2e. Série
53e Année
T. III
Pag. 175, 176
*
ASTRONOMIE PHYSIQUE.
Extraits d'un discours de M. Janssen.
Suite et fin. -Voy. p. 162.
IV. – La photographie appiquée à l’étude du ciel.
La première applicaion faite de la photographie à la science du ciel le fut en France. La première image d'un astre fixée sur la plaque daguerrienne fut celle du Soleil, et c'est aux auteurs des admirables procédés pour mesurer sur terre la vitesse de la lumière qu'elle est due, à MM. Fizeau et Foucault (l) ([i]).
Peu après, on obtenait aux États-Uinis des images de la Lune. Après ces premiers essais vinrent des travaux suivis, dont le Soleil et la Lune surtout furent les objets.
Plus récemmentt, on obtenait, à New-York et à Meudon, des photographies de la nébuleuse d'Orion.
Tous ces travaux sont fort importants; ils se rapportent à un premier objet de la photographie astronornique: obtenir des astres et des phénomènes qui s'y produisent des images durables et fidèles qui se prêtent à des études et à des mesures ultérieures. Jusqu'ici, les observateurs n'avaient, pour conserver le souvenir d'un phénomène, que la mémoire, la description écrite ou le dessin. La photographie y substitue l'image matérialisée du phénoméne lui-même. Mais les derniers travaux dont la photographie a été l'objet, spécialement en ce qui concerne le Soleil, ont montré que cette méthode peut être employée comme moyen de découvertes en astronomie.
Les grandes images solaires qui ont été obtenues dans ces dernières années à Meudon, ont révélé des phénomènes de la surface du Soleil que ne peuvent montrer nos plus grands instruments d'observatoire, et qui ouvrent un champ tout nouveau à ces études.
L’année 1881 à vu la première photographie de comète obtenue avec une portion trés considérable de la queue de l'astre. Cette photographie a révélé de curieux détails de structure et a permis diverses mesures photométriques, notamment celle qui montre que l'appendice caudal, malgré l'éclat dont it il semble briller, est, à quelques degrés seulement du noyau, deux à trois cent mille fois moins lumineux que la Lune.
Des essais non moins intéressants ont été tentés à l’égard des nébuleuses. Ces astres ont une grande importance au point de vue de la théorie de la formation des systèmes des stellaires et de la genèse des mondes.
La rétine photographique, quand elle a reçu les derniers perfectionnements de l'art, peut donner des images dans des limites de durée qui confondent l'esprit. On obtient aujourd'hui du Soleil des impressions photographiques en 1/100000 seconde, et on ignore la limite qu'on pourrait atteindre dans cette direction.
D’un autre côté, les images de la comète et celles de la nébuleuse d'Orion ont exigé des temps de pose qui ont varié d'une demi-heure à deux et trois heures. On trouve ainsi que, dans le second cas, les actions lumineuses ont été jusqu'à un milliard de fois plus longues que dans le premier. Quels phénomènes, par la diversité de leur éclat, pourraient échapper à une si admirable élasticité?
Quels avantages précieux pour les expéciences ! La conservation des images, l'étendue de la sensibililé, la faculté d'embrasser les phénomènes lumineux les plus opposés par leur faiblesse ou leur puissance.
([i]) (1) Dette image est insérée dans l’Astronomie d’Arago, t. II, p. 176; elle est du 2 avril 1845. Il paraît que la m^ême année, on obtenait aux Etats-Unis des impressions photographiques de α Lyre et de Castor; mais le point noirâtre donné par une étoile n’est point l’image de cet astre
ASTRONOMIE PHYSIQUE.
Extraits d'un discours de M. Janssen.
Suite et fin. -Voy. p. 162.
IV. – La photographie appiquée à l’étude du ciel.
La première applicaion faite de la photographie à la science du ciel le fut en France. La première image d'un astre fixée sur la plaque daguerrienne fut celle du Soleil, et c'est aux auteurs des admirables procédés pour mesurer sur terre la vitesse de la lumière qu'elle est due, à MM. Fizeau et Foucault (l) ([i]).
Peu après, on obtenait aux États-Uinis des images de la Lune. Après ces premiers essais vinrent des travaux suivis, dont le Soleil et la Lune surtout furent les objets.
Plus récemmentt, on obtenait, à New-York et à Meudon, des photographies de la nébuleuse d'Orion.
Tous ces travaux sont fort importants; ils se rapportent à un premier objet de la photographie astronornique: obtenir des astres et des phénomènes qui s'y produisent des images durables et fidèles qui se prêtent à des études et à des mesures ultérieures. Jusqu'ici, les observateurs n'avaient, pour conserver le souvenir d'un phénomène, que la mémoire, la description écrite ou le dessin. La photographie y substitue l'image matérialisée du phénoméne lui-même. Mais les derniers travaux dont la photographie a été l'objet, spécialement en ce qui concerne le Soleil, ont montré que cette méthode peut être employée comme moyen de découvertes en astronomie.
Les grandes images solaires qui ont été obtenues dans ces dernières années à Meudon, ont révélé des phénomènes de la surface du Soleil que ne peuvent montrer nos plus grands instruments d'observatoire, et qui ouvrent un champ tout nouveau à ces études.
L’année 1881 à vu la première photographie de comète obtenue avec une portion trés considérable de la queue de l'astre. Cette photographie a révélé de curieux détails de structure et a permis diverses mesures photométriques, notamment celle qui montre que l'appendice caudal, malgré l'éclat dont it il semble briller, est, à quelques degrés seulement du noyau, deux à trois cent mille fois moins lumineux que la Lune.
Des essais non moins intéressants ont été tentés à l’égard des nébuleuses. Ces astres ont une grande importance au point de vue de la théorie de la formation des systèmes des stellaires et de la genèse des mondes.
La rétine photographique, quand elle a reçu les derniers perfectionnements de l'art, peut donner des images dans des limites de durée qui confondent l'esprit. On obtient aujourd'hui du Soleil des impressions photographiques en 1/100000 seconde, et on ignore la limite qu'on pourrait atteindre dans cette direction.
D’un autre côté, les images de la comète et celles de la nébuleuse d'Orion ont exigé des temps de pose qui ont varié d'une demi-heure à deux et trois heures. On trouve ainsi que, dans le second cas, les actions lumineuses ont été jusqu'à un milliard de fois plus longues que dans le premier. Quels phénomènes, par la diversité de leur éclat, pourraient échapper à une si admirable élasticité?
Quels avantages précieux pour les expéciences ! La conservation des images, l'étendue de la sensibililé, la faculté d'embrasser les phénomènes lumineux les plus opposés par leur faiblesse ou leur puissance.
([i]) (1) Dette image est insérée dans l’Astronomie d’Arago, t. II, p. 176; elle est du 2 avril 1845. Il paraît que la m^ême année, on obtenait aux Etats-Unis des impressions photographiques de α Lyre et de Castor; mais le point noirâtre donné par une étoile n’est point l’image de cet astre
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