segunda-feira, 29 de março de 2010

COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

1841

21 de Junho

COMPTES RENDUS  HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES

Janvier-Juin

T. XII

Nº.

Pag. 1187, 1188

PHYSIQUE APPLlQUÉE. - Nouveau procédé diodage pour les planches destinées à recevoir des images photographiques. - Lettre de M. Gaudin

 

« Ayant obtenu, comme je l’ai dit dans une précédente communication, avec le seul concours de la lumiére, et sans l’intervention de la vapeur mercurielle, des images photographiques, je fus confirmé dans la croyance que le phénomène principal était la formation d’un sous-iodure d’argent insoluble. Je tentai donc une expérience propre à trancher la question; et son succès complet a sanctionné cette théorie.

» Je me suis dit: si la lumière enléve de l’iode à l’iodure d’argent, une nonvelle exposition à la vapeur d’iode devra effacer, et au-delà, l’impression de la lumière: j’ai donc exposé pendant plusieurs minutes, aux rayons directs du soleil, une plaque iodurée jrlsqn’à ce qu’elle eût acquis sur l’une de ses moitiés une teinte très foncée, ayant masqué l’autre moitié avec soin; puis j’ai exposé cette plaque , ainsi modifiée  l’action du chlorure d’iode: enfin je l’ai placée dans la chambre obscure et soumise au mercure comme d’ordinaire. J’ai ainsi obtenu une épreuve sur laquelle l’oeil le plus exercé ne pouvait distinguer aucune différence entre la moitié préalablement noircie aux rayons solaires, et l’autre moitié qui avait été dérobée à cette action; on pouvait seulement voir entre elle une ligne de démarcation infiniment légère.

» En second lieu, j’ai noirci à la lumiére solaire directe, comme précédemment, une plaque iodurée jaune clair; puis je l’ai remise à l’iode jusqu’à formation de la couche rouge. Cette plaque, exposée à la chambre et à la vapeur mercurielle, comme d’ordinaire, m’a donné, pour une minute, une épreuve qui, sans cette opération, eût exigé 3 ou 4 minutes; ainsi, loin d’affaiblir la sensibilité de l’iodure d’argent. l’exposition préalable à la lumiére accroît cette sensibilité, pourvu toutefois qu’à la fin de l’opération on évite, comme d’habitude, tout accès de lumière. J’ai même présenté au soleil, pendant une seconde, une plaque préparée au chlorure d’iode; et, après l’avoir exposée de nouveau au chlorure d’iode , j’ai obtenu des épreuves qui indiquaient tout au plus une diminution de sensibilité, uniquement sans doute parce que je n’avais pu détruire, par une nouvelle exposition au chlorure diode, l’effet de la lumière solaire, sans augmenter beaucoup l’épaisseur de la couche et diminuer par cela seul la sensibilité.

» Ainsi il est évident qu’on pourra désormais ioder les plaques en plein, jour, puisqu’à la rigueur on pourrait le faire au soleil ; pourvu qu’à la fin de l’opération on opére dans l’obscurité.

» En procédant ainsi en plein jour j’ai obtenu hier, en deux secondes, une très belle épreuve sur nature vivante.

» L’observation attentive de la première couche d’iodure, sur papier blanc largement éclairé par la lumière du jour: est de la plus grande importance, en ce qu’elle permet de découvrir sur la plaque les moindres défauts de préparation, et de bien juger le changement de couleur amené plus tard par le chlorure diode.

» Les plaques préparées au chlorure diode sont susceptibles de donner, avec le verre rouge, des épreuves formées en 1/15 de seconde, néanmoins ces épreuves sont presque toujours voilées , soit que le verre rouge laisse encore passer des rayons excitateurs, soit que la plaque, malgré tous mes soins, fût préalablement impressionnée. Avec le verre jaune le voile est encore plus prononcé, et souvent la plaque soumise à l’insolation se noircit en peu de minutes sur toute sa surface, tandis qu’avec l’ancien iodure d’argent, au bout de deux ou trois heures de soleil, les noirs sont encore intenses.

» Ayant mis à mon appareil un diaphragme présentant quatre fois moins de surface que la diaphragme à portrait, et ne laissant pénétrer la lumière que pendant 1/4 de seconde, j’ai constamment obtenu, avec le verre rouge, des images vigoureuses, mais présentant l’aspect des épreuves rôties au maximum, et n’étant pas, par cette raison, présentables.

» Le verre jaune agit tellement sur l’iodage, par le procédé Claudet , que j’ai constamment, avec le temps couvert, obtenu des éprenves passables, en masquant mon objectif avec un verre jaune; ce qui me fait croire que les plaques ainsi  préparées sont sensibles aux rayons jaunes et susceptibles, par conséquent, de donner des épreuves avec la lumière artificielle et surtout avec la flamme sidérale, qui, malgré sa grande blancheur apparente, donne à l’ombre solaire une teinte d’un jaune pur.»

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