1843 25 de Setembro | Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences T. Pag. 625, 626, 627 | PHOTOGRAPHIE. - Lettre de M. A. de Massas, officier d’artillerie, à M. Arago.
« Dans quelques essais de dessins d’armures au daguerréotype, il s’est produit un fait remarquable qui, sauf erreur de ma part, n’a pas encore été signalé. « Il s’agit d’une seconde image qui commençait à se former sous la première, à une profondeur notable de la surface de la plaque d’argent. « C’est en passant I’image au chlorure d’or, et peut-être par un peu trop de chaleur, que cette première image nette et très-bien venue s’est exfoliée. La follicule d’argent a une’épaisseur sensible qu’il serait facile de mesurer à l’aide d’un instrument; et la seconde, image s’est formée en dessous de cette follicule sur la surface de la plaque actuellement à découvert. « La formation d’une deuxième image à une certaine profondeur de la surface de la plaque exposée à l’action de la lumière m’a rappelé un phénomène de coloration connu, mais très-digne d’intérêt, et que voici : » 1º. Si un morceau de fer poli est placé dans une boîte pleine de noir de fumée, chauffé au rouge pendant 10 à 15 minutes environ, et abandonne à un refroidissement lent, il présente à sa surface de belles couleurs variées, identiques peut-être avec celles dites de recuit; « 2º. Si on laisse ce morceau de fer plus longtemps exposé à la chaleur, les couleurs s’effacent. Toutefois, si l’on donne un léger coup de marteau sur le morceau de fer refroidi, il s’en détache des follicules et l’on voit, sur la surface mise à découvert, de nouvelles couleurs analogues aux premières. (Je viens de citer une manière de faire l’expérience, mais le noir de fumée n’est pas indispensable à la production des couleurs.) « D’après ce rapprochement, les images daguerriennes auraient, avec les couleurs de recuit, une marche de formation analogue dans les points sui-vants: « 1º. Les images, comme les couleurs, ont lieu sur le métal poli ; et la couche de métal qui les porte peut être d’une épaisseur trop faible pour que l’on puisse la détacher. « 2º. Ces images, comme les couleurs, paraissent s’effacer par une exposition trop prolongée, les premières aux rayons solaires, les secondes à la chaleur. Dans ce cas, la couche de métal qui porte les images ou les couleurs acquiert une épaisseur appréciable et peut se détacher sous forme de follicule d’argent ou de plaque d’oxyde de fer. « 3º. Lorsque les images ou les couleurs ont disparu par suite d’une trop longue exposition de la plaque d’argent aux rayons solaires, et du fer poli à la chaleur, il s’est formé, sous la follicule d’argent et les croûtes d’oxyde de fer, de nouvelles images daguerriennes et de nouvelles couleurs dites de recuit. « Le rapprochement ci-dessus m’a conduit à examiner le rôle que joue la graisse du noir de fumée à l’égard de la formation des couleurs de recuit et celui que peut jouer, à l’égard de la formation des images daguerriennes , la couche de graisse laissée, avec ou sans intention, sur les plaques d’argent, par suite du polissage de ces plaques. En premier lieu, la graisse du noir de fumée est décomposée, et l’oxygène oxyde le fer d’abord à sa surface, et de là résultent les couleurs de recuit, puis sur une épaisseur notable d’où résultent les croûtes d’oxyde qui se détachent, et en même temps la formation de nouvelles couleurs sous ces follicules. « A mon avis, c’est exactement un phénomène du même ordre qui se passe sur la plaque d’argent pendant la formation des images daguerriennes, sauf la nature de la combinaison chimique qui n’a peut-être pas encore été assez étudiée. Ainsi, la surface de la plaque d’argent couverte d’une image est, sur une très-mince épaisseur, une véritable combinaison chimique. Si les corps qui se combinent avec l’argent agissent trop longtemps, ou à une température trop élevée, sur ce dernier métal, la couche devient trop épaisse, elle s’exfolie, et en même temps il se forme en dessous de la follicule une seconde image. « Toutefois, la légère couche de corps gras qui reste sur le métal, après le polissage, favorise-t-elle la combinaison chimique d’où résulte l’image daguerrienne, ou bien lui est-elle nuisible? Pour résoudre cette question, il faut chercher à s’assurer si cette graisse est décomposée et peut devenir un agent chimique pendant la succession des opérations, ou bien si, ne subissant aucune altération, elle n’est en définitive qu’un corps inerte interposé entre l’argent et la couche d’iode, et susceptible d’empêcher, ou de rendre incomplète, ou de ralentir la combinaison d’argent d’où résulte la production de l’image. « Le problème ainsi posé me paraît facile à résoudre par expérience, mais il n’est pas le but de cette Lettre. La manière ci-dessus exprimée d’envisager la formation des images daguerriennes et le fait d’expérience sur lequel elle repose, sont les deux points que j’ai jugés dignes de vous être soumis en ce moment, et c’est sur eux que j’ai l’honneur d’appeler l’attention des savants. » |
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domingo, 6 de dezembro de 2009
Compte Rendu des Séances de L'Académie des Sciences
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