maisons importantes de portraits photographiques, une direction spécialemeut artistique.
Le métier, à vrai dire, n'est pas chose difficile a apprendre : on aura toujours un opérateur apte à conduire l'outil convenablement. Mais il s'agit de faire mieux que de bien exécuter une purement industrielle; le point de vue artistique est celui qui doit préoccuper à un bien plus haut degré le chef de maison photographique; il y a là, chaque fois qu'on s'apprête a produire une œuvre nouvelle, toute une composition d'art à étudier, et, cela fait, la traduction de la conception artistique, si nous pouvons nous exprimer ainsi, n'est plus qu'une question à peu près mécanique toujours absolument facile à résoudre dans les meilleures conditions de réalisation pratique.
C'est sur ce point essentiel qu'il faut insister, et l'on peut ajouter que le mérite le mieux établi, quant a la valeur de l'exécution matérielle, cédera toujours le pas au caractère purement artistique du résultat.
Le Jury a naturellement, dû faire la part de ces deux points de vue distincts : celui du métier et celui de l'art, et c'est ce qui a été la cause que certains portraitistes, dont les œuvres, pourtant fort bien exécutées, au point de vue photographique proprement dit, n'ont pas eu la récompense que leurs auteurs se croyaient en droit d'espérer.
Une belle calligraphie, c'est bien quelque chose, mais ce n'est pas tout : il faut qu'elle serve a traduire une belle pensée.
La reproduction photographique est actuellement trop facile pour qu'il y ait lieu de considérer, comme constituant un mérite de premier ordre, seulement une bonne exécution purement matérielle.
C'est pourquoi l’intérêt se porte plus complètement vers les œuvres photographiques présentant un caractère réellement artistique et dans lesquelles se retrouve le cachet personnel de l’auteur.
Il n'est plus seulement un photographe, il fait alors œuvre d'art.
Sous la réserve de ces appréciations, nous avons à signaler les noms des principaux exposants portraitistes qui ont figuré a l'Exposition de 1900.
France. - MM. Boyer, à Paris; Provost (Antonin), à Toulouse; Nadar (Paul), à Paris; Bellingard (C.), à Paris; Mathieu-Deroche, (Dr) Cautin et Berger, à Paris; Nadar père, a Marseille; Otto, à Paris; Zarski (Édouard), à Lille; Autin (Raoul), au Havre; Belval (Eugène), à Paris ; Bouillaud, à Mâcon; Courrier (Albert), à Paris (ces deux photographes emploient avec succès la lumière du magnésium); David (Jules), à Levallois-Perret (Seine); Gendraud (Alfred), à Clermont-Ferrand; Hermann (MmeVeuve), à Paris; Jonghe frères (de), à Neuilly sur-Seine; Gerschel, à Paris; Ouvière, à Marseille; Stebbing (Ed.), à Paris; Vathis (Solon), à Paris; Gossin (Eugène), à Paris; Ladrey, à Paris ; Lacoste (Raoul), à Libourne (Gironde) ; Liebert, à Paris; Rozicki (de), à Senlis; Vallois (Edmond), à Paris; Ménard (Louis) et Blain, à Alger, types du pays, très intéressante reproduction d'une femme pur sang du Ksar de Boghari, prise à son insu avec un instantané 9 x 12.
Allemagne. - MM. Mueller (Friedrich), à hlunich; Brandseph (Ermann), à Stuttgard; Lützel frères, à Munich; Perscheid (Nicolas), à Leipzig, beaux portraits de célébrités; Raupp (Erwin), à Dresde; Schaarwaechter (J.-C.), à Berlin ; Suck (Oscar), à Karlsrhue (Bade); Widensohler, à Stuttgard; Kubica (Curt), a Heilbronn: Moeller (Fritz), à Aalle-sur-la-Saale; Dreesen (Willi), à Flensbourg; Zipser et Sdhmidt, à Bade; Axtmann (Heinrich) , à Plauen, très belles épreuves de portraits.
Autriche. - MM. Langhans (J.-F.), à Prague , travaux très appréciés et belles épreuves au platine ; Pietzner (Charles), à Vienne.
Belgique. - Mlle Bévenot (Émilie), à Saint-Gilles-Bruxelles ; M. Crosset (Auguste), à Verviers.
Bosnie. - MM. Stengel et Cie, à Dresde; Patzelt (Joh.), à Banjaluka; Svâcko (Josef), à Dervent ; Zentner (Samuel), à Breka (Bosnie).
Bulgarie. - MM. Voltz (G.), à Sofia; Karastoyanoff (Iv.-A.), à Sofia.
Danemark. - MM. Steen (Mlle Mary D.-F.), à Copenhague, très remarquables reproductions d'intérieurs avec personnages; Budtz-Muller, à Copenhague; Gjörup (O.) et Cie, à Copenhague ; Kahn (Ferdinand), à Copenhague ; Petersen (Peter-L.), à Copenhague; Laurberg (Julia), portraits et photographies artistiques et archéologiques, à Copenhague; Mullertz (Mme Nina), à Copenhague; Tryde et Cie (Vilhelm A.-C.), à Copenhague; Lönborg (A.), à Copenhague.
Equateur. - Lasarte (Enrique), à Gayaquil.
Espagne. - MM. Franzen (Christian), à Madrid; Portela y Cia, à Madrid; Canovas y Vallejo (Antonio), à Madrid; Lucas y Fraile (Pedro), à Tolèdo; Nieto y Garcia (Antonio), à Madrid; Sanchez Tellez (Enrique), à Madrid; Gracia y Pascual (German), à Léon.
États-Unis d'Amerique. – Baker art gallery, à Columbus (Ohio) ; American aristo Company, à Jamestown-New-York; Brenner (W.-N.), à Cincinnati (Ohio); Byron (Joseph), à New-York; Detroit Photographic Company, à Détroit (Michigan); Lawrence (Georges-R.), à Chicago; Schumaker (F.-G.), à Los Angeles (Californie); Steckel (Georges), à Los Angeles (Californie) ; Taber photographic Company (Californie).
Photo materials Company Rochester (New-York) ; Dodge: (Charles-Richard), à Washington.
Grande-Bretagne. - Lapres et Lavergne, à Montréal (Canada); Plâté (A.-W.-A.), à Ceylan; Rowley (Ernest-J.), à Toronto (Canada); Skeen (W.-L.-H.), à Ceylan; Byrne (W.-J.), à Richmond, portraits de grandeur naturelle reproduits directement et sans retouches (amateur) ; Surrey, Cave Cº (H.-W.), à Ceylan; Cochran (Charles-S.), à Hamilton Ontario (Canada) ; Colombo Apothecaries Cº, Colombo (Canada) ; Hollyer (F.), à Londres; Werner and sons, à Dublin, dont les portraits se distinguent par un caractère vraiment artistique, ce sont de vraies œuvres d'art; Andrée (A.-W.), à Ceylan ; Bosanquet (W.-D.) , à Ceylan ; Drenning (Charles), à Port-Louis (Ile Maurice); Jackson (J.-F.), à Barrie Ontario (Canada); Jefferson (J.-J.), a Northallerton (Yorkshire); Sherk-Wendell (B.), a Waterloo Ontario (Canada).
Grèce. - Rhomaïdès (A .), à Athenes; Bochringer (Cari), à Athènes.
Hongrie. - Mai et Cie, à Budapesth; Mertens (Édouard et Cie), à Budapesth: Goszleth (Étienne), a Budapesth.
Italie. – Intergugliemi (Eugène), à Palerme ; Napoli (Henri de), à Palerme; Pesce (Hector), à Naples; Sambonifacio (comtesse Virginie de), à Verone.
Japon. - Mitsumura (Toshimo), à Kobé; Itids (Aôtà), à Kobé; Sibata (Ikki), à Aomori; Kanäi (Ya-iti), à Nigata; Kiyokawa (Takéyasu), à Kobé ; Nakanishi (Yoshinobu), à Aomori.
Mexique. – Gomez-Gallardo (Ignaccio), a Guadalajara; Valleto et Cº, à Mexico; Lange (Emilio) , à Mexico ; Lupercio (José), à Guadalajara ; Mendez hermanos, à San Luis Potosi; Torres frères, à Mexico; Lobato (Emilio-G.), à San Luis Potosi; Pacheco (José-Maria), à Léon; Aguirre y ramos, à Mexico ; Rivera (Rosendo-R.), à Colima ; Garcia (Romualdo), a Guanajuato; Saenz Miera (Joaquim), à Puebla; Barreiro (Carlos-H.), à Guadalajara; Fregoso (Thomas), à Guadalajara (Sonra); Herrera (Francisco-c.), à Tepic ; Duranm (Manuel), à Toluca ; Salazar (Antonio), portraits en relief, à Oasaca; Wite (Eduardo), à Durango.
Monaco. - Bucher (Franz), à Monte-Carlo; Numa-Blanc, à Monte-Carlo.
Norvege. - Szacinski (L.), à Christiania; Worm-Petersen, à Christiania; Anderson (Karl) , Homansbyen (Christiania).
Perou. - Courret (E.) et Cie, à Lima.
Perse. - Sevruguine (Antoine), à Téhéran.
Portugal. - Bobone (Augusto), à Lisbonne ; Carvalho (Jose-Albino-Pereira de), à Vianna do Castello; Novaes (Julio), à Lisbonne; Sousa (Adriano da Silva), à Coimbra; Barros (Avelino), à Porto, amateur, étude de genre très soignée; Magalhâes (Mario da Silva), à Thomar; Ribeiro (Antonio-Joaquim), île de San-Thiago (Cap Vert).
Roumanie. - Mandy (Frantz), à Bucarest; Nicolesco (Jean), à Bucarest.
Russie. - Dmitriev à Nijni-Novgorod; Pazetti (A.) , à Saint-Pétesbourg; Khmielevsky (J.), à Poltava ; Matuszevski (B.-A.), à Varsovie; Mrozovski (Mlle Hélène ), à Saint-Petersbourg, série des plus remarquables représentant cent cinq photographies scéniques de l'artiste Orlenien, dans le rôle du tzar Fedor Ivannovitch, dans la tragédie de Tolstoï, œuvre des plus artistiques; Poliakoff (J.-A.), à Tchiguirine (gouvernement de Kiew); Lobovikov, à Viatha; Strandberg (Axel), à Hilsingfors (Finlande).
Suède. - Hamnquist (Herman), à Stockolm ; Larsson (I,), à Stockolm; Klemming (G.), à Stockolm.
Suisse. - Pricam (E.), à Genève; Boissonnas (Fréd.), à Genève. Une particularité de l'exposition de M. Boissonnas a attiré l'attention des visiteurs et celle du Jury. Ce photographe de premier ordre a cru atteindre : à de relief dans les épreuves en superposant les deux images stéréoscopiques. Les avis à cet égard sont partagés, mais il y a lieu de tenir compte de cet effort inspiré par une pensée de progrès. Lacroix (Jean), à Genève, épreuve très réussie sur papier charbon-vélin ou sur papier a la gomme bichromatée; Wolfsgruber (G.), à Aarau; Zipser et Schmidt, à Baden (Argovie); Lang (Cad), à Coire (Grisons).
La nomenclature qui précède est plus spécialement relative aux photographes de portraits. Il en est pourtant, parmi ceux qui viennent d'être cités, qui s'adonnent également aux reproductions de vues, paysages, marines, monuments, etc; il serait difficile d’établir des catégories absolument distinctes, sauf pour quelques-uns.
Pourtant, nous pouvons mentionner à part les exposants qui se sont fait une spécialité à l'exclusion du portrait, mais nous les grouperons dans l'ensemble des applications qui comprennent les vues, paysages et marines.
VUES, PAYSAGES, MARINES, ÉTUDES, COMPOSITIONS DIVERSES.
Ce sont, en plus des professionnels, bon nombre d'amateurs, dont le portrait ne constitue guère que œuvre accidentelle.
Nous citerons, pour la France , l'Exposition collective du Photo-Club, composée exclusivement d'œuvres d'amateurs, en général des plus distingués, et dont voici les noms :
MM. Berget (A.); Bergon (Paul); Berteaux (Georges); Bezancon; Binder (Maurice); Binder-Mestro (Mme); Bioncourt, (de); Boisard (P.); Boivin (André); Boulois (O. de); Bourgeois (Paul); Brault (Maxime) ; Brémard (A.); Brémard (Maurice); Bretonnière (Guy de la); Bucquet (Mlle A.) ; Bucquet (Maurice); Buffet (Paul); Cadier (Docteur); Chartres (le duc de); Chevrier (J.); Corbin (Paul); Coste (F.); Da Cunha (A.) ; Dardonville (L.); Darnis (Achille); Décugis (Mlle); Delpech; Demachy (Robert); Desmarest (Henri); Ducourau; Durand (Georges); Ferrand (G.); Galichon; Gers (Paul); Gilibert(A.); Grimprel (Georges); Guérin (Henri); Halphen (Edmond) ; Huguet (Mme A.) ; Jacquin (Charles); Lamblin (Docteur); Las Cases Le Bègue (René); Le Corbeiller; Ledard (R.) ; Lehideux-Vernimmen (André); Lehideux (Jacques); Lemoine (A.) ; Lemoine (H.); Leris (l'abbé); Le Roux (P.); Magnitot (G. de); Malatier; Mannheim; Manuel (Mme A.); Marozeau (Paul); Marquet (L.); Mathieu (Emmanuel); Maupeou (de); Mirabaud (Gustave); Mortureux (A.); Mouton(L.); Moynet (E.); Naudot (Paul); Petit (Ch.); Petit-le-Roy (R.); Philipp (Charles); Prin d'Origny; Puyo; Queyriaux (de) : Rabourdin; Rochambeau (de) ; Rossignol; Rouillé-Ladevèze; Roy (Georges); Saint-Chamant (de); Séligmann (G.); Stewart (W.-H.); Stolz; Thurneyssen (E.); Tollu (C.); Touranchet (A.); Toutain ( A . ) ; Tyszktiewicz (Comte B.); Uzès (Duchesse d'); Vacossin (H.); Villestreux (Comte de la); Wallon (Ét.); le Photo-Club pour ses collections et publications.
Il faut dire, à l'éloge du Photo-Club , qu'il a compris qu'il y avait mieux à faire pour lui que d'encourager la vulgarisation des méthodes photographiques; il s'est donné la tâche de pousser à l'exécution d'œuvres douées d'un caractère d'art, et il y a réussi.
Quelques-uns de ses membres font école dans cette voie, et chacune de ses expositions marque un nouveau progrès vers la réalisation de compositions photographiques empreintes d'un cachet personnel.
En dehors des membres du Photo-Club de Paris, le nombre des amateurs photographes ayant exposé est assez restreint; il y a pourtant à mentionner d'autres collectivités.
Ce sont :
La Société d’excursionsdes amateurs de photographie, à Paris; la Société d’études photographiques, à Paris, et, de plus, les Sociétés photographiques de Lille et de Nantes, et enfin la Société des amateurs photographes de Paris.
Les applications indiquées en tête de cette énumération font l’objet principal des travaux de ces associations, dont les expositions présentent toutes un grand intérêt.
Avant d'en finir avec la France pour cette catégorie de sujets, il y a à citer encore M. Lamorte (Albert), à Paris; MM. Levy et ses fils, à Paris; Boutique (Augustin), à Douai; Clestin (Théodore), à la Martinique; Hautecœur (Edmond), à Paris; Huillard (Ernest) , amateur à Paris; Mareschal (Gabriel), à Paris ; Ménier (Henri), amateur à Paris; Noal (Émile), amateur à Paris; Pavie (Auguste), explorateur en Indo-Chine, à Paris; Pavie (Auguste), amateur à Paris : 200 agrandissements de vues ou de scènes de l’Indo-Chine, Cochinchine, Annam, Tonkin, Cambodge, Laos, Siam et Yunnam; Personnaz (Antonin), amateur à Paris; Plé (James), amateur à Paris : 80 agrandissements environ provenant de trois missions a la Côte d'Ivoire en 1895, en 1895-1896 lors de la délimitation du Dahomey avec le Lagos, en 1898-1 899 délimitation du Dahomey avec le Togos; Rouchonnat (Henri), amateur, à Paris; Albert (C.), à Tunis; Athénas (Louis), à Sainl-Denis (Réunion); Balagny (Robert), amateur à Paris; Beurdeley (E. Georges), à Porto-Novo (Dahomey) ; Cañellas (Joseph), à Paris; Comité local de la Côte-d'Ivoire, de la Martinique, de Mayotte, du Dahomey; Drain (Charles), à Paris ; Le Boucher, à la Basse-Terre (Guadeloupe) ; Lemuet (Léon), amateur à Paris; Doignon, à Saint-Pierre (Martinique); Moreau frères et Cie à Paris; Nething, à Nouméa; Tour-du-Pin-Verclause (Comte de), amateur à Nanteau (Seine-et-Marne); Somama-Chikli (Albert), à Tunis; Valliois (Edmond), à Paris; Capitan (Mme); Col (Octave), à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure); Gachet (Ch.), amateur à Paris, vues des Antilles et Guyanes; épreuves stéréoscopiques des grands bois et des forêts tropicales; Lehideux (Claire), à Paris; Lemire (Charles), photographies de l'Inde-Chine, amateur, à Paris; Lormier (Auguste), à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais); Simart (Georges), à Sèvres (Seine-et-Oise); Vellenweider-Borgeaud (Paul), à Alger.
Allemagne. - Très intéressantes épreuves du voyage de l’empereur d'Allemagne en Palestine, Anschuetz (Ottomar), à Berlin;
Grainer (Fr.), à Bade-Reichenhall; Société photographique de Berlin, à Berlin.
Autriche. – École impéiale et royale des arts graphiques, de Vienne; Camera-Club, de Vienne; Scolik (Charles), à Vienne ; Club desphotographes amateurs de prague ; Jaffé (Max), à Vienne.
Belgique. - Tackels et Cie, à Gand; Vlaeberghs (Mme Émilie), à Bruxelles.
Bosnie. - Portzelt (Joh.), à Banjaluka: reproductions de la population bosniaque; Samuel Zentner, à Brcha.
Bulgarie. - Apostolov (T K.), à Sliven; Kourtzius (Karl), à Roustchouk.
Equateur. - Grijalva (N.), à Quito ; Martinez (N.), à Quito; Rivadeneira (Benjamin), à Quito; Menendez y Jaramillo, à Guayaquil.
États-Unis d'Amerique. - Balles (C. E.), à Brooklyn (New-York); Baker art Gallery, à Columbus (Ohio); Burton photographic company, à New-York; Johnston (F. B.), à Washington ; Rinchart, à Douglas.
Grande-Bretagne. – Exposition collective de photographes du Royaume-Uni :
Alfieri (Bernard); Annan (J. Craie;); Ashton (C. R.); Avery (J. FI.) et Cie; Baker
(Harold); Benington (Walter) ; Bennett (H. V.); Bright (Tom) ; Brownrigg (J. M.); Burchett (Arthur); Cadby (William); Cadby (MM.); Calland (Eustace); Cameron (H.H. Hay); Craigie ( Reginald) ; Crooke (W.) ; Davis (Henry) ; Davison (Georges) ; Emanuel (Charles) ; Evans (Fred. H.) ; Gale (Colonel) ; Gear (John. H.) ; Greatbach (W. J.) ; Greger (Karl) ; Hinton (A. Horseley) ; Hister ; Hollyer (Fred) ; Job ( Charles) ; Johnson (Robert) ; Keighley (Alexander) ; Lund (Perey ) ; Maintland (Viscount) ; Manly (J.) ; Marriage (Ernest) ; Moss (Charles) ; Mummery (1. C. S.) ; Reid Miss Janet); Richards (J. Crawys) ; Robinson (Ralph); Robinson (H. P.) ; Sutcliffe (F. M .) ; Taylor (MM.); Thomas (W.); Warren (W. J.); Wellington (J. B. B.); Witehead (J. M.).
Cette liste, nous devons le rappeler en passant, contient les noms de la plupart des notabilités photographiques de l’Angleterre, de tous les amateurs ou chercheurs qui se sont fait un nom des plus estimés daris cette branche des arts libéraux.
De ce nombre sont, entre autres, MM. G. Davidson, Craig Annam, Hollyer, Percy Lund, Manly, Sutcliffe, R. Robinson, W. Crooke, H. Bennett, etc., que connaissent tous les amateurs de photographie au courant des publications spéciales.
Mais reprenons notre nomenclature :
Conservateurs des forêts des Indes : Exposition collective des provinces des Indes et de la Birmanie.
Bell (H. C. P.), à Ceylan; Bois (F. W.), à Ceylan; Gouvernement de l’Australie Occidentale Waterhouse engine co, à Brantford Ontario (Canada); Lodge (R. B.), à Enfield (Midlesex); Marsh (F.), Henley-on-Thames; Symind et Cie, à Portsmouth ; Section du Canada, vues et portraits locaux.
Hongrie. – Strelisky (Alexandre), à Budapest; Vidilze, à Sarrajevo; Erdely (Maurice), à Budapest; Fekete (Alexandre), à Nagyvarad ; Keglevitch (Émile), à Szeged ; Klötsz (Prof. Ch.), à Budapest.
Italie. - Primoli (Joseph, comte), à Rome : instantanés artistiques (amateur).
Japon. - Mizuno ( Hanilei), à Yokohama; Nakamura (Jimosuké), à Kobé.
Luxembourg. – Cercle luxembourgeois d’amateurs photographes, à Lusembourg : collection de vues du Grand-Duché.
Mexique. – Perez (Hernan), à Mexico ; Comission de géographie exploratrice ; Barreiro (Roman), à Puebla; Croker (Benjamin), à Comitan (État de Chiapos); Waite, à Mexico.
Pays-Bas. – Mash Spakler (H. van der) et Sluyterman (A. C.), œuvres d'amateurs; ou Collectivité américaine néerlandaise, à Amsterdam.
Perou. – Gouvernement péruvien ; Elguera (Fréderico), à a Lima; Guaqui (le Comte de), à Arequipa; Ricaldo-Viillalba, à Arequipa (amateur); Tinnig (Carlos A.), à Lima.
Portugal. - Arteaga (Antonio de), île de Saint-Hiago (Cap-Vert); Camacho, à Lisbonne(vues diverses : île de Madère, île du Pic (Açores), tour de Belem, maison de Colomb, Madère, etc., toutes épreuves bien réussies et d'un grand intérêt) ; Campos (Maria-Eugenia-Reya), à Lisbonne ; Figuereido (Jorge-Agostinho-Kuchembuch de), à Setubal ; Reis (Aurelio da Paz Dos), à Porto (remarquable collection d'épreuves stéréoscopiques); Souza et Cie, à Goa (Indes portugaises); Souza et Paulo, à Goa (Indes portugaises); Vidal et Fonseca, à Lisbonne.
Roumanie. – Cercle des amateurs « Lumina », à Braila ; Exposition collective des photographes roumains, à Bucarest : MM. Balusergo (G.J.) ; Brand (Alfred) ; Helwick (Julien) ; Marsay (Georges) ; Schiller (Anna).
Russie. – Société impériale technique russe, à Saint-Pétersbourg ; Pazetti, à Saint-Pétersbourg; Raér (Gr.), à Kislowdsk; Société des amateurs de la photographie, à Tachkent; Schérer Nabholtz et Cie, à Moscou.
suisse. - Boissonnas (Fréd.), à Genève; Illin et jacon (D'), à Genève (études diverses, photographies décoratives, fantaisies, toutes reproductions exécutées avec un goût artistique très apprecié); Kling-Jenny (C.), à Bâle ; Revilliod (Jons. T.), à Nyon (Vaud), amateur; Tauxe (A.) et Cie, à Lausanne.
APPLICATIONS À LA SCIENCE.
Les envois adressés à l'Exposition par des savants n'auraient pas été bien importants si la plupart des auteurs de travaux de photographie scientifique n'avaient été invités à y participer dans un emplacement spécial, a eux offert par le comité de la Classe 12.
On conçoit que ces savants, de compétences diverses, tels que les astronomes, naturalistes, géologues, etc., étaient plus naturellement portés à exposer dans les classes correspondant à la nature de leurs travaux et recherches. Pourtant, un certain nombre d'entre eux ont bien voulu consentir à nous adresser des rappels de leurs œuvres
Il n'y a plus à dire que la photographie est devenue l'auxiliaire indispensable de toutes les sciences et que ses applications y sont de tous les instants.
Aussi l'atelier photographique devient une des dépendances forcées de tous les laboratoires de chimie, de physique, d'astronomie.
Aucune recherche ne peut se passer de la photographie parce qu'elle offre cet avantage, sur le dessin, non seulement de reproduire vite et bien, mais, dans certains cas, de nous montrer ce que sans son aide ne pourrait voir.
Par exemple, dans toutes les observations micrographiques, combien est precieux le concours de ce moyen de reproduire avec des grossissements considérables les objets dont l'observateur désire avoir le dessin; copie authentique s'il en fût et d'une exactitude avec laquelle ne pourrait rivaliser aucun dessin exécuté de souvenir ou avec l'aide de la chambre claire.
Ce sont vérités sur lesquelles il n'y a plus à s'appesantir, tellement elles sont incorporées au domaine de la vie et des travaux courants.
Une nouvelle découverte, qui remonte à 1894, a étendu le champ déjà si vaste des explorations et expériences photographiques, c'est celle de l'action des rayons X , trouvée par M. le professeur Röntgen.
Depuis, la radiographie s'est perfectionnée et de très intéressantes applications en sont faites, surtout dans l'art médical.
Mais il résulte de cette découverte qu'on est en présence de nouvelles données sur les radiations lumineuses et que l'étendue de la lumière spectrale semble être bien autrement considérable qu'on ne le supposait, aussi bien dans la region de l'infra-rouge que dans celle de l’ultra-violet.
Déjà l’on savait que ces radiations, bien qu'invisibles, impressionnaient fortement les plaques photographiques; actuellement on sait que d'autres radiations, égalernent invisibles, sont, en plus, douées de la propriété d'agir à travers des corps opaques, ce qui ne pouvait figurer à l'actif des radiations connues jusqu'ici.
Les remarquables travaux de M. Henri Becquerel, de M. et Mme Curie et d'autres encore, nous préparent de nouvelles surprises par l'indication de faits bien curieux concernant les forces radiantes.
La photographie directe des couleurs par la méthode interférentielle de M. Lippmann avait été découverte à l'époque ou fut publié le précédent rapport relatif a l’Exposition universelle de 1889; il y en est fait mention.
Cette méthode, si curieuse, qui fait tant d'honneur à son savant inventeur, est demeurée jusqu'ici purement scientifique sans avoir pu recevoir encore une application artistique ou industrielle.
Des spécimens de photographie interférentielle ont été exposés par M. Lippmann; il ne nous a pas semblé qu'il ait été fait aucun progrès considérable dans cette voie, au point de vue théorique et pratique, en dépit d'assez nombreux essais et recherches tentés un peu partout.
Jusqu' à nouvel ordre il demeure acquis que c'est la photographie trichrome qui est appelée à reproduire les sujets polychromes de la façon à la fois la plus artistique et la plus industrielle, nonobstant certaines tentatives de photographie des couleurs, indirectes toujours, mais d'une autre nature, dues à MM. Joly, de Glasgow (1894), Wood, de l'université de Wisconsin, avec les réseaux de diffraction (1899).
Si intéressants que soient ces travaux, ils ne semblent pas appelés à produire mieux que des résultats propres à défrayer la curiosité scientifique.
Les savants, dont la participation à l'Exposition a été spontanée, sont les suivants :
M. Binet (Alfred), à Meudon (Seine-et-Oise) : laboratoire psychophysique de la Sorbonne.
M. Bacle (Marcellin), à Paris : applications de la photographie à a la paléontologie
M. Chabaud (Victor), à Paris : radiographie stéréoscopique.
M. Chauvain (Léon), médecin à Paris et Laran (docteur François), médecin à Paris : radiographie de poumons tuberculeux représentant les principales phases de l'évolution du physique. L'opinion de M. le docteur Chauvin, c'est qu'il faut se garder d'affirmer trop vite la lecture de la radiographie pulmonaire et que c'est en comparant les unes aux autres les diverses épreuves et surtout en faisant un grand nombre de clichés de poumons sains qu'on en viendra a l'interprétation scientifiquement exacte de l'image obtenue.
M. Defez (Eugène), à Bois-Colombes (Seine) : microphotographie, photographie scientifique.
M. Delcominete (Joseph), à Nancy (Meurthe-et-Moselle) : photographies de préparations microscopiques et agrandissements de micrographies de M. Godfrin.
M. Deslandres (Henri), à Bellevue (Seine) : photographies astronomiques.
M. Duclaux, directeur de l'Institut Pasteur, à Paris : photographies scientifiques.
M. Fabre (Char1es), professeur : à l'Universite de Toulouse : diverses applications scientifiques de la photographie.
M. Fumouze (docteur Armand), à Paris : photographies scientifiques (Histoire naturelle).
M. Gadeau de Kerville (Henri), à Rouen : arbres historiques ou remarquables.
M. Godfrin (Julien), professeur à l'École superieure de pharmacie à Nancy : microphotographies de tissus végétaux et minéraux. Ces dernières pétromicrophotographies sont très intéressantes parce qu'elles prouvent mieux encore que les micrographies de végétaux à dessins très nettement délimités l'utilité de l'application de la photographie à ces sortes de reproductions.
M. Guébhard (Adrien), agrégé de physique de Faculté de médecine, à Saint-Vallierde-Thiey (Alpes-Maritimes) : explications physiques des prétendues photographies d'effluves humaines.
M. Guilleminot, à Paris : radiographie.
MM. Henry (Prosper) et Henry (Paul), à Paris, astronomes à l'observatoire national : photographies stellaires, spectres d'étoiles, etc.
M. Janssen, à Meudon, directeur de l'Observatoire d'astronomie physique : photographies scientifiques.
M. Lemire (Charles), à Paris : épreuves ethnographiques et historiques de l’Indo-Chine
M. Londe (Albert), à Paris : photographies scientifiques chronophotographie, radiographie.
M. Lippmann (Gabriel), a Paris : photographie directe des couleurs.
M. Marey (Jules), a Paris : chronophotographie appliquée aux sciences.
M. Méheux (Félix), à Paris : applications de la photographie à l'art médical.
M. Monpillard (Fernand), à Paris : microphotographie.
Observatoire de météorologie dynamique, par Trappes (Seine-et-Oise): études meteorologiques.
Observatoire de Toulouse: épreuves d'instruments et d'objets célestes, étoiles, nébuleuses, etc.
M. Plé (James), à Paris : ethnographie.
M. Ribot (Marie), méthodes de stéréométrie radiographique.
M. Trouvelot (Georges), à Meudon (Seine-el-Oise) : photographies électriques et astronomiques.
M. Tourneur (Frédéric), à Toulouse : photographies scientifiques.
M. Vallot (Joseph), à Paris : application de la photographie aux études scientifiques.
A ces noms il faut ajouter ceux de MM. Dosne (Paul) : actinométrie; Lœwy, directeur de l'observatoire national : photographie lunaire; Laussedat, directeur du Conservatoire national des arts et métiers : application de la photographie a la photogrammétrie.
La Société de Géographie ; le docteur Toison, à Douai : micrographies; le docteur Marie, à Toulouse : stéréométrie; le docteur Capitan ; le docteur Burais; M. Bailloud; M. Becquerel (Henri) et M. Billon-Daguerre, à Paris, qui chacun, dans sa spécialité, a fait de la photographie une application des plus intéressantes à la science.
M. Fabre-Domergue, à Paris.
M. Frich, à Paris : radiographie.
M. Imbert, à Montpellier : radiographie.
M. Meyer-Heine, à Paris : photographies scieniifiques.
M. Nachet (Camille), à Paris : chromoscope.
M. Trutat, à Toulouse : photographies scientifiques.
Le Jury n'a pris, à l'égard de la collectivité scientifique, aucune décision, la considérant, de prime abord, comme devant être mise hors concours vu l'importance bien autrement grande de la contribution a l'Exposition dans d'autres classes des savants qui la composaient. Toutefois il a déclaré s'en rapporter a ce que déciderait l'administration a ce sujet; il est bien évident que si une récompense devait être accordée à cette collectivité, elle ne saurait être qu'un grand prix.
A l'étranger, il est également quelques noms de personnalités des plus connues à mentionner. Ce sont :
Allemagne. - Ceux de M. Wolf (Max), directeur de l'observatoire d'astronomie physique d'Heidelberg. M. Max Wolf est l'auteur de la découverte des premières des grandes nébuleuses étendues aux bords de la voie lactée tout autour du ciel. Ces photographies représentent les nébuleuses du Cygne, Orion et près des Pléïades ont, posé longtemps, jusqu'à 15 et 27 heures. Entre autres épreuves d'un très grand intérêt se trouvent trois photographies de petites planètes. Grâce a sa méthode, M. Wolf a découvert 85 petites planètes nouvelles environ. L'ensemble de cette exposition astronomique est des plus remarquables.
MM. Koppe (Prof. C.) et O. Günther, à Braunthweig : épreuves photogrammétriques.
M. Meydenbauer (Docteur), à Berlin : photographies scientifiques
M. Neuhauss (Dr R.), à Berlin : nuages, cristaux de neige.
MM. Siemens et Halske, à Berlin : photographies aux rayons Roentgen.
M. Vogel (H.-C.), à Postdam : photographies des étoilcs.
Autriche. - M. Eder (Dr), à Vienne : photographies scientifiques.
Grande-Bretagne. - Abney (Cape), à Londres : photographies astronomiques.
M. Andrew (F. G. S.) William, a Coventry Steeple Croft : photographies d'arcs-en-ciel.
Autotype Co, à Londres : illustrations photographiques de mouvements électriques dans l'air et dans l'eau.
M. Bagot (Molesworth), à Londres : photographies des glaciers de l'Eiger (Suisse), remarquables par leur grande netteté permettant de voir les crevasses; ces vues ont été prises avcc un objectif téléphotographique dont le foyer équivalant était à peu près deux metres.
Mrs. Blake ( Annie), à Bedford : photographies de semences de chardons.
M. Borps (C. Vernon), à Londres : photographies de balles volantes.
M. Butler (C. P. A. R. C. S.), à Londres, Observatoire de phénomènes solaires : photographie d’un météore éclatant.
Comité de l’Inde et de Ceylan : Types singhalais, épreuves ethnographiques, agrandissement et platine.
M. Davidson (Dr. J. Machenzie), à Londres : photographies aux rayons Roentgen, photographie de l’éclair
M. Glew (F.H.), à Londres : photographies aux rayons Roentgen, pholographie de l'éclair.
M. Hills R. E. (Capitaine E.H.), à Londres : photographies de l'éclipse de 1898.
M. Holder (J. T.), à Londres : microphotographies.
M. Kent (W. Saville F. L. S.), à Croydon (Surrey), photographies botaniques et zoologiques.
Sir Lockyer (Norman), à Londres, collège royal des sciences : photographies astronomiques, reproductions très intéressantcs d'arcs-en-ciel prouvant que la couleur du ciel est plus claire dans l'intérieur de l'arc qu'a l’extérieur, fait déjà connu par la théorie, mais que confirmèrent les photographies.
M. Lodge ( R. B.), à Enfield ( Middlesex) : photographies d'oiseaux et autres animaux (amateur ).
M. Maunder (E. W.), à Londres : photographies de l’éclipse de 1 898.
M. Norman (Albert), à Londres : photographies microscopiques.
M. Narrie (W.), à Fraserburgh (Écosse) : photographies géologiques des admirables formations des îles de l'ouest de l'Écosse.
Observatoire royal, à Greenwich : Vues d'instruments de l'Observatoire; enregistreurs magnétiques et météorologiques ; photographies d'éclipses; photographies solaires.
M. Pringle (A. W.), à Bexley-Heath : Photographies de bactéries ; protozoaires.
Sir Robert-Austen (W.), à Londres : Photographies de sections de métaux.
Solar Physics Observatory, S. Kensington, à Londres : Agrandissements de spectres d'étoiles ; étude du soleil pendant les éclipses totales; vue du laboratoire de recherches chimiques, physiques et astronomiques.
M. Spita (E., J. et H.), à Londres : Photographies microscopiques.
M. Watts (Professor W.), à Birmingham : Photographies de géologie.
M. Webb (Sidney), à Dover : Photographie de l'éclair, ayant pour objet de montrer l’effet des éclairs sur des lumières électriques.
M. Wolfenden (R. Norris), à Seaford (Sussex) : Rayons Röntgen appliqués à la zoologie.
M. Waterhouse (Major général), à Londres : Photographie scientifique; études très curieuses relatives à la sensibilité de l'argent.
Mexique. – M. Jofre (Dr Roberto), à Mexico : Radiographies.
M. O'Farril (Gustave), à Puebla : Travaux radiographiques.
APPLICATIONS À L'INDUSTRIE.
Nous entendons par ces mots toutes les applications que l'on fait dela photographie aux travaux publics, aux intérieurs d'ateliers de constructions, aux catalogues de toute nature, d'objets industriels.
Ces applications sont de plus en plus variées; on peut dire que leur nombre est infini, surtout depuis que, grâce à la simili-gravure, on a la possibilité de reproduire économiquement, avec leurs demi-teintes, tous les sujets quelconques.
Il y avait naturellement de nombreux; spécimens d'applications de ce genre, non seulement dans la Classe 12, mais encore dans toutes les autres classes de l’Exposition universelle. Nous aurions fort à faire s'il fallait citer tous les photographes dont les travaux touchent à la reproduction industrielle.
Parmi les imprimeurs photocollographes, il faut pourtant les mentionner tous et par conséquent citer :
MM. Begeret et Cie, à Nancy ; la maison Berthaud frères, à Paris; Laussedat, à Châteaudun; Longuet, à Paris, qui excellent dans ce genre de travaux.
Puis tous les photograveurs, aussi bien en creux, tels que M. Dujardin, qu'en relief, comme MM. Rougeron, Vignerot, Demoulin et Cie dont il a déjà été question, et enfin un certain nombre de photographes employant les procédés courants, au nombre desquels M. Rothier (François), de Reims.
Nous rangeons aussi, dans cette categorie d'exposants, la maison Vallot frères, qui a la spécialité de transporter d'une façon parfaite des images photographiques sur bois et sur métal à graver.
Puis viennent les maisons spéciales dont il a été question plus haut, dans lesquelles sont pratiquées les impressions sur papiers sensibilisés avec des sels de fer :
M. Bay (Gustave); Claude (Mme veuve Félix); M. Gentil (Adolphe); Joltran (Mme veuve Adolphe) ; M. Chevalier (Georges).
M. Bercis (Achille), à Paris : Se spécialise dans les travaux d'art des ingénieurs de l’État (chemins de fer).
M. Chevojon (Albert), à Paris : Pratique avec succès les photographies industrielles.
M. Lamy (Ernest), à Courbevoie (Seine) : Agrandissements peints sur toile au bromure d'argent.
M. Marion (Eugène), à Arras, amateur: Plaquettes et médailles en relief, d'après des dessins.
M. Ouvière (Gustave), à Marsei1le : Affiches-réclames d'un caractère très artistique.
Union photographique française, à Paris : Spécialité d'agrandissements et de reproductions de toute nature; photocollograpbie et photogravure.
Les sections étrangères présentent aussi quelques exemples de ces sortes d'applications.
Allemagne. - Cobenzl (Albert-Stefan), à Wiesloch (Bade) : Photographies sur bois, cuir, velours, satinette, calicot et soie. Cette maison est parvenue à faire une application absolument industrielle de la photographie sur certains tissus, permettant de les laver, même avec des matières alcalines, sans que les images, entièrement incorporées au tissu, reçoivent la moindre atteinte.
Seelke-Photosculpt-Gesellschaft, à Berlin : Produit de la sculpture, avec le concours de la photographie. Le principe de la photosculpture, inventée par W. Selke, repose sur le fait qu'on tire du modèle, par l'emploi d'un cinématographe, une série de silhouettes formées par plusieurs coupes de lumières planes placées entre elles et qui traversent le modèle à reproduire a l'aide d'un écran et de plusieurs sources de lumière. Ces reproductions, obtenues a l'aide de coupes de lumière, sont découpées sur du papier fort et mises les unes sur les autres dans la série et la position qu'on a observée dans la photographie, pendant qu'on remplit les interstices graduels avec une matière plastique appropriée.
Société photographique de Berlin : Photogravures sur soie.
Puis, bien entendu, tous les photographes travaillant par les méthodes photo-mécaniques.
Belgique. – Administration des ponts et chaussées, à Bruxelles : Panneaux de vues photographiques des travaux maritimes en cours d'exécution.
États-Unis d'Amerique. - Mrs Wheatley (Elizabeth-S. ), à New-York : Dessins photographiques pour l'ornementation.
Grande-Bretagne. - M. Marsh (F.), à Henley-on-Thames : Photographies prises la nuit pour illustrer les industries de la Grande-Bretagne.
Nous bornons là ces exemples, qu'on pourrait multiplier à l’infini, en citant encore tous les auteurs d'épreuves à projection, et, d'une manière générale, tous les photographes professionnels appelés souvent à exécuter des travaux pour des industriels et dans toutes les branches de l’industrie.
Nous croyons avoir épuisé la série des applications principales representées à l'Exposition. Il nous reste à parler, pour compléter ce rapport, déjà bien long, des Collectivités, puis des Journaux et Publications photographiques, et enfin de l'enseignement; cela va faire l'objet du chapitre suivant.
CHAPITRE VII.
COLLECTIVITÉS, PUBLICATIONS ET ENSEIGNEMENT
PHOTOGRAPHIQUES.
Nous groupons sous le nom de Collectivités photographiques les diverses associations non industrielles ou commerciales representées à l'Exposition.
Déjà, à propos des spécialitées exposées, nous avons eu l'occasion d'en citer quelques-unes, notamment le Photo-Club, de Paris; la Société d’excursion des amateurs de photographie, à Paris; la Société d’études photographiques, de Paris. En ce qui concerne cette société, le Jury, sur la demande d'un de ses membres, a exprimé le vœu qu'il fût fait au Rapport une mention spéciale des photographies en couleur exposées; ces épreuves, dues à M. Chaupe, sont fort remarquables; elles ont été obtenues par superposition de monochromes au charbon; la Société nantaise de Photographie, à Nantes; la Société photographique du nord de la France, à Douai; la Société des amateurs photographes, de Paris.
Il reste a citer encore la Société française de photographie, à Paris, qui a exposé son Bulletin et quelques-uns des instruments de son laboratoire d'essais. Cette société la plus ancienne et la plus nombreuse de France, encourage plus spécialement toutes les études et recherches scientifiques propres à faire progresser les méthodes et les applications photographiques, on peut la considérer comme une sorte d'institut spécial de la photographie; son Bulletin constitue la meilleure source de documents remontant aux premiers temps de la découverte de la photographie, dont ils suivent toujours pas à pas les progrès incessants.
L'Association du Musée des photographies documentaires, à Paris, qui a exposé son Bulletin et quelques-uns de ses documents. Simple rappel, pour indiquer à la fois l’existence et le but de cette association, dont l’œuvre s'affirme par la création, en Angleterre, en Suède, en Belgique et en Suisse, d'associations similaires.
La conservation des documents photographiques s'impose ; il est à regretter qu'elle ne soit pas encore comprise dans les services d'utilité publique organisés et dirigés par l’État, mais il faut espérer que cette lacune sera bientôt comblée.
A l’étranger, de nombreuses associations photographiques existent, ayant toutes pour but, comme celles de la France, soit d'encourager les progrès de la photographie, soit d'établir un lien entre les divers amateurs, en vue d'excursions en commun.
Très peu de ces associations ont pris part à l'Exposition de 1900.
Il y a pourtant : pour l’Allemagne, la Société photographique de Berlin ; pour l’Autriche le Club du Camera, à Vienne ; pour l’Angleterre le Sous-Comité des Arts libéraux de la Commission royale.
PUBLICATIONS PÉRIODIQUES.
Le Bulletin de la Société française de photographie, à Paris (bi-mensuel).
Le Home, journal photographique publié par M. Lanquest (George), à Paris, auteur d'autres ouvrages sur la photographie.
La Photo-Revue, de M. Mendel (Charles), à Paris (hebdomadaire), éditeur de nombreux et intéressants ouvrages photographiques.
La Photo-Gazette, de M. MaréchalL (Gabriel), à Paris (mensuelle).
La Photographie, de MM. Niewenglowski et Clair, (mensuelle), auteurs de divers ouvrages photographiques.
Le Moniteur de la Photographie, de M. Vidal, (Léon), (bi-mensuel).
Le Bulletin du Photo-Club de Paris (mensuel).
Le Bulletin de la Société d'excursions des amateurs de photographie, à Paris (mensuel).
La Photographie française, organe du syndicat des constructeurs.
Parmi les publications étrangères exposées, il y a, à Gotha (Allemagne), les ouvrages édités par la maison Justus Perthes.
OUVRAGES Photographiques
M. Gauthier-Villars, à Paris, éditeur d'un très grand nombre d'ouvrages sur la photographie et ses applications; du Bulletin de lu Société française de photographie et du Moniteur de la Photographie. Cette maison, dont l'édition spéciale d'ouvrages photographiques est la plus considérable parmi les collections analogues d'autres éditeurs français, s'est attachée à suivre toujours de très près les progrès de la photographie. On peut dire qu'elle possède la bibliothèque la plus complète de tous les ouvrages relatifs aux travaux et études photographiques.
M. Mendel (Charles), cité plus haut, et dont les efforts en vue de la vulgarisation des progrès photographiques sont des plus dignes d'éloges.
ENSEIGNEMENT PHOTOGRAPHIQUE.
II a été très peu progressé dans cette voie, depuis 1889. A part quelques cours publics créés çà et là, dans Paris, par les soins de l'Association polytechnique et de l'Association philomathique, et d'un cours élémentaire organisé par la Société française de photographie, cette question est demeurée stationnaire. Le Jury fait des vœux pour que l'installation en France d'un sérieux enseignement professionnel de la photographie ne se fasse pas attendre longtemps encore.
À l'Exposition, il n'y a guère à citer que les remarquables envois de I'École impériale et royale des Arts graphiques de Vienne, dirigée par l'eminent docteur Eder.
Les grands services rendus a l'art photographique par cette école devraient être un stimulant à en faire autant en France et dans d'autres États. Espérons qu'un aussi bel exemple ne sera pas stérile et qu’il aura des imitateurs. Après la visite a l’exposition impériale et royale des arts graphiques de Vienne, M. Davanne, président du Jury, s'est plu à constater le rôle actif joué par I'Autriche dans les débuts de la photographie; il a montré combien ce pays s'est toujours tenu au premier rang des nations qui ont encouragé la nouvelle invention. Il a tout spécialement insisté sur la personnalité du docteur Eder; c'est grâce à sa science et à sa grande activité que l'École impériale et royale a dû son développement et toute la valeur technique dont l'exposition de ses élèves fait preuve.
CONGRÈS PHOTOGRAPHIQUE
Concurremment avec l’Exposition, a eu lieu un Congrès, où il ne pouvait êre fait beaucoup plus que dans celui de 1889, qui fut très suivi, et où furent prises de nombreuses décisions, admises d'une façon assez générale.
A part quelques dénominations nouvelles dont s'est enrichie la terminologie photographique pour répondre aux besoins crées par les méthodes nouvelles, il n'y a rien de bien saillant à citer comme conséquences du Congrès photographique de 1900.
RÉSUMÉ.
L'exposé qui précède, bien qu'assez long, est loin d'être aussi complet que nous l'aurions désiré. Malgré notre désir de ne rien omettre de ce qu'il était utile de mentionner pour donner une idée exacte de l'état de la photographie à la fin du XIXe siècle, en prenant pour base l'Exposition elle-même, nous avons dû forcément être trop bref sur bien des points intéressants et sur lesquels il eût été nécessaire peut-être de s'étendre davantage.
Nous avons cité le plus grand nombre d’exposants possible et à peu près tous ceux qui ont été récompensés, mais sans parler en aucune façon des récompenses décernées.
L’œuvre du Jury international, plus complète a cet égard, forme l'annexe obligée de ce rapport. Nous n'avions pas à la rééditer ici; seulement, il importait de spécifier, mieux que ne peut le faire un palmarès forcément condensé, la qualité des auteurs d’œuvres exposées et la nature de ces œuvres.
Ce travail, bien que très résumé encore, nous l'avons fait de telle sorte qu'il pourra être considéré comme constituant un ensemble d'indications complémentaires du consciencieux travail du Jury.
Il ne faut pas oublier qu’il s'est trouvé en présence de 953 exposants, répartis dans les 39 sections diverses de l'Exposition; que les renseignements les plus complets lui eussent souvent été utiles et lui ont fait défaut et que, d'autre part, un certain nombre d'exposants n'étaient pas portés au catalogue, tandis que d'autres qui s'y trouvent n'ont pas exposé.
De ce fait sont nées, pour le Jury, des difficultés que l'on comprend, et, pour le rapporteur, un grand embarras.
Si des omissions ont été commises, il ne peut que les regretter profondément; il était impossible qu'il n'en soit pas ainsi, en dépit de ses efforts et de ses recherches pour atteindre à un meilleur résultat.
De l'examen d'ensemble de l’Exposition universelle de 1900, on peut déduire cette conséquence qu'elle marque pour ainsi dire le point culminant de la perfection photographique, à l'exception, bien entendu, des progrès de détail qu'elle ne cessera de réaliser.
En effet, elle est arrivée à ce degré de merveilleuse application qui permet d'affirmer qu'elle a comblé les désirs les plus téméraires.
Grâce à d'incessants progrès, elle est arrivée à la reproduction la plus rapide de tous les phénomènes de la science, de tous les faits de la vie courante. Elle peut en fournir des planches gravées que les méthodes de tirages typographiques et autres permettent d'imprimer dans les conditions les plus parfaites, les plus rapides et les plus économiques.
Mais elle fait mieux encore : avec l'aide du stéréoscope, elle nous donne la visiondes objets avec leur relief, et ces images, maintenant complétées par la couleur, àpeu près exacte, due également a une œuvre de sélection et d'impression photographiques, nous apparaissent non seulement avec leur relief, mais avec leurs couleurs.
Allant encore plus loin, elle nous donne l'illusion du mouvement; le cinématographe va se répandant de plus en plus, et il n'est plus aucun fait important qui ne soit reproduit avec l'appareil cinématographique. C'est ainsi qu'on assiste aujourd'hui à tous les spectacles animés, et que la photographie ne nous montrait naguère qu'a l'état d'immobilité.
Comme documents pour l'avenir, combien seront précieuses toutes ces bandes cinématographiques pouvant reconstituer non seulement le dessin des objets, mais leur mouvement, pouvant nous faire assister à la vie elle-même du temps passé, au spectacle mouvant de tous les cortèges, de tous les déplacements les plus rapides, du vol des oiseaux, de la course des animaux divers, etc.
Pour le moment, la couleur (à moins de la mettre au pinceau) manque encore à ces vues animées. Mais, et c'est la un des progrès à rechercher, un jour viendra oú, par des méthodes encore plus parfaites de la reproduction des couleurs, on aura la bande du cinématographe en couleurs, et se trouvera aussi complète que peut le rêver l'imagination la plus exigeante.
Dans une autre voie, nous avons maintenant à enregistrer cette conquête nouvelle de la radiographie, soit la possibilité de voir à travers des corps opaques, de lire par exemple à l'intérieur des corps humains et d'y découvrir telle lésion dont l'existence et le siège n'auraient pu être connus qu'en pratiquant des opérations compliquées et dangereuses.
Cette vision nouvelle, a l’aide de radiations que l’on peut produire à volonté, n'en est encore son début; l'avenir nous ménage, dans ce sens, des faits encore plus importants et qui s'ajouteront à l’œuvre d'ensemble déjà si merveilleuse de l'art photographique.
Le tableau que nous avons tracé, bien que très sommairement, pourra, nous l’espérons, paraître suffisamment exact pour qu'on puisse le considérer comme un point de départ vers l'indication des progrès nouveaux lors d'une exposition universelle nouvelle.
Il nous reste à donner une idée de l’importance industrielle et commerciale de la photographie, et ce sera notre dernier mot.
C'est chose assez difficile, vu que les données exactes officielles manquent absolument.
Il n'existe pas de statistique sérieuse du chiffre d'affaires auquel donnent lieu l’industrie photographique et le commerce des œuvres photographiques.
Tout ce que l'on peut dire à cet égard c'est que ce chiffre doit être considérable.
Dans notre rapport de 1889, nous citons quelques chiffres dus au rapporteur de 1878, l'honorable M. Davanne, relatifs à la somme des affaires en France.
Elle pouvait s'élever alors à environ 31,740,000 francs.
Nous admettions que le mouvement industriel et commercial avait bien pu doubler de 1878 à 1889, ce qui nous amenait à porter le chiffre annuel des affaires photographiques de 40 à 50 millions environ. Or, depuis onze ans, la photographie s'est bien autrement vulgarisée, par suite de la fabrication des plaques sèches à la gélatine et de tous les appareils à main, dont le nombre, pour la France seule, dépasse assurement 50,000 (l) ([i]).
Les applications à l'art du livre se sont multipliées dans un rapport bien autrement élevé. De nouvelles applications, telles que celle de la cinématographie et de la radiographie, ont apporte un nouveau contingent d'opérations industrielles fort important.
Bref, si nous nous bornons à doubler seulement, ce qui ne doit pas sembler exagéré, l'approximation de 1889, nous arrivons a 100 millions pour la France seulement.
Dans certains autres pays, tels que d’Allemagne, l'Autriche, l’Italie, les Etats Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne, la Suisse, la Belgique, etc., la progression n'a pas été moindre; aussi ne paraîtrait-il pas hors de proportion d'évaluer la totalité du chiffre d'affaires photographiques dans le monde entier à 400 ou 500 millions de francs annuellement.
Ces chiffres, qui, nous le croyons, ne sauraient s'éloigner de la réalitté, sont bien de nature à fixer l'attention de tous et celle du gouvernement plus particulièrement, sur l'importance de cette nouvelle industrie et sur l'intérêt qu'il y aurait à ne pas négliger plus longtemps la question d'un enseignement qui s'impose tout autant que celui des beaux-arts, des sciences mécaniques et autres.
Il n'est pas douteux que l'art produirait de bien autres résultats que ceux si considérables qui viennent de faire l'objet de ce rapport, si le niveau des connaissances techniques relatives à cet art était plus élevé.
Il faut que l'on tende, par tous les moyens possibles, vers la réalisation d'un enseignement à la fois théorique et pratique de la photographie, le plus complet qu'il soit possible d'organiser, tout comme on l'a fait pour l'électricité.
Ce sera, pour notre pays, une incomparable source de richesse et une nouvelle voie largement ouverte aux intelligences vers les applications artistiques, scientifiques et industrielles les plus intéressantes, les plus utiles et les plus fécondes.
([i])(1) Une seule des maisons citées au cours de ce rapport arrivait, au mois de juin 1900, au chiffre total d’affaires, pour l’ensemble de sa fabrication, de 8,759,083 francs, avec un personnel de 624 employés, donnant lieu à 668,046 francs de salaires.
D’après ce seul exemple, on peut considérer nos appréciations comme étant plutôt en dessous qu’en dessus de la réalité.
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