segunda-feira, 16 de março de 2009

1891, 15 de Junho - Le Magasin Pittoresque

LE MAGASIN PITTORESQUE
2e. Série
59e Année
T. IX
Pag. 177, 178, 179
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LA PHOTOGRAPHIE DES ASTRES

Il y a peu d'années encore, lorsque les astronomes voulaient fixer certaines particularités d'un astre, à une époque donnée, afin d'en suivre les variations ou d'en démontrer au contraire la fixilé, ils devaient reproduire par le dessin les details qu'ils avaient observés dans leurs appareils télescopiques. On conçoit que ces reproductions étaient, presque nécessairement, peu exactes; et, en effet, les dessins que des astronomes différents donnaient d'un même astre, à un même moment, concordaient rarement. Il en résultait que l'étude et la discussion des phénomènes célestes manquaient de base précise. Aujourd'hui une science nouvelle, l'astrophotographie, pour l'appeler par son nom un peu barbare, permet aux observateurs de suivre, avec tonte la précision souhaitable, les variations que subissent les astres, soit au cours de leur révolution, soit à la même période de révolutions successives.
Une application importante de l'astrophotographie sera prochainement réalisée. Les observatoires des différents pays ont récemment envoyé à Paris des représentants à un congrès international où ont été discutés les procedés à employer pour dresser la carte du ciel. Chaque directeur d'observatoire à donné des renseignements sur l'instrument qu'il a fabriqué en vue de la photographie du ciel et a indiqué la date il laquelle il pourra commencer ses expériences: les événements politiques du Chili et les troubles qui existent actuellement dans différents États ne permettront malheureusement pas de commencer les travaux en même temps dans le monde entier. L’installation astrophotographique de l'observatoire de Paris est prête depuis longtemps déjà; et grâce à MM. Henry frères, les habiles astronomes - opticiens, de nombreux clichés photographiques ont été obtenus. Nous en mettons un sous les yeux de nos lecteurs, représentant une partie de la lune.
L'appareil dont se servent MM. Henry pour la photographie du ciel est extrêmêment simple. C'est un équatorial ordinaire, mais dont l'extrémité opposée à celle qui regarde le ciel est divisée par une cloison en deux parties, formant ainsi comme deux lunettes justaposées. L'observateur regarde 1'image de l'astre par l'oculaire d'une de ces deux lunettes; cette même image se forme au foyer principal de la seconde lunette, la lunette photographique, où on peut la recevoir soit sur un verre dépoli, soit, si on veut la photographier, sur une plaque portant une couche

Photographie des astres
Photographie lunaire exécutée le 27 mars 1890, à l’Observatoire de Paris, par MM. Henry.
Corne Sud. – Âge de la lune, 167 heures. Agrandissement direct, 15 fois.

sensible au gélatino-bromure d'argent. Cette plaque doit être disposée, bien exactement, perpendiculaire à l'axe de la lunette.
Le mouvement d'horlogerie de l'équatorial est réglé pour l'astre que l'on veut photographier: il le suit dans sa marche; et, par suite, l'image obtenue sur la plaque photographique est fixée. L'astronome observe d'ailleurs attentivement dans la lunette; il veille à ce que l'astre étudié reste toujours stationnaire au réticule et fait mouvoir l'appareil si cela est nécessaire au cours de l'expérience qui, dans le cas des étoiles de 14e grandeur, les moins lumineuses de celles qui doivent figurer sur la carte du ciel, ne dure pas moins de quarante minutes.
La photographie de la lune - puisque c'est notre satellite que nous reproduisons ici - que l'on obtient dans l'équatorial photographique de l'Observatoire de Paris mesure trois centimètres de diamètre, Ces dimensions sont insuffisantes pour qu'il soit possible de suivre sur une photographie de cette grandeur les variations des cirques immenses,des cratères béants, des montagnes de cette planète. L'agrandissement, par la photographie, de l'image de trois centimétres, donnerait de peu satisfaisants résultats. MM. Henry ont obtenu des photographies de la lune mesurant 60 centimètres de diamètre, en adaptant au foyer principal de la lunette photographique un oculaire qui va grossir l'image formée en ce point. Cet oculaire est fixé à une des extrémités d'une cage en bois dont la longueur est déterminée de façon qu'à l'autre extrémité se forme précisément l'image agrandie: on la reçoit sur une plaque photographique. La durée de pose se trouve, dans ce cas, considérablement accrue, une partie de la lumière de l'astre étant absorbée par l'oculaire supplémentaire nécessité par le grossissement: par un temps ordinaire, le gélatino bromure est parfaitement sensibilisé au bout de soixante à cent secondes.
La photographie de la lune que nous publions aujourd'hui représente la corne Sud de notre satellite, âgé de, 167 heures. On sait que l'âge de la lune est le temps qui s'est écoulé depuis la nouvelle lune, c'est-à-dire depuis la phase dans laquelle, se trouvant placée entre le soleil et la terre, elle nous offre sa face obscure. La révolution synodique de cet astre, temps qui s'écoule entre deux nouvelles lunes, étant de 29 jours 12 heures 44 minutes, et notre photographie figurant une partie de la lune âgée de près de 7 jours, notre satellite est approximativement dans son premier quartier. On distingue d'une façon très nette, a sa surface, les hautes montagnes dont la forme est si caractéristique: celle d'un bourrelet circulaire enveloppant une cavité profonde, et représentant au centre une petite éminence de forme conique. Ces concavités et ces aspérités sont toutes éclairées du côté tourné vers le soleil.
Perreac.

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